Spectacle en italien surtitré en français et en anglais.
Opéra en cinq actes avec prologue sur un livret d’Alessandro Striggio, créé à Mantoue en 1607.
Jordi Savall côtoie Monteverdi depuis six décennies ! Son premier enregistrement des Vêpres en 1988 fut un évènement, avec les couleurs originales et méditerranéennes que le maestro catalan et ses interprètes latins apposaient sur chaque note de la partition… Et quand il entreprit Orfeo en 2001 pour la scène du Liceu de Barcelone, ce fut avec le même bonheur, la même ardeur, les mêmes chatoiements ! Voici une nouvelle version de cette œuvre fondatrice de la musique occidentale, que Jordi Savall réalise avec ses fidèles musiciens du Concert des Nations, en confiant le rôle-titre à un baryton. Mais quel baryton !
Le magnifique Marc Mauillon s’empare à nouveau de ce rôle qui lui va comme un gant, sa voix timbrée et ductile s’unissant parfaitement à la vision musicale de Savall. Chaleur de l’interprétation et richesse sonore seront donc les maitres mots de cet Orfeo revisité par la metteuse en scène Pauline Bayle, soucieuse de dépeindre l’histoire tragique des amours d’Orphée et Eurydice, comme les épopées de l’Iliade et de l’Odyssée qu’elle a déjà montées : une interprétation charnue, une présence forte des chanteurs au service du texte et de la musique, qui importe tant pour cette jeune comédienne et metteuse en scène. Les solistes réunis par Jordi Savall sont à la fois ses fidèles, mais aussi d’excellents connaisseurs des œuvres de Monteverdi, avec lesquelles il sont familiers : gage d’une expérience dramatique et musicale à la hauteur de ce mythique Orfeo.
Le pouvoir dramatique si puissant de ce premier opéra de Monteverdi, monté à l’origine dans un contexte de représentation privée, est l’enjeu fixé par le compositeur à toutes les représentations depuis lors : tragique et magique par essence, le destin d’Orphée est celui du poète et de tout amoureux, un Apollon qui pourrait changer le cours de la vie et de la mort par la puissance de la beauté… Laissons parler Ovide dans ses Métamorphoses : « Orphée, tremblant qu’Eurydice ne disparut, et avide de la contempler, tourna, entrainé par l’amour, les yeux vers elle ; aussitôt elle recula, et la malheureuse tendit les bras, s’efforçant d’être retenue par lui, et lui, tentant de la retenir, ne saisit que l’air inconsistant… »
Château de Versailles, Place d'Armes 78000 Versailles
Entrée par la Grille d’Honneur. L'accès aux salles se fait par la Cour d'Honneur Porte B.
Voiture : Par l’autoroute A13 et A86, sortie Versailles Château.