Opéra chanté en italien, surtitré en français et en anglais
Comme souvent, Verdi lors de ses recherches pour le sujet d’un nouvel opéra s’orientait vers une thématique qui pourrait avoir une résonance politique contemporaine. Il s’enthousiasma alors sur un fait historique, l’assassinat du roi Gustave III de Suède au cours d’un bal masqué. Mais la censure du Royaume des Deux Siciles qui avait son mot à dire pour autoriser tel ou tel nouvel ouvrage… beaucoup moins. Il n’était pas recevable de faire assassiner en scène un personnage royal. D’autant que Verdi, pour encore plus « pimenter » l’histoire avait rajouté une passion entre le Roi et l’épouse de son meurtrier. Au final, s’il conserva bien naturellement l’épisode amoureux, thématique incontournable clé de tous bon livret d’opéra, la figure royale fut rétrogradée au rang de gouverneur et l’action déplacée dans la lointaine Amérique. Le contexte d’un bal maqué festif est l’occasion d’un mélange des genres lui permettant de composer une partition où se conjuguent brillants accords tragiques et comiques avec un panache quasi shakespearien. Et où l’on constate une nouvelle fois que politique et passion font décidemment bon ménage à l’opéra.
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