Lorsqu’on part en vacances, la place qu’on occupe habituellement se retrouve vide. En songeant soudainement à son appartement laissé inhabité, Ondine Cloez se lance dans une quête mêlant danse délicate et philosophie espiègle. La chorégraphe nous invite d’abord à suivre sa pensée, bondissant de l’hypnose aux cailloux de Démosthène, incarnant au passage un ami maladroit toujours en avance sur lui-même.
Ondine Cloez nous propose d’observer ces instants fugaces où l’on s’absente de son propre corps, au fil d’exercices apparemment simples elle dessine comme un art de la disparition quotidienne. Peut-on danser et chorégraphier sa propre absence ? Chemin faisant, c’est bien la question de la grâce qui surgit. Se jouant d’une vision virtuose du dépassement de soi, Ondine Cloez tente ainsi d’atteindre l’état de grâce en se faisant oublier du public, en s’éclipsant de son propre spectacle.
Victor Roussel
76, rue de la Roquette 75011 Paris