Pour la deuxième année consécutive, le Théâtre de la Bastille s’associe à l’Atelier de Paris / Centre de développement chorégraphique national pour accueillir quatre chorégraphes qui explorent les rapports qu’entretiennent les corps avec les traditions et les territoires dans lesquels ils s’inscrivent.
En dialecte de la Haute-Autriche, sunbeng désigne le banc installé au soleil devant les fermes. Simon Mayer, lui-même né dans la campagne autrichienne, revisite à sa manière les traditions dont il est issu. Utilisant des éléments propres au folklore de sa culture d'origine – vocalises tyroliennes, schuhplattler (danse principalement pratiquée par des hommes), tronc qui devient banc, fouet chasseur de mauvais esprits – il les expose, en joue, et les dénude au sens propre puisque c'est nu qu'il danse ce solo.
À la fois danseur virtuose, musicien transformant son corps comme les accessoires en instruments, chorégraphe malin et émouvant, Simon Mayer fait ainsi brillamment dialoguer des univers souvent considérés comme inconciliables : les évocations de la nature et les codes urbains, la tradition et le contemporain, la contrainte et la liberté.
Emmanuelle Mougne
Le nom de « Schuhplattler » vient du bavarois au XIXe siècle. Mais cette danse date de bien avant. À l’origine, un danseur mettait au défi un autre de faire des figures acrobatiques. Dans cette danse, le danseur fait une série de sauts et de sautillements au rythme de la musique. Ensuite il se frappe (plattelte) sur les jambes, les genoux et les pieds puis gifle (paschte) avec ses mains et tape des pieds.
76, rue de la Roquette 75011 Paris