Opéra chanté en français, surtitré en français et en anglais
On le sait depuis longtemps… Les histoires d’amour à l’opéra finissent parfois mal. Lorsque Goethe publia ses Souffrances du jeune Werther, l’histoire de Charlotte et de son prétendant connut un succès tel qu’elle provoque une véritable « fièvre werthérienne », causant le suicide de jeunes gens prêts à tout pour imiter leurs héros. Plus d’un siècle plus tard, Massenet s’inspira de l’histoire de cet amour impossible et signa alors son œuvre majeure. Tout en utilisant les ressources du grand orchestre symphonique, il crée une atmosphère intime dont l’un des sommets est l’air « Pourquoi me réveiller, ô souffle du printemps… », véritable « tube » du plus sensible des opéras de Massenet. Soulignons que la version proposée ici est celle pour baryton, écrite dix ans après la version originelle conçue elle pour un ténor. En utilisant un timbre plus grave, le rôle-titre change de couleur, devient plus sombre s’éloignant du modèle du jeune poète fougueux au profit d’une mise en lumières des affres d’un homme mûr. Sir Simon Keenlyside, époustouflant Rigoletto ici-même la saison dernière, relève ce soir le défi.
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