Philippe Caubère - Avignon

le 15 février 2003
2h50 avec entracte

Philippe Caubère - Avignon

2ème volet de 68 selon Ferdinand. Avignon 68, revu en 69 puis sous la lumière crue d’une servante qui fait défiler les années et transforme Ferdinand et ses acolytes en anciens combattants d’une révolution culturelle avortée.

Avignon, 68
68 en deux volets

Philippe Caubère revient avec un spectacle en deux épisodes : 68 selon Ferdinand. Toutes ses pièces forment une seule et même grande histoire, celle de sa vie. Artiste tentaculaire, il explore toutes les nuances de l’écriture théâtrale et prend la couleur des personnages qu’il incarne avec le naturel d’un caméléon. Son don comique nous fait aimer la fragilité, le ridicule, l’excès…

Nous sommes à Aix-en-Provence, au Centre Dramatique. Cette fois Roger, le directeur, est été violemment remis en cause par son équipe. Tel Jean-Luc Godard à Grenoble, il doit expier son passé de directeur bourgeois et réactionnaire ayant livré Molière et Shakespeare à la classe ouvrière.

Le plus féroce de ces inquisiteurs est Gérard, dit Gégé. Acteur récemment révolutionnaire, il profite de la situation pour essayer de jouer le rôle d’une création collective qui doit évoquer les événements ayant agité Avignon l’été précédent. Malheureusement, il ne parvient pas à taper sur sa grosse caisse en mesure tout en disant son texte. De toute façon, le masque à gaz dont il s’affuble l’empêche de parler de façon audible. Le voilà donc à son tour violemment contesté. 

Henri, lui, n’a qu’une idée : la haine féroce qu’il porte à Béjart pour avoir empêché son groupe de jeunes danseurs, le groupe Electron, de s’exprimer dans un petit coin du Palais des Papes pendant une représentation de La Messe pour un temps présent. Patrick, le drogué, dort dans son coin sans presque jamais s’éveiller. On le respecte beaucoup car il a une “forme de rigueur dans sa dope” et surtout parce qu’il est très beau, très mou et très désenchanté. Tout le monde en est fou : c’est l’égérie.
La tête pensante, c’est Michel, le cadre politique ; le commissaire du peuple. Très dur, casquette vissée sur la tête, lunettes cerclées de fer sur le nez, il ramène tout à la révolution russe. Lénine, Trotsky, Kommisserskaïa et Lounatcharsky sont ses mots de passe et ses chevaux de bataille. 

C’est dans ce marigot que Ferdinand débarque sous les recommandations de son ami Bruno, son nouvel ami. Interrogations et interrogatoires se succèdent à propos de l’origine sociale et politique de ce drôle de paroissien arrivant tout droit - quelle horreur ! - de l’immonde Cours Molière. Notre héros trouve alors une idée de génie : se dire “fils de toute petite bonne atrocement exploitée par des patrons abjects”. C’est l’enthousiasme général, on lui confie la responsabilité du spectacle…

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68 selon Ferdinand, spectacle comique en deux soirées. Premier épisode : Octobre ou le Cours Mirabeau, deuxième épisode : Avignon, est “écrit, mis en scène et joué par Philippe Caubère après avoir été improvisé vingt ans plus tôt devant Jean-Pierre Tailhade et Clémence Massart”.

Ces précisions ont toute leur importance car elles renferment les trois grands vecteurs qui portent le talent de Philippe Caubère : écriture, jeu et improvisation. Ces trois vecteurs sont indissociables, ce sont les trois établis sur lesquels l’artiste passe et repasse inlassablement jusqu’à ce que son ouvrage ressemble enfin à la vision du monde qu’il veut donner. Avec Philippe Caubère, le théâtre est un acte de vie et l’acteur un être qui a le monde entier à l’intérieur de lui-même. Ce faisant, son théâtre touche à l’universel.

Après Claudine et le théâtre, voici donc 68, nouvel épisode de cet ensemble qui sera composé de cinq ou six soirées et intitulé : L’Homme qui danse ou la vraie Danse du Diable, autobiographie comique et fantastique. 

Octobre et Avignon présentent les années d’apprentissage de Ferdinand, celles où la soif d’absolu est à son paroxysme, celles où l’enthousiasme et la révolte ont la même ardeur. Ces âges-là sont fondateurs, ils déterminent ce que sera la maturité. Pour toutes et tous, ils bouillonnent de sève, de désir, de certitudes et de doutes. Et quand en plus ils sont traversés par 68, année de toutes les remises en cause et de tous les espoirs, on est sûr d’avoir à faire à un cru exceptionnel… Ferdinand nous livre ici toute la richesse de ses expérience : son apprentissage du théâtre qui n’est pas autre chose qu’un apprentissage de la vie, entre érotisme et révolution, Living Theatre et Stanislavsky, Béjart, Vilar et Beck… Ce faisant, Philippe Caubère continue d’explorer magistralement toutes les gammes de l’écriture théâtrale à partir de cette matière vivante qu’est l’acteur.

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Informations pratiques

Théâtre Suresnes - Jean Vilar

16, place Stalingrad 92150 Suresnes

Accès handicapé (sous conditions) Bar Grand Paris Hauts-de-Seine Restaurant Vestiaire
  • Tram : Suresnes Longchamp à 2 km
  • Bus : Stalingrad à 18 m, Place de Stalingrad à 82 m, Stresemann à 191 m, Place de la Paix à 331 m, Les Mazurieres à 377 m
  • Transilien : Suresnes Mont Valérien à 2 km
  • Navette gratuite Paris - Suresnes : Une navette est mise à votre disposition (dans la limite des places disponibles) pour vous rendre aux représentations du Théâtre.

    Départ de cette navette 1h précise avant l’heure de la représentation (ex. : départ à 19h30 pour une représentation à 20h30), avenue Hoche (entre la rue de Tilsitt et la place Charles de Gaulle-Étoile), du côté des numéros pairs. À proximité de la gare Suresnes-Longchamp (Tram 2), la navette peut marquer un arrêt sur le boulevard Henri-Sellier (à l’arrêt des bus 144 et 244 (direction Rueil-Malmaison), 25 minutes environ avant la représentation. Faites signe au chauffeur.

    La navette repart pour Paris environ 10 minutes après la fin de la représentation, et dessert, à la demande, l’arrêt Suresnes-Longchamp, jusqu’à son terminus place Charles de Gaulle-Étoile.

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Plan d’accès

Théâtre Suresnes - Jean Vilar
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
Spectacle terminé depuis le samedi 15 février 2003

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