Suite pour quatre

du 25 avril au 6 mai 2000

Suite pour quatre

Comment " raconter " le pouvoir ? Comment " raconter " le pouvoir en mêlant musique, théâtre et danse ?

Comment " raconter " le pouvoir ? Comment " raconter " le pouvoir en mêlant musique, théâtre et danse ?
D’une chaise l’autre
La parole du pouvoir, le pouvoir de la parole
Prendre la parole, prendre le pouvoir
Sur les pupitres : théâtre, danse, musique

Comment " raconter " le pouvoir ? Comment " raconter " le pouvoir en mêlant musique, théâtre et danse ?

C’est l’affaire de Roser Montlló et Brigitte Seth. L’une est plutôt danseuse, Roser, l’autre est plutôt comédienne, Brigitte, mais ce qu’elles aiment c’est partir de ce qu’elles veulent dire et non de ce qu’elles savent faire. Alors elles fabriquent des spectacles qui les emmènent sur des chemins parfois inconnus d’elles. Dans El Como Quieres comme dans Personne ne dort, elles étaient deux, avec leur savoir, leur mémoire, leurs envies, leur curiosité, leur complicité, tantôt pour raconter l’Espagne à leur façon, tantôt pour faire vivre la fable de celles qu’un secret a liées, qui marchent la nuit et s’assoient le jour.

Dans Suite pour Quatre, deux musiciens présents sur le plateau se joindront à elles pour dire qu’il n’y a souvent qu’un pas entre la prise de parole et l’exercice du pouvoir, qu’il y a toujours des maîtres et des serviteurs. Elles ont puisé cette parole chez Shakespeare qui leur a offert une belle galerie de portraits, mais aussi dans les discours des politiques, des dictateurs, des utopistes. Pouvoir d’hier, pouvoir d’aujourd’hui, paroles de pouvoir, gestes de pouvoir, sous le regard ironique de Jeannette et Gloria éternelles sujettes. De la partition de musique aux mouvements des corps circuleront la violence et l’ironie des mots.

D’une chaise l’autre

Deux femmes apportent des chaises et manient chants, textes, danses et rythmes, c’est El Como Quieres.

Deux femmes apportent des chaises et manient textes, danses et rythmes, accompagnées par une musique ; deux femmes inventent une langue pour se parler et échapper à la surveillance omniprésente d’un pouvoir menaçant, c’est Personne ne dort.

Deux femmes prennent la parole des autres pour prendre le pouvoir à bras le corps ; deux femmes et deux musiciens assis sur des chaises manient danses, rythmes, musiques et se confrontent à des textes existants, c’est Suite pour quatre.

La musique est une part indissociable de notre recherche. Dans El Como quieres, elle naît des voix parlées, chantées, des castagnettes, des rythmes issus des zapateados et claquettes. Dans Personne ne dort, nous collaborons avec le compositeur Bruno Courtin, cherchant avec lui une utilisation quasi cinématographique de la musique. Elle apparaît et disparaît pendant les textes, les danses, faisant résonner les silences. De plus, il crée une musique engendrée spécifiquement par la chorégraphie. Dans Suite pour quatre, la musique composée par Bruno Courtin, est jouée sur scène par celui-ci à la clarinette et par Isabelle d’Auzac à la contrebasse.

La parole du pouvoir, le pouvoir de la parole

Pas de sujets sans puissants, pas de puissants sans sujets. De siècle en siècle, cette relation est immuable, malgré toutes les formes qu’elle a prises. C’est cette métamorphose, qui ne change pas, que nous observons.

Le lien qui nous unit à celui qui nous gouverne est si puissant qu’il semble évident. Et pourtant...

Qui a dit qu’il y avait besoin d’être gouverné ? Vertigineuse question à laquelle nous ne répondons pas, sinon en interrogeant déjà l’étourdissement qu’elle procure...

Des émotions lointaines, inavouables, qui ont leur siège dans le corps, des rythmes de cœur, des émotions troublantes, troublées, tissent cette relation de pouvoir, de laquelle un puissant et ses sujets ne peuvent s’évader, de laquelle personne ne peut s’évader. Même si...

Même si, au loin, dans les ténèbres, isolé, oublié, il y a un filet de voix qui murmure que la société des hommes peut-être, éventuellement, on ne sait pas, faudrait voir à voir, pourrait déjà se penser autrement, dans un ailleurs.

le serviteur, pliant le genou : "Ainsi, Brutus, mon maître m’a commandé de m’agenouiller ; ainsi Marc Antoine m’a commandé de tomber à vos pieds, et, m’étant prosterné, de vous parler ainsi." Shakespeare, Jules César.

Prendre la parole, prendre le pouvoir

Quatre chaises, quatre pupitres, quatre partitions, quatre interprètes. Tout est prêt pour le concert...

Être assis devant le pupitre est la position clé qui nous sert de fil rouge. De là surgit la prise de parole. Comment cette prise de parole a-t-elle lieu? Comment le pouvoir s’y exprime? De la prise de parole à l’exercice du pouvoir, il n’y a souvent qu’un pas. Et c’est ce pas que nous examinons au plus près.

Chaque morceau de ce concert fait appel soit au théâtre, soit à la danse, soit à la musique, soit à des combinaisons diverses associant ces disciplines.

Chaque morceau est un portrait. Il donne à voir et à entendre une incarnation du pouvoir.

Entre les interprètes et le public, il y a la partition. S’éloigner d’elle, c’est transformer la lecture en jeu, l’immobilité en mouvements.

César : "Ainsi du monde : il est peuplé d’hommes, et ces hommes sont tous de chair et de sang, tous intelligents; mais, dans le nombre, je n’en connais qu’un seul qui demeure à son rang inaccessible et inébranlable; et cet homme, c’est moi." Shakespeare, Jules César

Sur les pupitres : théâtre, danse, musique

Des extraits de pièces de Shakespeare sont notre matériau principal.

De plus, par leurs écrits, politiciens, rois et reines, dictateurs, opposants, utopistes, tous ceux pour qui le pouvoir n’était pas du théâtre font écho aux personnages de Shakespeare.

Nous naviguons d’une époque à une autre, sans souci de reconstitution historique.

Nous serons Brutus, César, Henry V, sans travestir ni les mots, ni nous-mêmes: Pas de féminisation des textes, pas de masculinisation des actrices. Précisément, c’est dans cet inévitable décalage né de l’incontournable différence que naît la distance qui nous place tous bel et bien dans la situation d’observateurs de ces discours. Grâce à quoi la parole résonne différemment et nous amène à un étonnement révélateur : "Ça pense vraiment comme ça, un dictateur ?"

Certains de ces textes sont des partitions pour la danse. Par ailleurs, elle s’inspire aussi des gestes du pouvoir: Défilés, révérences, saluts, effets de manche, etc.

Danse et musique disent tout ce qui appartient à la domination sans passer par le discours. Ces langages font sentir tous les vertiges du corps et de l’esprit. Ici, déséquilibres, glissements, ruptures étourdissent.

Apparaissent aussi quelquefois Jeannette et Gloria que le pouvoir n’intéresse pas parce qu’elles sont sujettes, mais qui intéressent beaucoup le pouvoir pour la même raison.

Vous avez vu ce spectacle ? Quel est votre avis ?

Note

Excellent

Très bon

Bon

Pas mal

Peut mieux faire

Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire

Vous pouvez consulter notre politique de modération

Informations pratiques

Théâtre de la Cité Internationale

17, boulevard Jourdan 75014 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Librairie/boutique Restaurant
  • RER : Cité Universitaire à 157 m
  • Tram : Cité Universitaire à 32 m
  • Bus : Cité Universitaire à 223 m, Stade Charléty - Porte de Gentilly à 320 m, Jourdan - Montsouris à 358 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Théâtre de la Cité Internationale
17, boulevard Jourdan 75014 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 6 mai 2000

Pourraient aussi vous intéresser

- 16%
Music-Hall Colette

Tristan Bernard

L'Oiseau paradis

Paradis Latin

- 42%
La Crème de Normandie

Gymnase Marie Bell

Mamma Mia !

Casino de Paris

Spectacle terminé depuis le samedi 6 mai 2000