L’univers singulier du chorégraphe Mats Ek
Deux grands classiques de la modernité
Deux pièces majeures, La Maison de Bernarda et Une sorte de..., aussi différentes dans leur style que dans les thèmes abordés, permettent d’appréhender l’univers singulier du chorégraphe suédois Mats Ek.
La Maison de Bernarda s’inspire de la pièce de l’écrivain espagnol Federico García Lorca et dénonce, dans un ballet aux images parfois cruelles et à la danse expressive, l’oppression religieuse et familiale. Mêlant musiques traditionnelles espagnoles et fragments de Bach, Mats Ek conçoit un huis clos au dénouement tragique.
Une sorte de... invite au voyage et à la rêverie. Les interprètes détournent les objets de leur fonction habituelle et se retrouvent dans des situations parfois burlesques, étranges, souvent tendres et décalées ; un ballet abstrait qui suggère cependant la complexité des rapports humains et amoureux.
La Maison de Bernarda
Ballet en un acte d’après la pièce de Frederico Garcia Lorca
Musique Johann Sebastian Bach et musiques traditionnelles espagnoles
Chorégraphie Mats Ek
Décors et costumes Marie-Louise Ekman
Lumières Jörgen Jansson
Une sorte de…
Musique Henryk Gorecki
Chorégraphie Mats Ek
Décors et costumes Maria Geber
Lumières Ellen Ruge
Musiques enregistrées.
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet.
Mats Ek est l’une des grandes figures de la danse en Europe. Entre ses relectures peu conventionnelles du répertoire et ses œuvres engagées, le chorégraphe suédois a su imposer en trente ans un style qui va à l’essentiel, où les corps sont tout entiers emportés dans le mouvement avec clarté, plénitude et sensualité. De l’univers du théâtre, qui est sa formation première, le chorégraphe garde l’idée que tout peut être transposé dans la danse : le monde de l’enfance, la vie amoureuse, les légendes et les mythes, l’oppression sous ses aspects les plus divers, les espoirs et les désarrois de l’âme, etc. Dans chacune de ses créations, il témoigne haut et fort de la nécessité de penser la danse dans son aptitude à traduire la condition humaine. Chez lui, la qualité du mouvement s’éprouve aussi dans une qualité d’existence. Ses ballets, aux mises en scène imagées, teintées de psychanalyse, mais aussi d’humour, ont cette originalité d’allier à la fois l’efficacité de l’excès et la liberté du rêve.
La Maison de Bernarda et Une Sorte de sont deux grands classiques de la modernité. Créé en 1978 par le Ballet Cullberg, La Maison de Bernarda s’inspire de La Casa de Bernarda Alba, pièce ultime de l’écrivain espagnol Federico García Lorca, écrite en 1936, peu avant son exécution par les franquistes. Dans une Espagne au seuil de la guerre civile et exaspérée par l’injustice, Bernarda Alba, veuve dévote et orgueilleuse, contraint ses cinq filles à vivre coupées du monde pour porter le deuil de leur père. Au fil des jours se révèle alors toute la complexité des rapports humains. Jusqu’au drame final : le suicide de la plus jeune. Avec ce ballet, Mats Ek développe une thématique qui habite les créations de ses débuts : la révolte contre l’oppression sous toutes ses formes, ici celle des traditions familiales et religieuses. Épousant l’essentiel du récit de Lorca, il en renforce la puissance dramatique en confiant l’interprétation de la mère tyrannique à un homme, dont le costume noir évoque autant le deuil qu’un uniforme religieux. Mais il pousse plus loin l’analyse psychologique, exploitant les solidarités tissées par les sœurs dans l’épreuve et leur potentiel d’émancipation. Le chorégraphe – qui s’inspire des gravures de Francisco de Goya – œuvre ici en peintre. Jouant sur les contrastes des couleurs et des lumières, introduisant la parole et le cri, associant avec audace Bach et le rythme ardent de guitares espagnoles, il sert ainsi au plus près l’intensité émotionnelle de cet âpre huis clos.
Une Sorte de…, créé vingt ans plus tard pour le Nederlands Dans Theater, dévoile d’autres aspects du travail de Mats Ek. Vision onirique échappée du monde, elle n’en dévoile avec pas moins de justesse les méandres de l’âme. Ici, le ton vacille aussi vite que les songes et la cadence se fait pressante, cinématographique. Du burlesque à l’absurde, du plus tendre au cruel, la danse ne cesse de « se moquer d’elle-même en même temps qu’elle serre la gorge ». Se laissant porter par les musiques du compositeur polonais Henryk Górecki, le chorégraphe tisse des fables amoureuses apparemment sans queue ni tête, dans un style très personnel qui rappelle les procédés surréalistes. La danse s’y fait large, avide d’espace, tourbillonnante. Libre de ses élans, elle débusque les lignes sinueuses et façonne autant d’images chargées de symbolisme.
J'ai vu les deux ballets hier en sortie avec ma classe d'espagnol.J'avais lu La Maison de Bernarda Alba et j'ai beaucoup apprécié l'ambiance mystique qui régnait,les éclairages et les costumes dégageaient la classe et la grace des danceurs. Quant à Une Sorte de,j'ai moins apprécié,je n'ai pas vraiment saisi le sens de l'oeuvre.La diversité des couleurs des costumes et le nombre important de danseurs sont les raisons pour lesquelles j'ai moins aimé le second ballet. Le spectacle et les danseurs sont cependant excellent !!!
J'ai vu les deux ballets hier en sortie avec ma classe d'espagnol.J'avais lu La Maison de Bernarda Alba et j'ai beaucoup apprécié l'ambiance mystique qui régnait,les éclairages et les costumes dégageaient la classe et la grace des danceurs. Quant à Une Sorte de,j'ai moins apprécié,je n'ai pas vraiment saisi le sens de l'oeuvre.La diversité des couleurs des costumes et le nombre important de danseurs sont les raisons pour lesquelles j'ai moins aimé le second ballet. Le spectacle et les danseurs sont cependant excellent !!!
Place de l'Opéra 75009 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
Accès en salle uniquement sur présentation du billet électronique que vous recevrez par email.