Mon Isménie

Vancouver est le bourgeois le plus malheureux de Châteauroux. Il a en effet une fille de vingt-quatre ans qu’il a élevée amoureusement et qui menace de le quitter car elle a une folle envie de se marier. Il cherche par tous les moyens à chasser les « prétendus » qui viennent demander la main d’Isménie, comme ce Dardenboeuf. Une mise en scène de Daniel Mesguich.
Vancouver est le bourgeois le plus malheureux de Châteauroux. Il a en effet une fille de vingt-quatre ans qu’il a élevée amoureusement et qui menace de le quitter car elle a une folle envie de se marier. Il cherche par tous les moyens à chasser les « prétendus » qui viennent demander la main d’Isménie, comme ce Dardenboeuf. Une mise en scène de Daniel Mesguich.
  • Un père abusif

Vancouver est le bourgeois le plus malheureux de Châteauroux. Il a en effet une fille de vingt-quatre ans qu’il a élevée amoureusement et qui menace de le quitter car elle a une folle envie de se marier. Il cherche par tous les moyens à chasser les « prétendus » qui viennent demander la main d’Isménie, comme ce Dardenboeuf. Ce jeune homme a toutes les chances de parvenir à ses fins, car il a l’appui de Galathée, sœur de Vancouver, vieille fille très fortunée qui veut le bien de sa nièce Isménie. Vancouver va-t-il perdre sa fille chérie ?

Distribution en alternance.

  • Entretien avec Daniel Mesguich

« Je perçois tous les personnages de Labiche comme des bandits ».

Avez-vous déjà monté une œuvre de Labiche ?
Non, j’ai toujours beaucoup aimé Labiche, mais je ne m’étais pas confronté à lui en tant que metteur en scène. Je l’avais joué étant élève au Conservatoire, dans les années 1970, alors qu’il était de mode dans le théâtre de s’intéresser aux rapports sociaux. Interdiction absolue de faire rire, alors ! Si on faisait rire, c’est qu’on était récupéré par le vieux monde...

Quelle est votre approche de Labiche aujourd’hui à travers Mon Isménie ! ?
Je ne connaissais pas cette pièce quand Philippe Tesson m’a proposé de la monter. Mais elle est pour moi un cas d’école, c’est du Labiche pur ! Je suis partisan de respecter une certaine tradition, une certaine dignité, pour être fidèle à ce «  quelque-chose de l’époque  ». N’oublions pas que Labiche est contemporain de Musset, mais tout en prenant au sérieux le côté ancien, je cherche l’intrusion de toutes les formes de comique possible. Une déclinaison de l’humour, des Monty Python aux Marx Brothers, en passant par Louis de Funès et Buster Keaton... Que chacun en ait pour son rire !

Il n’existe pas selon vous d’humour spécifique à Labiche ?
Il y a une écriture Labiche. Mais il ne faut pas oublier que son collaborateur, Marc Michel, avec lequel il a écrit beaucoup de ses pièces, et dont le nom a été oublié en chemin, a co-écrit Mon Isménie avec Labiche. Le spectre de Marc Michel, ce sont toutes les choses qui ne sont pas de Labiche, et que je fais exister par la mise en scène...

Vous avez ajouté beaucoup de choses personnelles au texte original ?
Non, je ne concurrence pas l’auteur dans l’écriture. Mais c’est comme si la mise en scène s’autorisait à parler. Mes rajouts, ce sont les jeux de scène, des lazzi, selon le principe de la commedia dell’arte. Labiche ne fait pas partie des grands écrivains selon moi. Son écriture est prétexte à des qui-proquos et à un certain vertige du non-sens, mais ce n’est pas un styliste.

Comment abordez-vous les personnages de Mon Isménie ?
Je les perçois tous comme des bandits. Galathée, c’est un tyran sous son masque de douceur. Pour Chiquette, j’ai choisi un homme, et nous jouons comme au bunraku : c’est le raffinement que je cherche chez son interprète... Dardenboeuf, c’est un colosse mafieux qui ne pense qu’à priser, à baiser, à profiter de tout... très loin du jeune premier fade habituel. Je voudrais qu’il fasse peur. Il y a chez lui, d’après moi, un peu du Théorème de Pasolini. L’acteur qui le joue est un géant, très grand improvisateur. Isménie, c’est une jeune nymphomane, possédée par le désir de la chair. Quant à Vancouver, il est l’incarnation de la jalousie paternelle, frère d’Arnolphe de L’école des femmes. Le modèle de Labiche, c’est Molière !

Et dans quel univers visuel placez-vous ces sujets ?
On joue le théâtre dans la boîte mentale des personnages. L’époque est pré-sente, sans qu’on soit dans un musée ou derrière la vitre d’un aquarium. C’est le rapport que nous avons à cette époque qui m’intéresse. J’ai toujours aimé au théâtre la superposition des temps ; je suis dans la nuit de nous ! Le théâtre n’est pas le reflet du monde, il l’invente ; c’est pourquoi je fuis comme la peste toute forme de sociologie ou de faux-concret. Plus c’est concret, plus c’est faux au théâtre ! Le théâtre est un acte créateur, pas une reproduction... Donc pas de décor, mais des accessoires.

Et pour les costumes ?
On joue la tradition, mais avec des touches de folie !

Vous avez introduit la musique, comme à l’époque, sur les couplets qui étaient chantés ?
Oui, bien sûr  ! Le vaudeville au départ, c’est l’univers des chansonniers. On prend un texte connu de l’époque et on y accole des paroles politiques. Nous opérons de même ici, avec des airs du XIXème, issus du répertoire ou de compositeurs d’alors, Offenbach, Bizet, des chansons populaires... et on y appose les couplets du texte. On chante parce qu’on est heureux d’être là et d’être au théâtre...

Cette gaieté vous paraît-elle en décalage avec l’air du temps ?
Les gens ont toujours envie de rire et d’être heureux. Nous vivons dans un monde objectivement triste, mais tout le monde veut rire. Il y a quelque-chose là-dedans qui rappelle le Cabaret berlinois : le rire est un exutoire, une nécessité avant la catastrophe. Personne n’a envie d’entendre que ça va mal. Si ce spectacle devait avoir une vertu, ce serait celle de diviser en cherchant l’humour aigü, qui n’est jamais le même pour tous. Ici il est multiplié  ! On commet un acte artistique de la manière la plus agréable du monde, et on incite le spectateur à faire comme nous : rire de tout et inventer des folies !

Propos recueillis par Stéphanie Tesson.

Sélection d’avis du public

Labiche revisité avec le talent de Daniel Mesgusih, des personnages truculants Par Rosine - 22 février 2020 à 08h33

Labiche revisité avec le talent de Daniel Mesguish, interprété par des acteurs truculants. Hier, William Mesguish excellait en Dardenboeuf. Bref, un spectacle à voir

A voir! Du rythme du plaisir! Par Agnes R. - 12 février 2020 à 00h47

On rit beaucoup devant ce Labiche revisité, bien écrit, enlevé, servi par d'excellents comédiens. Nous avons passé une soirée très divertissante. Allez y sans hésiter !

Un pur moment de bonheur ! Par Solveig L. - 22 janvier 2020 à 23h20

Une pièce à l'intrigue très simple, mais prétexte à quantité de fantaisies et de loufoquerie de la part du metteur en scène. Plein de clins d’œil et d'humour au second degré instillés par-ci par-là. Les acteurs sont très très bons (mention spéciale pour Chiquette et Galathée), on a même la chance de pouvoir leur faire la bise et échanger quelques mots avec eux à la fin du spectacle. Je recommande chaudement !!

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Labiche revisité avec le talent de Daniel Mesgusih, des personnages truculants Par Rosine (26 avis) - 22 février 2020 à 08h33

Labiche revisité avec le talent de Daniel Mesguish, interprété par des acteurs truculants. Hier, William Mesguish excellait en Dardenboeuf. Bref, un spectacle à voir

A voir! Du rythme du plaisir! Par Agnes R. (1 avis) - 12 février 2020 à 00h47

On rit beaucoup devant ce Labiche revisité, bien écrit, enlevé, servi par d'excellents comédiens. Nous avons passé une soirée très divertissante. Allez y sans hésiter !

Un pur moment de bonheur ! Par Solveig L. (1 avis) - 22 janvier 2020 à 23h20

Une pièce à l'intrigue très simple, mais prétexte à quantité de fantaisies et de loufoquerie de la part du metteur en scène. Plein de clins d’œil et d'humour au second degré instillés par-ci par-là. Les acteurs sont très très bons (mention spéciale pour Chiquette et Galathée), on a même la chance de pouvoir leur faire la bise et échanger quelques mots avec eux à la fin du spectacle. Je recommande chaudement !!

Informations pratiques

Théâtre de Poche-Montparnasse

75, boulevard du Montparnasse 75006 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Montparnasse
  • Métro : Montparnasse Bienvenüe à 60 m
  • Bus : Montparnasse - Cinémas à 39 m, Rennes - Littré à 94 m, Montparnasse à 107 m, Montparnasse - Rue du Départ à 123 m, Notre-Dame-des-Champs à 287 m, Gare Montparnasse à 348 m
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Plan d’accès

Théâtre de Poche-Montparnasse
75, boulevard du Montparnasse 75006 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 14 mars 2020

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