Shadowtime

Nanterre (92)
du 26 au 27 octobre 2004
2H00

Shadowtime

  • De : Brian Ferneyhough, Charles Bernstein
  • Mise en scène : Frédéric Fisbach
  • Avec : Nicolas Hodges, Mats Scheidegger
Longtemps attendu, le premier opéra de Brian Ferneyhough, ici en création française. Son point de départ : la fuite et le suicide du philosophe et écrivain Walter Benjamin. En sept scènes, Ferneyhough développe une œuvre qui mène l’auditeur au cœur de l’intériorité : celle de la philosophie de Benjamin, celle de la modernité, celle de la culture occidentale.

Opéra en sept scènes d’après l’œuvre et la vie de Walter Benjamin
Structure de Shadowtime

Shadowtime par Brian Ferneyhough

Premières impressions à l’écoute et à la lecture

Longtemps attendu, le premier opéra de Brian Ferneyhough, ici en création française, a pour titre Shadowtime (Temps de l’ombre ou temps des ombres). Son point de départ : la fuite et le suicide du philosophe et écrivain Walter Benjamin. Benjamin est l'un des plus grands philosophes et penseurs de la culture au vingtième siècle. Né a Berlin, il meurt à la frontière espagnole, tandis qu'il tente d'échapper au destin que connaîtra la plupart de ses coreligionnaires juifs d'Europe Centrale.

En sept scènes, Shadowtime observe les principaux thèmes de l'œuvre de Benjamin, l'interdépendance de la nature de l'histoire, du temps, du transitoire, de l'intemporalité, du langage et de la mélancolie ; la possibilité d'une politique de gauche porteuse de changements, l'interconnectivité du langage, des objets, du cosmos (...)

Charles Bernstein, écrivain, théoricien et représentant du Language Poetry, en a écrit le livret. Il se compose de constellations de poèmes indépendants, développés comme un matériau expressif, constructif, ou symbolique. Le livret se fonde en partie sur des textes de Benjamin et sur des textes de philosophes et écrivains qui lui étaient proches. Chaque scène a son propre caractère dramaturgique, sa structure temporelle, son identité sonore, sa forme musicale.

Shadowtime commence par l'ultime soirée de Benjamin, et déploie un parcours différent du vécu de cette nuit fatidique. S'ouvrant sur un monde d'ombres, de fantômes, de morts, Shadowtime se situe à une époque de l'histoire de l'humanité où la lumière vacille puis s'éteint.

En quête d’expériences limites à transmettre, Shadowtime est un opéra sur la réflexion. L’opéra comme forme totale et éclatée, onirique et réflexive, où se joue le destin tragique du philosophe Walter Benjamin.

Par le Neuevocalsolisten de Stuttgart et le Nieuw ensemble d'Amsterdam.

Haut de page

I. Anges nouveaux/Echecs passagers (Prologue)
Niveau 1 : Le conférencier
Niveau 2 : Radio (1940)
Niveau 3 : Temps de guerre (Frontière espagnole, 1940) : Aubergiste, HennyGurland, Benjamin, Le docteur
Niveau 4 : Temps de réflexion (Memoire + Pensée) (Berlin, 1917) : Benjamin dialogue avec Dora Kellner (Benjamin)
Niveau 5 : Cinq comptines pour Stefan Benjamin
Niveau 6 : Temps rédempteur (Triple exposé): 
Benjamin dialoguant avec Gershom Scholem puis Hölderlin (qui apparaît aussi en pseudo-Benjamin et en Scardanelli)

II. Les Froissements d'ailes de Gabriel (Premier obstacle) 
(instrumental)

III. La Doctrine de la similarité (13 Canons)
1. Amphibolies I (Marcher lentement)
2. Soir de cendre
3. Ne pouvons traverser
4. Indissolubilité [Motetus absconditus]
5. Amphibolies II (Midi)
6. Dans la nuit (Mais même le feu est lumineux )
7. Parfois
8. Anagrammatica
9. Eau tel tué
10. Schein
11. Soirs de cendres
12. Amphibolies III (Epines)
13. Salut

IV. Opus Contra Naturam (Descente aux Enfers de Benjamin)
1. [sans titre]
2. Katabasis
3. [sans titre]

V. Flaques d'obscurité (11 Interrogations)
1. Trois bouches parlantes géantes
2. Goule sans tête
3. Figure à deux têtes de Karl Marx et Groucho Marx, avec Kerberus
4. Pape Pie XII
5. Jeanne d' Arc
6. Baal Shem Tov déguisé en vampire
7. Adolf Hitler
8. Albert Einstein
9. Garde-frontière
10. Chœur (pas de masque)
11. Golem

VI. Sept Tableaux Vivants représentant l'Ange de l'histoire en Melancholie (Second obstacle)
1. Laurier l'oeil (d'après "Die Lorelei" de Heine)
2. Tensions
3. Hashish à Marseille
4. D'après "Der Tod, das ist der kühle Nacht" de Heine
5. Une vérité et demie
6. Pas pouvoirs
7. Madame Moiselle and Mr. Moiselle

VII. Stèle pour un temps déchu (Solo de Melancholie en Ange de l'histoire)

Haut de page

Scène 1 : Anges nouveaux / Echecs passagers (2001-02)
Walter Benjamin 1, Walter Benjamin 2, Dora Benjamin, l’Aubergiste, le médecin. 12 voix solistes et ensemble instrumental.

Scène 2 : Les Froissements d’ailes de Gabriel (2003)
Guitare soliste et ensemble instrumental

Scène 3 : La Doctrine de la similarité (1999-2000)
12 voix solistes. 3 clarinettes, violon, piano et percussion

Scène 4 : Opus Contra Naturam (2000) pour pianiste-narrateur

Scène 5 : 11 Interrogations (2004)
12 voix solistes et ensemble instrumental

Scene 6 : Sept Tableaux Vivants représentant l’Ange de l’histoire en Mélancolie (2003)
Pour un narrateur et ensemble

Scene 7 : Stèle pour un temps déchu (2001)
12 voix solistes et électronique

Haut de page

Notes d'intention de Frédéric Fisbach,  après les premières séances de travail à Munich avec Brian Ferneyhough, Juin 2003

Shadowtime propose un parcours comme celui que fait l’œil à la surface d’un tableau. J’imagine que le livret ne donne que sept détails d’une fresque immense. Il pourrait s’agir du polyptyque d’un jugement dernier, où le ciel, la terre et les enfers sont peuplés de personnages incarnant vices, vertus, et les idées fondamentales guidant notre pensée. Le récit renvoie à la mythologie, où l’on descend dans l’univers de Hadès, à la recherche de l’être aimé, de la vérité, d’une issue… Un enfer urbain, situé dans un paysage industriel du XXème siècle, puisque la nature est absente de cet opéra.

Brian Ferneyhough nous propose sept détails qui se jouent de la logique temporelle, nous projetant du passé dans l’avenir, déstabilisant par la même la notion de présent. Les raisons qui ont poussé Brian Ferneyhough à aborder l’opéra me sont inconnues mais la lecture du livret et l’écoute attentive des «scènes» déjà composées permettent de dégager certaines thématiques contenues dans l’opéra : l’interrogation quant à la place de l’art dans la société, le questionnement sur la notion de progrès dans l’histoire et les attaques virulentes contre la paresse et le « politiquement correct ». Mais j’y lis surtout une réflexion sur la mort et sur le temps.

Le désir de représentation du passage de la vie à trépas, de la mort elle-même et du dialogue entre les vivants et les morts est pour moi un des fondements de l’art du théâtre (j’entends par théâtre tous les arts qui prennent la scène comme lieu de la représentation). De là, sans doute, vient mon attirance pour les arts de la scène de l’Orient qui, mieux que tous, savent donner présence à ceux qui viennent de l’autre monde.
La représentation est pour moi le lieu où repenser la mort entre vivants par le jeu des formes entre elles. Je retrouve cette nécessité dans Shadowtime.

Je sais d’ores et déjà qu’il me faudra avoir recours à tous les moyens que le théâtre offre pour représenter les simulacres, du plus traditionnel au plus actuel (images projetées, film) au théâtre d’ombres, à la marionnette, pourquoi pas ?

Les chanteurs et les musiciens solistes seront les artisans de la représentation. Ils changeront de « fonction » au gré des sept étapes. Tour à tour personnages, musiciens, ou « serviteurs de la scène » (à l’orientale), ils contribueront (partition à la main, en scène ou hors champ), à créer les espaces dans lesquels eux-mêmes évolueront.

La scénographie devra permettre ces « déplacements » d’une fonction à une autre. Elle sera mouvante, changeante, faite d’éléments mobiles qui pourront venir se combiner entre eux.

Si je devais donner encore quelques indications de directions, des repères… Il y aurait la façon de traiter le mythe, l’au-delà ou l’inconscient en les transposant dans une urbanité, comme dans certains films de Godard ou de David Lynch. Il y aurait le chant funéraire de Zarathoustra, avec ses aphorismes que l’on irait piocher au gré de son humeur. Il y aurait ma vision du mythe de la caverne de Platon, et de son actualité.

Haut de page

Vous avez vu ce spectacle ? Quel est votre avis ?

Note

Excellent

Très bon

Bon

Pas mal

Peut mieux faire

Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire

Vous pouvez consulter notre politique de modération

Informations pratiques

Nanterre - Amandiers

7, av. Pablo Picasso 92000 Nanterre

Accès handicapé (sous conditions) Bar Grand Paris Hauts-de-Seine Librairie/boutique Restaurant Vestiaire
  • RER : Nanterre Préfecture à 773 m
  • Bus : Théâtre des Amandiers à 7 m, Joliot-Curie - Courbevoie à 132 m, Liberté à 203 m, Balzac - Zola à 278 m
  • Voiture : Accès par la RN 13, place de la Boule, puis itinéraire fléché.
    Accès par la A 86, direction La Défense, sortie Nanterre Centre, puis itinéraire fléché.
    Depuis Paris Porte Maillot, prendre l'avenue Charles-de-Gaulle jusqu'au pont de Neuilly, après le pont, prendre à droite le boulevard circulaire direction Nanterre, suivre Nanterre Centre, puis itinéraire fléché.

Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Nanterre - Amandiers
7, av. Pablo Picasso 92000 Nanterre
Spectacle terminé depuis le mercredi 27 octobre 2004

Pourraient aussi vous intéresser

L'Oiseau paradis

Paradis Latin

- 42%
La Crème de Normandie

Gymnase Marie Bell

Mamma Mia !

Casino de Paris

- 30%
Les Funambules - Elles

Gaîté Montparnasse

Spectacle terminé depuis le mercredi 27 octobre 2004