Pur présent est un triptyque inspiré des tragédies d’Eschyle qui offrent à son temps les architectures de l’espérance.
Chacune des pièces est écrite dans un lieu emblématique de nos sociétés néolibérales. La Prison tout d’abord parce qu’elle est un réel problème de démocratie et qu’à contempler ce trou noir de notre système nous pouvons comprendre ses déterminismes. Là, un conflit de lutte des classes se double d’une joute spirituelle entre un jeune prêtre et un roi des prisonniers. La Banque en serait l’opposé. C’est là que se construit très consciemment le système d’oppression financière qui conduit à l’incarcération des masses. Dans ce « décor » un fils tente contre son père, incarnation du capitalisme, une révolution impossible. Le troisième lieu est la Rue, là où les espoirs révolutionnaires se distillent ou s’épuisent.
Le personnage central tente de refonder les éléments qui pourraient renverser le système marchand. Au-delà de la description de ces tensions, la pièce ouvre aussi sur le ciel et le spectacle a été conçu dans une grande simplicité de moyens, dans une pauvreté volontaire qui appelle le regard sur la performance des acteurs et l’adéquation du poème avec son temps. C’est de là que vient l’adjectif pur accolé à présent.
Olivier Py
37 bis, bd de la Chapelle 75010 Paris