« Il existe un seul ciel et nous devons le préserver car, s’il tombe malade, tout disparaîtra. » Prononcés par Davi Kopenawa, shaman du peuple yanomami vivant dans la forêt amazonienne, ces mots prophétiques constituent l’une des grandes sources d’inspiration de Pour que le ciel ne tombe pas, la nouvelle création de Lia Rodrigues. « Le monde ne va pas bien du tout, déclare avec force la chorégraphe brésilienne. Le changement climatique en est un indicateur particulièrement inquiétant. Que fait-on dans un monde qui coule ? Comment résister, survivre et continuer à travailler ? Que signifie être artiste aujourd’hui ? Ce sont des questionnements qui me taraudent au quotidien et qui se trouvent à la source du spectacle. »
Véritable création collective, impliquant à même hauteur une dizaine de collaborateurs (danseurs, assistante chorégraphe, dramaturge, créateur lumière…), la pièce a été entièrement conçue à Rio de Janeiro, dans la favela de Maré, où la compagnie de Lia Rodrigues est installée depuis 2004. Il régnait une chaleur intense (avec des pics à plus de 40 °C...) durant les séances de travail – une chaleur qui a imprégné la création en profondeur et s’est insinuée parmi les danseurs, devenant une composante essentielle d’une pièce aussi immersive qu’intensive.
« La proximité avec eux, le spectaculaire évacué par des actions simples comme marcher, déplacer les spectateurs, aller à leur rencontre : tout cela met en place progressivement une sorte de communauté pour un bout de soirée. Permettre la circulation entre les êtres, relier sans lier, tel est un des objectifs de la chorégraphe, parfaitement maîtrisé. » Marie-Christine Vernay, Libération Next
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