Un hommage au photographe Pierre Molinier
Un chaman
Théâtre des Lucioles, un collectif d’acteurs
Un hommage à l'œuvre photographique et à l'homme Pierre Molinier. Salué par les surréalistes, Pierre Molinier n'a cessé de mettre en scène ses fantasmes centrés sur le travestissement et sur les jambes gainées de noir. Le Théâtre des Lucioles nous fait entendre son extrême liberté et la fulgurance de son rire. Un spectacle incisif et joyeux.
Mes jambes, si vous saviez, quelle fumée... : le titre n'est pas de Pierre Molinier mais de Henri Michaux. Il lui va pourtant comme les bas dont le photographe érotomane né en 1900 et suicidé en 1976 aimait à gainer ses propres jambes.
« Je me trouvais pour la première fois de ma vie devant un homme qui, de toute évidence, selon le mot fameux, avait tué en lui la marionnette, qui s'était affranchi non seulement des convenances, des moeurs, de la morale, mais aussi et surtout des contraintes internes que notre être oppose au désir. Je mesurais combien la chose la plus simple au monde qui soit, exprimer son désir et le vivre lorsque cela ne dépend que de soi, est aussi la chose la plus impossible, et devant quel martien nous nous trouvons si, sous nos yeux, parle et se meut un être libre. » Pierre Bourgeade
« Le drame de l’artiste est dans la part qu’il prend dans l’univers et l’univers de chaque individu c’est lui-même. Pour le peintre, son oeuvre est le résultat du drame intime de l’univers qu’il s’est créé. » Pierre Molinier
Adaptation de Bruno Geslin et Pierre Maillet à partir d’entretiens de Pierre Molinier avec Pierre Chaveau réalisés en 1972.
Pierre Molinier est un sorcier, un chaman comme il aimait à se définir lui-même. Pierre Molinier en escarpins, armé de godemichés, jambes gainées bas coutures, voilette, masques ; vainqueur, plus tout à fait homme, pas tout à fait femme, victorieux androgyne, créature de ses propres fantasmes, créature engendrant d’autres créatures inquiétantes et inconnues : - monstres aux jambes multiples, livrant eux-mêmes des combats archaïques - photographiées, découpées, réorganisées, recomposées, et devenues vivantes finalement, extirpées du chaos.
Pierre Molinier est un fétichiste, bien sûr, si l’on considère que la définition de fétiche au XVe siècle est : « ce qui a vocation à rendre compte des mystères de cultes impénétrables » et que son origine portugaise feitiço, signifie charme magique.
Pierre Molinier est provocateur, obsessionnel, sulfureux, colérique, subversif, déterminé et insoumis...
Bruno Geslin
Créé en 1994, le Théâtre des Lucioles réunit des acteurs issus de la première promotion (1991-1994) de l'école du Théâtre national de Bretagne : Paola Comis, Marcial Di Fonzo Bo, David Jeanne-Comello, Mélanie Leray, Frédérique Loliée, Pierre Maillet, Valérie Schwarcz, élise Vigier. Dès l'abord, la question de groupe est mise en exergue ; ces trois années d'école les amènent à travailler comme le ferait une troupe en résidence dans un lieu, plus que comme des élèves. La notion d'individualité est rapidement confrontée à celle du collectif ; chacun met en jeu son propre univers face à ceux des autres.
Ainsi, l'envie de continuer à travailler ensemble s'impose et une manière de fonctionner s'invente : un groupe d'acteurs, dont les projets naissent de propositions de l'un ou l'autre d'entre eux. Comment travailler ensemble ? Ne pas créer une compagnie fermée. Garder l'ouverture ; c'est en faisant que la règle se crée, pas l'inverse. Chaque projet a sa règle. Donner une vraie place à l’acteur. Préserver une parole multiple, différente à l'intérieur d'un même ensemble.
La contradiction, l'explosion ou la fragmentation, en tous les cas une parole inachevée, sans cesse en construction ou en tentatives, et non pas un discours. Préserver la vie, le mouvement. Les Lucioles sont de l'éphémère ; dans leur nom même y est inscrite cette notion très importante pour eux du mouvement.
Une compagnie d'acteurs qui se nourrit aussi de rencontres avec d'autres artistes, acteurs et metteurs en scène. Ainsi, les Lucioles ont travaillé avec Marc François, qui les a mis en scène dans deux pièces de Corneille, La mort de Pompée et Cinna. Puis, au cours de ses créations (au nombre de douze à ce jour), le collectif a intégré d'autres comédiens et artistes à certains de ses projets (Marc Bertin, Pierre Allio, les Portugaises Ensablées, Marie Payen, Bruno Geslin, Vincent Voisin, Raoul Fernandez, Nantene Traore…) et s'est aussi associé à des auteurs, Leslie Kaplan et Philippe Minyana. De plus, chacun des acteurs va travailler ailleurs, avec d'autres compagnies, d'autres metteurs en scène ; à l'extérieur, le travail se continue.
En réponse à votre mail,le spectacle mis en scène par B. Geslin sur Molinier est programmé au CDDB-Théâtre de Lorient en avril 2006.
Merveilleux spectacle, mise en scène, choix des textes, musique, acteurs, images, tout est extrêmement réussit parce qu'il respecte et met en valeur le travail et le naturel de Pierre Molinier. Le spectacle fait vraiment plaisir à voir et à entendre, il est comme une grande bouffée d'oxygène dans un monde étouffant de conventionalité et de pseudo branchitude. Est-ce que la pièce sera rejouée ? où ?, peut-on contacter les deux auteurs de ce spectacle pour les remercier et les féliciter ?
En réponse à votre mail,le spectacle mis en scène par B. Geslin sur Molinier est programmé au CDDB-Théâtre de Lorient en avril 2006.
Merveilleux spectacle, mise en scène, choix des textes, musique, acteurs, images, tout est extrêmement réussit parce qu'il respecte et met en valeur le travail et le naturel de Pierre Molinier. Le spectacle fait vraiment plaisir à voir et à entendre, il est comme une grande bouffée d'oxygène dans un monde étouffant de conventionalité et de pseudo branchitude. Est-ce que la pièce sera rejouée ? où ?, peut-on contacter les deux auteurs de ce spectacle pour les remercier et les féliciter ?
76, rue de la Roquette 75011 Paris