Martin Hansen / Yu-Ju Lin / Tereza Hradilkova

Bagnolet (93)
du 25 au 27 mai 2018
2 heures environ

Martin Hansen / Yu-Ju Lin / Tereza Hradilkova

Martin Hansen invite à contempler la petite fabrique des images de la danse, applaudissements inclus.
Martin Hansen invite à contempler la petite fabrique des images de la danse, applaudissements inclus. Avec une virtuosité et une expressivité saisissante, Yu-Ju Lin livre un solo habité, à fleur de peau, qui expose le corps comme une caisse de résonance à ce qui l'entoure. La chorégraphe Tereza Hradilková érige la corde à sauter au rang de partenaire : c’est littéralement avec elle qu’elle danse, elle qu’elle fait siffler dans le noir, vibrer et tourner dans l’espace, par-dessus laquelle elle s’élance sans fin.
  • Martin Hansen - Monumental

Créée par Martin Hansen avant If It's All In My Veins présenté aux Rencontres chorégraphiques, Monumental s'attache également à la relecture de l'histoire de la danse à l'aune d'aujourd'hui et à l'appropriation de quelques-unes de ses figures mythiques.

Ici, le chorégraphe interprète lui-même un solo qui consiste en la reconstruction de La Mort du cygne telle qu'Anna Pavlova, étoile du Ballet impérial russe, le créa en 1905 et qui fit sa légende. Agissant à vue, construisant le décor (quelques panneaux, une machine à fumer…), Martin Hansen invite à contempler la petite fabrique des images de la danse, applaudissements inclus. Interprétant de manière à la fois technique, fluide et dégagée la partition, il construit des hypothèses, tente des approches, crée une distance, creusée par une voix off qui prend une forme tour à tour narrative, réflexive, descriptive, et développe un plan parallèle à la danse qui se joue sur le plateau, lui offrant une caisse de résonance.

Le chorégraphe affirme que Monumental est une façon de « dé-monumentaliser » le monument. Derrière cette formule, il s'agit bien pour lui de creuser un rapport à l'histoire qui ne soit ni fidèle et simple reproduction, ni pure déconstruction. Une histoire qu'on ne lirait pas comme une simple ligne droite tendue vers le progrès, le présent succédant au passé, mais comme une façon de superposer des strates, comme un réseau de phénomènes qui s'entrecroisent, s'entrelacent et produisent une mémoire que chacun peut approcher et s'approprier.

Avec son solo, il interroge ainsi, l’air de rien, à la fois ce qu'on peut faire d'un « monument », la place des canons de l'art chorégraphique et de la beauté mais aussi le caractère éphémère et mortel de la danse.

Conception, chorégraphie, interprétation : Martin Hansen
Création lumières : Gretchen Blegen
Mentor : Thomas Plischke
Consultants en dramaturgie : Melanie Jame Wolf, Ezra Geen
Voix : Inna Krasnoper, Louise Truehardt
solo, 35 minutes

  • Yu-Ju Lin - Sponge

Yu-Ju Lin se souvient que lorsqu'elle était enfant, un de ses professeurs répétait souvent « J'espère que vous pouvez apprendre comme des éponges, absorber et ensuite vous décharger de ce que vous avez absorbé pour pouvoir encore absorber. ». Plus tard, elle réalisa que l'éponge est un organisme qui n'a pas de système nerveux, circulaire ou digestif : il a besoin que l'eau de mer circule dans son corps pour y apporter de la nourriture et le débarrasser des déchets. Plus récemment, elle se fit la réflexion que les nouveau-nés étaient proches de cet état.

C'est à un exercice de cette nature qu'elle se livre avec son solo, laissant son corps être traversé de mouvements, d'ondes, porté par les sons qui l'environnent. Tout commence dans le noir, d'où surgissent des bruits et une musique étranges, quelque chose d'un monde enfoui. Quand le corps apparaît enfin, c'est par bribes, avant que l'on ne distingue une silhouette aux longs cheveux noirs, vêtue d'une chemise de nuit blanche. Elle tourne sur elle-même, semblant guetter d'où vient cette présence sonore. Son visage sort de l'ombre, aux aguets lui aussi. Car ici le corps est tout entier saisi par les bruits qui l'entourent. Il s'agite en réaction, secoué de mouvements compulsifs et nerveux, obéissant à une force extérieure qui lui échappe, personnifiée par la bande-son, qui, lorsqu'elle reflux, offre des pauses dans la gestuelle.

Avec une virtuosité et une expressivité saisissante, elle livre un solo habité, à fleur de peau, qui expose le corps comme une caisse de résonance à ce qui l'entoure, tâtonnant dans l'obscurité pour apprivoiser l'espace, tendant ses membres comme s'ils étaient des capteurs : telle une éponge, qui absorbe et se gonfle avant de reprendre forme.

Chorégraphie, interprétation : Yu-Ju LIN
Création lumières : Tien-Hung WANG
Création sonore : Jia-Wei HSU
solo, 25 minutes

  • Tereza Hradilková - Swish

Un jour, en travaillant sur une comédie musicale qui se tournait à Prague dans un club de boxe, Tereza Hradilková a observé fascinée le jeu des boxeurs avec la corde à sauter : la légèreté de leurs mouvements, leurs changement de rythme, mais aussi le son que produit la corde. Son solo Swish en est le fruit. La chorégraphe y érige la corde à sauter au rang de partenaire : c’est littéralement avec elle qu’elle danse, elle qu’elle fait siffler dans le noir, vibrer et tourner dans l’espace, par-dessus laquelle elle s’élance sans fin. Parfois elle évolue en silence, et l’on entend seulement le claquement régulier de ses pieds, parfois un riff de guitare l’accompagne, parfois l’essoufflement la gagne. Le corps apparaît et disparaît, renvoyé à l’obscurité de laquelle émergent parfois des fragments mordorés qui s’agitent en rythme.

Tereza Hradilková expose ainsi la virtuosité et l’endurance qu’il y a à sans arrêt sauter, la soif de performance qui lui est sous-jacente, mais aussi la répétition qui hypnotise et menace de se poursuivre sans fin. Il y a quelque chose du combat ici - le sifflement n’est pas sans évoquer le vent qui précède les duels dans les westerns. L’Amérique surgit régulièrement au détour d’une parole, de Mickey Mouse à Taxi Driver. Car ce solo est ponctué d’un monologue retraçant quelques faits marquants de la biographie de Tereza Hradilková, mêlant vie intime et événements politiques.

Celle-ci transforme un jeu d’enfant en métaphore d’une vie dans laquelle on avance et grandit, sautant par dessus les obstacles, enfermés dans une boucle éternelle, mais dans laquelle on peut garder comme fil rouge et mot d’ordre : « saute et continue ».

Concept, interprétation : Tereza Hradilková
Dramaturgie, coopération : Biljana Golubovič
Musique live : Filip Míšek
Une danseuse, un musicien live, 40 minutes

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Spectacle terminé depuis le dimanche 27 mai 2018

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