A partir de 12 ans.
- Pour la première fois au théâtre
Jean, dit Brasse-Bouillon, mène avec ses frères une guerre sans merci contre leur mère, une femme impitoyable et cruelle qu’ils ont surnommée Folcoche.
Un témoignage vital et incendiaire qui dynamite les conventions traditionnelles de la relation parents-enfants. Entre fiction et autobiographie, Hervé Bazin dresse le portrait d'une famille détestable et attachante bravée par le cri de révolte d'un enfant. « La haine, beaucoup plus encore que l'amour, ça occupe. »
« Excellent Aurélien Houver. Ce jeune comédien à forte présence interprète en un récit fluide l'adaptation qu'il a faite avec Victoria Ribeiro qui le met en scène (...) on est impressionné par la qualité de leur travail, aussi probe que sobre. » Figaroscope ♥♥♥♥
« C’est drôle, émouvant et terriblement violent aussi. » ELLE
« Étonnant ! beaucoup de probité et d'émotion. » France Inter - Le Masque et la Plume
« Le public est sous le charme... à découvrir pour un comédien vraiment hors pair : Aurélien Houver. » On sort ou pas
« Une performance remarquable en tous points. » Lextimes
Vipère au poing est un roman de guerre. Ce n'est pas seulement l'histoire de la violence d'un parent envers ses enfants, comme il en existe d'autres, mais bel et bien celle d'un combat acharné entre une mère et son fils, comme il en existe peu. Sanglante partie d'échecs, le roman de Bazin fait des membres d'une même famille des ennemis mortels.
En mêlant violence de l'intime et humour noir, l'auteur bannit le pathétique et fait de la relation entre Folcoche et Brasse-Bouillon la colonne vertébrale de Vipère au poing. C'est ce qui nous a touchés et que nous avons voulu placer au coeur de notre adaptation : l'énergie cathartique de ce personnage opprimé, violent envers son oppresseur, qui raconte son histoire avec une dimension épique et excessive qu'il assume pleinement.
Le roman se présente comme le témoignage de Brasse-Bouillon, qui partage son histoire en
s'adressant directement au lecteur : ce récit, et la langue nerveuse et vivante que Bazin utilise pour le faire entendre, se prêtent naturellement à l'oralité d'un plateau de théâtre et à la présence d'un public.
La structure narrative invite également à l'adaptation théâtrale : ce n'est pas seulement l'histoire de l'enfance de Brasse-Bouillon qui est racontée, mais celle du personnage lui-même, devenu adulte, qui raconte cette enfance. Avec honnêteté et sans pudeur, le narrateur revient sur les événements avec un recul souvent sarcastique qui n'épargne personne, lui compris.
Il nous a paru évident que ce témoignage doive être porté au plateau par un acteur seul, alternant un jeu en immersion où il incarne les différents personnages et une adresse directe au public. À la découverte du texte, la dimension autobiographique de Vipère au poing a provoqué chez nous une émotion et une identification particulièrement puissantes, avec le questionnement : que ferions-nous à la place de ces personnages ? Parce qu'on sent la vérité derrière la fiction, l'histoire de Brasse-Bouillon et de son combat contre sa mère nous a interpelés dans sa valeur universelle, faisant du héros une incarnation de la résistance à l'oppression.
En allant à l'encontre de l'institution traditionnelle de l'amour filial et maternel, notre spectacle amène aussi à s'interroger sur le passage à l'âge adulte, et l'influence des parents dans la construction de l'identité. Au travers du récit individuel d'une enfance et d'une éducation, il permet ainsi une remise en question globale des rapports entre adultes et enfants.
Quand, le 19 janvier 1948, un inconnu de 36 ans du nom de Jean-Pierre Hervé-Bazin dépose chez l'éditeur Grasset le manuscrit d'un roman intitulé Vipère au poing, personne ne s'imagine que, quelques mois plus tard, ledit roman défrayera la chronique littéraire et se vendra finalement à plusieurs millions d'exemplaires. Son auteur lui-même, qui prendra le nom de plume d'Hervé Bazin, est loin de s'en douter : comme le dira son biographe Jean Anglade, « L'auteur de Vipère au poing était un homme inconnu, solitaire, abandonné de toute sa famille, qui avait écrit son roman dans un taudis, après avoir vendu pour vivre des chaussettes et des cravates ».
Et pourtant, le lendemain du dépôt, à 15h30, il est prié par télégramme de téléphoner chez Grasset. Le jour suivant, il signe officiellement un contrat avec la maison d'édition : sans doute la décision éditoriale la plus rapide de la littérature française.
Ce roman, que son auteur affirme n'avoir « pas plus calculé qu'un coup de poing », provoque dès sa sortie remous et indignation dans la sphère littéraire française. Bazin, qu'on entoure rapidement d'une légende d'écrivain féroce, voire même diabolique, se verra refuser le prix Goncourt pour Vipère au poing sur véto de Colette, scandalisée qu'on puisse parler ainsi d'une mère. Pourtant, quelques années plus tard, il intègrera lui-même la prestigieuse académie, jusqu'à la présider et participer notamment à la création du Prix Goncourt des Lycéens.
Quelle part d'autobiographie dans Vipère au poing ? « Disons vingt-cinq pour cent », répond Bazin en 1962. Pourtant, le doute est permis, et l'auteur lui-même brouille les pistes. Lorsqu'on met en parallèle le roman et les données biographiques, la quantité d'éléments identiques est frappante : prénoms à peine voire non modifiés, cadre spatio-temporel respecté, chronologie familiale... En dehors même du roman, entre ce que Bazin dit et ce qu'il laisse dire, son attitude contradictoire entretient le mystère. C'est justement dans cette alchimie mêlant fiction et réalité, quelle qu'en soit la proportion, que naissent le sens aigu du détail, la finesse du portrait des personnages, la saveur particulière des situations qui confèrent à l'oeuvre le caractère unique qui l'a rendue célèbre.
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