Formé dans les clubs au contact de pointures puis aux USA avec les maîtres, Misja Fitzgerald est aujourd’hui l’une des plus fines plumes des guitaristes du jazz actuel dans la lignée de Pat Metheny, Jim Hall…
Mort à vingt-six ans, Nick Drake n’a laissé que trois disques. Un chapelet de chansons atemporelles, des modèles de grâce qui n’ont cessé depuis de hanter les esthètes de la musique.
Ces notes teintées d’un certain blues, ces bleus à l’âme, agissent à la manière des lumineux clairs-obscurs comme des révélateurs sur la personnalité de celui qui s’y plonge. De tels tréfonds poétiques, on ne ressort pas tout à fait le même, on en revient encore plus sûr, toujours plus fragile, sur le fil.
Ce sont ces éclats d’âme qui réfléchissent sur le guitariste Misja Fitzgerald Michel à quarante ans de distance, pour un concert en forme d’autoportrait qui en revient à l’essence de la musique
Né en 1973, Misja Fitzgerald Michel a été élève de la classe de jazz de François Jeanneau au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Il a ensuite étudié en 1993 à la New School (New York) auprès de Jim Hall, Billy Harper et Kenny Werner. Il commence à jouer à cette époque avec Ravi Coltrane et avec de nombreux autres musiciens de la jeune scène new- yorkaise, comme Gary Thomas, Chris Potter ou Mark Turner.
Il enregistre un premier disque autoproduit en 1998, Live at La Villa avec Scott Colley et Tony Rabeson. Pour son deuxième album également autoproduit, On the Edge, enregistré à New York, il fait appel au contrebassiste Drew Gress et au batteur Nasheet Waits, ainsi qu’à Ravi Coltrane comme invité.
Il choisit le duo avec Drew Gress pour son troisième disque Expectations, sorti en janvier 2004. En 2003 et 2004, il s’est produit en club, notamment au Sunset, et apparaît dans différents festivals (Montréal, Marciac, JVC Festival à Paris, Jazz à Vienne, Nancy Jazz Pulsations). En 2005 sort Encounter son 4e album, sur le label Nø Førmat, avec Drew Gress, Jochen Rueckert et Ravi Coltrane en invité. L’album est nominé aux Djangos d’or de la guitare.
La culture musicale de Misja Fitzgerald Michel déborde le champ du jazz et la filiation musicale avec le guitariste Jim Hall, maître aussi discret qu’unanimement respecté. Elle s’étend aussi bien à Bach et sa Chaconne pour violon seul, d’où sans doute son goût pour les thèmes joués en solo, qu’à Jimi Hendrix. Guitariste de jazz, il est avant tout un musicien en liberté.
Il le prouve plus que jamais en consacrant aujourd’hui un album entier aux compositions de Nick Drake, singer-songwriter anglais méconnu de son vivant, devenu culte depuis sa disparition en 1972 à l’âge de 27 ans.
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