Trans-Atlantique

du 2 octobre 2001 au 28 février 2002
1H15

Trans-Atlantique

« Dans une prose archaïque, parlée plus qu’écrite, je raconte comment, à la veille de la guerre, j’atterris en Argentine, comment l’explosion de la guerre m’y surprit. Moi, Gombrowicz, je fais la connaissance d’un « puto » (pédé) amoureux d’un jeune Polonais, et les circonstances me font l’arbitre de la situation : je peux précipiter le jeune homme dans les bras du pédéraste, ou faire en sorte qu’il reste auprès de son père, un commandant polonais vieux jeu, très honnête et très honorable. […]
Que choisir ? La fidélité au passé… ou la liberté d’un devenir ouvert ? L’enchaîner à sa forme ancienne ou lui donner la liberté et qu’il fasse ce que bon lui semble ? Qu’il se crée lui-même ? Dilemme qui aboutit dans le roman à un éclat de rire général qui dépasse jusqu’à ce dilemme. »

   
Synopsis
Note de mise en scène
Repères éditoriaux sur Trans-Atlantique
La vie de Gombrowicz autour de Trans-Atlantique

Le meilleur résumé de Trans-Atlantique est sans doute celui que fit Gombrowicz lui-même, dans ses Entretiens 1 avec Dominique de Roux :
« Dans une prose archaïque, parlée plus qu’écrite, je raconte comment, à la veille de la guerre, j’atterris en Argentine, comment l’explosion de la guerre m’y surprit. Moi, Gombrowicz, je fais la connaissance d’un « puto » (pédé) amoureux d’un jeune Polonais, et les circonstances me font l’arbitre de la situation : je peux précipiter le jeune homme dans les bras du pédéraste, ou faire en sorte qu’il reste auprès de son père, un commandant polonais vieux jeu, très honnête et très honorable. […]
Que choisir ? La fidélité au passé… ou la liberté d’un devenir ouvert ? L’enchaîner à sa forme ancienne ou lui donner la liberté et qu’il fasse ce que bon lui semble ? Qu’il se crée lui-même ? Dilemme qui aboutit dans le roman à un éclat de rire général qui dépasse jusqu’à ce dilemme. »

 Testament : Entretiens avec D. de Roux, Belfond et Folio Essais n°294.

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Ce spectacle n’est pas une adaptation. Ce texte est joué pour la première fois en France, dans une version condensée pour la scène. Le texte a simplement fait l’objet de nombreuses coupes, pour permettre la transposition à la scène. Mais ce spectacle n’est pas non plus une lecture – loin s’en faut. Trans-Atlantique y est vraiment mis en scène, et le comédien y joue le rôle du narrateur, autrement dit de Gombrowicz. C’est queTrans-Atlantique, classé parmi les romans, relève aussi du conte, et du théâtre — genres dans lesquels Gombrowicz excellait d’ailleurs tout autant que dans le roman. Lui-même parlait d’une « prose archaïque, parlée plus qu’écrite », à propos de Trans-Atlantique. Et en effet, à lire le roman, je l’entendais : j’avais le sentiment que Gombrowicz lui-même me le lisait, me le scandait. Et c’est ce Gombrowicz narrateur, à la fois conteur et troubadour, baroque et picaresque, que j’ai voulu voir sur scène nous délivrer son texte, dans toute sa théâtralité.
Cédric Tuffier sera donc ce Gombrowicz-là. Pas le romancier, pas la figure historique, mais bien le héros et le narrateur de Trans-Atlantique. Et s’il s’appelle Gombrowicz, si même on y reconnaît l’auteur, ce Gombrowicz-là n’en reste pas moins avant tout taillé dans l’étoffe du rêve, du conte, et de la fantaisie. Un personnage démesuré, qui contient en lui tous les autres personnages de l’œuvre, et qui naturellement leur prête sa voix et son corps pour leur donner chair.
Mais il y a plus. Au-delà du narrateur et de ses avatars, au-delà d’une langue stupéfiante, il y a un propos, et un récit. Et c’est évidemment l’histoire, les tourments et les doutes de l’auteur, la folie des situations, le gouffre des dilemmes, l’inscription dans l’Histoire, que j’avais envie de faire vivre sur scène.
Car si le roman ne choque plus violemment aujourd’hui comme il a pu le faire à sa parution, il n’en continue pas moins de déranger. Le récit de cette insurrection de l’Individu contre la Nation, des Fils contre les Pères, du Choix contre la Tradition, quelles qu’en soient les versions galvaudées qu’on a pu en répandre dans les années soixante, n’a rien perdu de sa force.
Et la France d’aujourd’hui, souvent raidie dans une identité nationale de plus en plus discutable, et peureusement arc-boutée sur un mythe de grandeur et d’exceptionnalité, n’est pas sans rappeler la Pologne d’opérette, bouffonne et stérile, que Gombrowicz voulait fuir.

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1950 : Publication de TRANS-ATLANTYK sous forme de feuilleton, dans la revue polonaise Kultura, éditée à Paris. Réactions violentes de la communauté polonaise, choquée par l’antipatriotisme du texte.
1952 : Publication de Trans-Atlantique en volume, par la revue Kultura, dont la maison d’édition s’appelle « Institut Littéraire ».
1957 : Parution de Trans-Atlantique en Pologne, à la faveur du « Dégel » et de l’arrivée au pouvoir de Gomulka.
1976 : Traduction française, chez Denoël, par Constantin Jelenski et Geneviève Serreau. Puis parution en poche : Folio 2784.
1984 : Adaptation cinématographique d'Eugeniusz Korin. Film polonais inédit en France à ce jour.

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Lorsque Gombrowicz arrive en Argentine, il a trente-cinq ans, et il ignore que jamais plus il ne verra sa Pologne natale. C’est que nous sommes en août 1939, et qu’en décidant de ne pas rentrer au pays quand la guerre éclate, sa vie s’oriente désormais vers l’inconnu.
Issu de la petite noblesse, jeune plume montante (Ferdydurke paraît en 1937), Gombrowicz renonce en effet d’un bloc à sa patrie, à ses premières ambitions, et à un destin tout tracé. L’Argentine sera ainsi le temps et le lieu de la rupture, mais aussi le temps et le lieu de la jeunesse enfin accessible, puis de la maturité littéraire (La Pornographie, le Journal).
« Pologne 9490 jours, Argentine 8395 jours » notera-t-il vingt-quatre ans plus tard pendant le voyage qui le ramène vers l’Europe — celle ”de l’Ouest”, où il mourra bientôt à Vence, en 1969. Mais le décompte des jours n’y change rien : toutes ses années argentines, Gombrowicz les aura vécues en étranger, tiraillé entre mépris et fascination pour le Nouveau Monde. Et jusqu’à son dernier jour, malgré l’exil et la critique féroce de ses compatriotes, il sera resté Polonais, de langue et de culture.
Rédigé à partir de 1947, Trans-Atlantique est justement le récit de cet arrachement à la terre natale.
Dans une prose qu’il qualifiait lui-même de « parlée plus qu’écrite », Gombrowicz s’inspire donc d’événements vécus. Mais vite, il bascule vers une autre réalité : celle du conte, de la farce, du rêve.
Récit picaresque et démesuré, Trans-Atlantique devient alors un véritable conte autobiographique, où une galerie de personnages plus baroques les uns que les autres incarneront la Pologne et l’Argentine, le Père et le Fils, le devoir et les plaisirs, l’exigence et la jeunesse, toutes les facettes d’un Gombrowicz écartelé entre deux mondes, d’un Gombrowicz trans-atlantique.

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Sélection d’avis du public

Trans-Atlantique Le 1° février 2002 à 15h46

Très bonne interprétationde la part de Cédric TUFFIER. Pas de problème, Il mouille la chemise A encourager et à suivre.

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Trans-Atlantique Le 1° février 2002 à 15h46

Très bonne interprétationde la part de Cédric TUFFIER. Pas de problème, Il mouille la chemise A encourager et à suivre.

Informations pratiques

Comédie des 3 Bornes

32, rue des Trois bornes 75011 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Lieu intimiste Ménilmontant République Salle climatisée
  • Métro : Parmentier à 266 m, Couronnes à 391 m
  • Bus : Maison des Métallos à 144 m, Fontaine au Roi à 184 m, Parmentier - République à 260 m, Couronnes à 368 m, Goncourt à 393 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Comédie des 3 Bornes
32, rue des Trois bornes 75011 Paris
Spectacle terminé depuis le jeudi 28 février 2002

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