Opéra chanté en italien, surtitré en français et en anglais.
L’on sait le goût de Donizetti pour l’histoire anglaise qu’il illustra par ce que l’on nomme traditionnellement sa trilogie Tudor (Anna Bolena, Maria Stuarda et Roberto Devereux). En dépit des libertés prises vis-à-vis de la vérité historique, la reine Elisabetta bénéficie dans Devereux, le dernier épisode de cette trilogie, d’un traitement dramatique et vocal à la hauteur de son impressionnante stature. Ici, elle n’est plus celle qui subit comme dans Stuarda mais au contraire s’impose sur tous les fronts.
Face à elle, Roberto oscille entre virilité et vulnérabilité. L’enjeu dramatique tout autant que musical - et la réussite de l’ouvrage – trouve son acmé dans cet impressionnant face à face. Par son écriture orchestrale et vocale et la clarté de son livret, Roberto Devereux est l’un des plus passionnants ouvrages parmi les quelques soixante-dix surgis sous la plume de Donizetti.
Pour servir ce bijou du bel canto trop rare sur les scènes, la « reine » Maria Agresta, ici en Elisabetta, sera sans nul doute à la hauteur du personnage, de même pour Francesco Demuro dans le rôle-titre, secondés par les épatants Karine Deshayes et Arthur Rucinsky. Roberto Abbado fera à cette occasion ses débuts en fosse avenue Montaigne au pupitre de l’Orchestre National de France. Enfin David McVicar, qui a mis en scène les trois ouvrages de la trilogie Tudor pour le Metropolitan, a imaginé pour l’opus Devereux une scénographie unique d’une grande beauté que les spectateurs new-yorkais ont pu acclamer au printemps 2016.
Avec l'Orchestre National de France et le Choeur de Radio France.
15, avenue Montaigne 75008 Paris