Brigitte Seth et Roser Montlló-Guberna, l’une venue du théâtre, l’autre de la danse, continuent à explorer ces territoires où le théâtre et la danse se mêlent si bien qu’on ne sait plus comment définir leurs spectacles qui reflètent les aventures artistiques qu’elles ont traversées.
Elles aiment aussi mêler leurs cultures, leurs langages, leurs langues, elles qui dans le quotidien passent tout naturellement du français à l’espagnol et au catalan. Elles trouvent dans cette confrontation une grande liberté. Souvent des textes les inspirent. Cette fois c’est le grand dramaturge espagnol Calderón, l’auteur de La Vie est un songe, mais aussi le sujet du Calderón de Pasolini et son personnage Rosaura, qui sont à la source de leur nouvelle création.
Au commencement, il y a un tableau : Rosaura dort auprès de sa sœur Angustias qui veille (qui nous observe ?). Ces figures se mettent en mouvement, le cadre disparaît. Par trois fois, Rosaura se réveille, détruisant ainsi, par trois fois, la composition, créant ainsi, par trois fois, un tableau mouvant.
Sortant du sommeil, ouvrant les yeux, Rosaura dit non.
Non à son nom.
Non à sa famille.
Non à ses racines.
Non à sa langue.
Non à l’évidence.
Non à ce qu’on dit
qu’on croit qu’elle est
et qu’on veut qu’elle soit.
Non.
Le « non » de Rosaura est celui de la résistance, de la révolte, de l’envie de vivre. Le spectacle est né de ces révoltes là, de ce désir d’espace et de transgression.
17, boulevard Jourdan 75014 Paris