Merci

Découvrez ce que les acteurs ne disent pas, ce que les spectateurs ne voient pas. La vraie comédie se passe dans les coulisses.
  • Une comédie inspirée de faits réels

Un spectacle grinçant et jouissif sur les coulisses du monde du théâtre. Un metteur en scène dépassé, des comédiens névrosés, une scénographe allumée. Des auditions, en passant par les répétitions, jusqu’au jour de la première : vous saurez tout sur les secrets du théâtre… Même le plus moche. Une comédie inspirée de faits réels.

  • Note de l’auteur

Ce texte est né d’une conviction que la majorité du temps le miracle ne se produit pas scène, mais hors scène. Que la véritable magie, le véritable drame, n’est jamais visible du public. Avec Merci, j’ai voulu rendre compte du quotidien artistique hors contexte de représentation en dévoilant ce qui se passe théâtralement quand l’art n’est pas sublimé ; du nettoyage et de l’embellissement qu’il faut faire avant que l’œuvre soit présentable. Il m’a semblé que c’était un chantier important, voir nécessaire. Important de montrer que l’envie de poésie est parfois déjà bien plus poétique que le poème en soi.

Dans Merci, on suit le metteur en scène Jacques Guerrera Coste et tout son équipe : les acteurs et les autres protagonistes qui constituent cette pauvre machinerie théâtrale (scénographe, directeur de théâtre, critique, régisseur etc.). La pièce peut être vu comme une sorte d’épopée contemporaine, où l’artiste n’est qu’un homme et où l’homme est dépassé. Jacques sera une sorte d’antihéros, confronté à des personnages hauts en couleur présents pour l’aider à accomplir son but, mais qui s’avèreront être en réalité plus des opposants que des adjuvants.

Merci est pédagogique et pourrait être vue comme un documentaire, autant dans la forme, que dans le fond. La pièce se compose de quinze tableaux qui abordent tous une problématique liée à la création théâtrale : rendez-vous avec le directeur du théâtre, élaboration du décor, répétitions avec les acteurs. C’est une sorte de chronologie du déroulé « logique » d’une création. On prend évidemment des raccourcis volontaires, on accentue certains traits, certaines absurdités, certaines aberrations, pour rendre la pièce rythmée et dynamique. Nous donnons notre point de vue, sans tenter de convaincre ou de convertir, le débat reste ouvert et le spectateur est maître de se forger sa propre opinion.

Merci est une pièce divertissante de par son humour corrosif, son ton décalé, ses répétitions qui n’en finissent plus, ses ruptures rythmiques et textuelles abruptes. La pièce est parfois burlesque, alors que toute la langue a été travaillée pour que les mots sortent de façon quotidienne et naturelle. Certains passages de la pièce sont nés des improvisations au plateau et c’est pourquoi nous sommes sans cesse sur le fil, dans une langue mordante entre les mots de l’auteur et les mots des acteurs.

Merci est née d’un constat, pas d’une fatalité. C’est important de le dire je crois.

  • Note d’intention

Pour mener à bien ce projet, nous investissons trois espaces de représentation. Le proscénium, mythique et sacré, lieu de tous les possibles. Les coulisses, pudiques et secrètes, le sas de décompression de l’acteur. Enfin la salle, temple du voyeur, trône du spectateur. Merci d’est aussi une temporalité particulière. Le spectateur ne sait jamais trop quand la pièce commence et quand elle se termine. De la même façon qu’il ne sait jamais trop où la pièce commence et où la pièce finit. Tout est mis en place pour troubler le spectateur : assiste-t-il à Merci ou à Versailles le palais des venins ?

Dès son arrivée, le spectateur est troublé car il reçoit des consignes particulières et se voit confier deux programmes, de deux pièces différentes. Il entre dans la salle, les comédiens se préparent, ils sont là, vivent leur vie et pourtant l’heure n’est pas encore venue. Il en est de même pour les saluts et perpétuels remerciements de fin de représentation où, encore une fois, on ne sait pas sur quel pied danser. Cette pièce est participative en ce sens que le public est souvent sollicité. De plus, le spectateur est mis malgré lui dans une position de voyeur car les acteurs pensent être en huis clos dans le contexte de leurs répétitions. Mais le public sera le témoin discret des drames humains qui se jouent sur scène. Ils seront spectateurs des moments de vie, d’amour, de désespoir et traverseront, avec la troupe, les ratés, les tensions et les moments de grâce.

Merci est le fruit d’improvisations collectives, d’auditions ratées, d’anecdotes de plateau, d’évènements fantasmés et vécus. C’est avec la matière de chaque acteur que nous avons travaillé. C’est à la lumière de leur propre rapport au métier que le spectacle s’est construit. Pour leur personnage de Merci, il a fallu trouver un juste milieu, un équilibre fragile, et pourtant nécessaire, pour ne pas donner l’impression que ce sont eux qui sont sur scène, mais bien des personnages. « Un acteur qui jour un acteur qui joue », et non pas un acteur qui joue son propre personnage. Bien entendu l’ambiguïté persiste et il le faut, car c’est avec cette ambiguïté qu’on tente de se rapprocher de la vérité, qu’on tente de troubler sans cesse le spectateur entre jeu et non-jeu, ce qui est prévu et contrôlé par l’acteur et au contraire, les accidents. Une virtuosité fragile donc.

Pour qui saura les voir, il y a plusieurs drames dans cette pièce. Il y a d’abord le drame théâtral, lié aux tensions qui s’annoncent avec cette nouvelle création, la frustration de ne pouvoir aller plus loin, l’angoisse de l’échec le soir de la première. Mais il y a aussi le drame de la vie de chaque personnage qui existe hors de la création, ils ont chacun leur ligne de faille, leur raison d’être là, de vouloir partir, pour finalement revenir tous les matins. Le drame de chacun nous ramène à une réalité concrète qui n’a rien de théâtral, si ce n’est qu’il a lieu sur le plateau, non pas comme espace sacré des revendications émotionnelles, mais comme lieu de travail.

Et il y a évidemment le drame de la pièce Versailles le palais des venins qui se joue sur fond de trame d’une révolution française fratricide. Et c’est ce drame qui d’ailleurs ne tient pas, c’est lui dont on se moque, alors que sa première volonté était de toucher et d’émouvoir. Le drame de cette pièce c’est qu’elle est tout simplement fade par rapport à l’ébullition humaine qui a eu lieu pour pouvoir la monter.

Merci d’est aussi une mise en abyme. On met en opposition des styles de jeux différents. D’un côté, une approche plus conventionnelle, mélodique, articulée, timbrée, avec un corps esthétisé, un texte au style classique, ce sont les personnages de la pièce de Jacques, Versailles le palais des venins, tout droit sortis du 18ème siècle. D’autre part, une approche plus cinématographique, très naturaliste, près du « non-jeu », une approche plus triviale de la parole, ce sont les interprètes de notre temps. Il n’y a donc pas un spectacle mais deux.

Au milieu de cette jungle d’acteurs se trouve Jacques, le metteur en scène. Mais ici Jacques est plus un concept et une voie, qu’un corps.

Immergé dans le public, Jacques donne des ordres, il contrôle au mieux, comme un marionnettiste, ce qui se passe sur le plateau. Il y a six acteurs qui ont chacun leur propre parcours, qui sont à des endroits de leur vie et de leur carrière assez différents. Chacun a ses forces et surtout ses failles, chacun a sa bête noire qui doit compenser un autre partenaire. C’est en ça que le spectacle tien et se joue ; Merci d’est un numéro d’équilibriste fragile et sans filet.

Sélection d’avis du public

Courrez vite voir Par Jean paul C. - 12 avril 2019 à 00h51

Vous ne regretterez pas de voir ce spectacle avant le 14 avril. Un éblouissement. Jeux d'acteurs magnifiques. Ils rivalisent tous de présence sur scène.

Un excellent moment Par Dina D. - 22 mars 2019 à 09h51

Superbe comédie admirablement menée par une troupe de comédiens réellement talentueux! Surprenant, drôle et sincère. Je recommande vivement!!

Une comédie criante de vérité Par Manon R. - 17 mars 2019 à 10h23

De très bons comédiens incarnant de très bons personnages rendant cette pièce très proche de la réalité du monde du spectacle avec une pointe de cynisme comme on l’aime.

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Courrez vite voir Par Jean paul C. (1 avis) - 12 avril 2019 à 00h51

Vous ne regretterez pas de voir ce spectacle avant le 14 avril. Un éblouissement. Jeux d'acteurs magnifiques. Ils rivalisent tous de présence sur scène.

Un excellent moment Par Dina D. (1 avis) - 22 mars 2019 à 09h51

Superbe comédie admirablement menée par une troupe de comédiens réellement talentueux! Surprenant, drôle et sincère. Je recommande vivement!!

Une comédie criante de vérité Par Manon R. (1 avis) - 17 mars 2019 à 10h23

De très bons comédiens incarnant de très bons personnages rendant cette pièce très proche de la réalité du monde du spectacle avec une pointe de cynisme comme on l’aime.

Informations pratiques

A la Folie Théâtre

6, rue de la Folie Méricourt 75011 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Salle climatisée
  • Métro : Saint-Ambroise à 53 m, Richard-Lenoir à 279 m
  • Bus : Saint-Ambroise à 43 m, Popincourt à 272 m, Parmentier - République à 338 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

A la Folie Théâtre
6, rue de la Folie Méricourt 75011 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 13 avril 2019

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