Le grand projet esthétique de Mahler était de « créer un nouveau monde avec la symphonie ». Il en a ainsi composé neuf, chiffre fatidique si on se rappelle que Beethoven (modèle pour tous), Schubert et Bruckner (un maître pour Mahler) n’ont eux aussi laissé que neuf symphonies achevées. Mahler aurait d’ailleurs dit que cette symphonie était sa dixième, considérant le Chant de la Terre comme la 9e… Mais il décéda à 51 ans après plusieurs années de maladie, sans en avoir entendu la création qui se tint l’année suivante à Vienne.
Mahler conçoit donc cette Neuvième Symphonie comme un graal impossible à dépasser. Comme c’était déjà le cas dans le Chant de la terre, elle se termine par un adieu au monde qui fera date. Cette forme de longue haleine nécessite une grande maîtrise pour faire converger près d’une heure et demie de musique vers cet au-delà qui donne l’impression de passer de l’autre côté du monde. Les harmonies de cette symphonie sont plus que jamais nostalgiques et sublimes. On y ressent le chant du cygne d’un compositeur qui fait son adieu. Mahler écrivait ainsi au début de la partition : Ô beauté et amour, adieu ! adieu !. Sa Neuvième Symphonie sonne sans doute comme un testament, mais c’est surtout l’aboutissement de vingt années de compositions symphoniques : dans cette fresque tout à la fois intime et grandiose, il récapitule sa vie, portant les moyens expressifs de l’orchestre romantique à leurs plus extraordinaires limites.
Avec l'Orchestre national d'Île-de-France.
Château de Versailles, Place d'Armes 78000 Versailles
Entrée par la Grille d’Honneur. L'accès aux salles se fait par la Cour d'Honneur Porte B.
Voiture : Par l’autoroute A13 et A86, sortie Versailles Château.