Suite pour quatre

Dans un esprit cabaret, Brigitte Seth et Roser Montlló-Guberna se donnent la réplique. L’une serait plutôt danseuse et l’autre comédienne, mais allez savoir laquelle à l’arrivée ! Elles se jouent des situations, des mots, de la gestuelle ; elles s’amusent et nous amusent de les voir complices… Avec la ferme intention de river leur clou à tous les dictateurs, potentats et autres petits ou grands chefs de l’Histoire. Jean-Claude Diénis - Télérama

Eclats de rires, changements de robes et libres associations d’idées, Suite pour quatre progresse à coups de virages en épingle à cheveux et dérapages contrôlés. Pas de narration univoque et rectiligne mais un trajet de montagnes russes qui transporte le spectateur d’un monologue de tragédie à une chansonnette de variétés en passant par une scène de ménage. La danse, elle, se faufile avec naturel, s’imposant pour raconter évidemment l’inexprimable. Epaulées par le clarinettiste Bruno Courtin, qui signe la musique, et la contrebassiste Isabelle D’Auzac, nos deux actrices-danseuses court-circuitent les conventions du théâtre et composent un spectacle transformiste qui tient du café-théâtre, du cabaret, du concert, de la comédie domestique. C’est l’humour en trois langues (français, espagnol et catalan) qui colle les morceaux. Jolie paire de clowns, Brigitte Seth et Roser Montlló-Guberna ne se prennent jamais au sérieux bien longtemps et, aussi dramatique que soit la situation, elles préfèrent en rire.

La comédienne danse, la danseuse s’empare du texte, les musiciens s’en mêlent. Un dialogue se tisse alors entre musique et paroles, paroles et corps, maîtres et serviteurs. De la partition de musique aux corps dans l’espace circulent la violence et l’ironie des mots.