Opéra chanté en allemand, surtitré en français et en anglais.
Chef-d’œuvre de l’opéra moderne autant par son flamboiement orchestral que par son incandescente sensualité, Salomé baigne d’un bout à l’autre de sa partition dans un univers de cruauté et de perversion. Mais quelle œuvre ! Un parfum d’obsession traverse la partition, circulant d’un protagoniste à l’autre. Krzysztof Warlikowski trouve dans l’œuvre de Strauss un écrin idéal pour déployer une dramaturgie aux multiples champs d’exploration. Jeu de rôles ou réalité, chacun s’y retrouvera ou s’y perdra. Cette production forte a été créée à l’Opéra de Munich la saison dernière. Sa reprise au Théâtre cette saison verra la venue d’interprètes rompue au répertoire straussien, notamment Wolfgang Ablinger-Sperrhacke, Gábor Bretz et Sophie Koch et sera l’occasion pour Patricia Petibon d’aborder le rôle-titre, l’un des plus exigeants du répertoire du XXe siècle.
Un rôle où toute la palette de la psychologie est convoquée, de l’ingéniosité à la folie mystique. Et puis bien sûr, il y a la célèbre Danse des sept voiles, moment charnière de l’ouvrage avant le monologue final de Salomé entre délire et aveu s’achevant sur le constat que « le mystère de l’amour est plus grand que le mystère de la mort ». Diablement grandiose.
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