Lettre au père

Paris 10e
du 24 janvier au 11 février 2012

Lettre au père

Franz Kafka a 36 ans quand il écrit cette lettre à son père, à l’époque où il projette de se marier avec Julie Wohryzeck. A ce moment charnière et à travers cette lettre, il fait le bilan de sa vie, de ses terreurs enfantines, et tente d’inventer un autre mode de relation avec son père qui s'oppose à son mariage.
  • Le texte

Franz Kafka a 36 ans quand il écrit cette lettre à son père, à l’époque où il projette de se marier avec Julie Wohryzeck. A ce moment charnière et à travers cette lettre, il fait le bilan de sa vie, de ses terreurs enfantines, et tente d’inventer un autre mode de relation avec son père qui s'oppose à son mariage.

Vouloir épuiser par une lettre, même de cinquante pages, les incompréhensions accumulées durant trente-six années avec son père, est bien sûr voué à l'échec. Kafka le sait sans doute et il s'agit là d'autre chose à mettre en place, cette lettre n'a d'ailleurs jamais été remise à son destinataire. Il s'agit d'abord d'une tentative de sauvetage de soi par l'écriture. Trouver une langue qui résoudrait l’équation intérieure d'un enfant blessé, devenu adulte, sur le point de se marier, voire de devenir lui-même père.

  • Note d'intention

J'ai lu la Lettre au père il y a plus de dix ans, et j'ai reçu ce texte en pleine figure. Depuis, il est resté dans mes pensées comme un mélodie lancinante qu'on ne peut s'empêcher d'entendre de loin en loin. Kafka a écrit cette lettre au moment où il projetait de se marier avec Julie Wohryzeck, à l'âge de 36 ans. Cinquante pages, qu'il a remises à sa mère, pour qu'elle la transmette au père. Comme on pouvait s'y attendre, la mère ne l'a pas transmise, et le père de Kafka ne l'a donc jamais lue.

Ce texte, Kafka l'a écrit à un moment charnière de sa vie. Avant de franchir le pas du mariage, il sent le besoin de faire le bilan de ses peurs, de ses terreurs d'enfant, et d'inventer un autre mode de relation avec son père. Le projet paraît simple, mais c'est évidemment un piège qu'il se tend à lui-même, et c'est ce qui fait la force de ce texte. C'est aussi bien une déclaration d'amour, un appel au secours, une volonté d'apaisement, qu'une déclaration de guerre, un long et terrible réquisitoire.

Vouloir épuiser par une lettre, même de cinquante pages, les incompréhensions accumulées durant trente six années, est bien sûr voué à l'échec, et Kafka le sait sans doute. Il s'agit là d'autre chose. Il s'agit d'abord d'une tentative de sauvetage par l'écriture. Trouver une langue qui résoudrait l’équation intérieure d'un enfant blessé, devenu adulte, sur le point de se marier, voire de devenir lui-même père.

Cela donne un texte d'une rare densité, où le besoin de précision, le souci de ne rien cacher, de ne rien dire qui ne soit une vérité sensible, trahit une immense demande d'amour d'un fils à son père. Ainsi, il ne s'agira pas d'appuyer le versant violent, l'attaque en règle, le réquisitoire. Derrière cette apparente charge, il y a un humour sensible, un désir de dialoguer, un rêve de légéreté qu’il faudra savoir entendre.

Si ce texte nous touche autant, c'est sans doute qu'il dépasse de loin l'ordre du privé, et qu'il touche et ébranle nos structures profondes. C'est un texte sur la survie mentale de l'individu, sur sa construction vitale. Jean-Quentin et moi, nous nous croisons ici ou là depuis de nombreuses années. C'est un comédien qui possède la rare faculté de pouvoir se mettre complètement en danger sur un plateau, et de tutoyer les gouffres. Je sais à quel point il est entier et ne m'attends pas à trouver en face de moi un comédien sage et obéissant. Mais ce n'est pas non plus ce que je cherche. Nous nous tournons autour depuis quelques temps, avec l'envie de nous trouver un jour dans le travail.

Quand je l'ai appelé pour lui proposer la Lettre au père, il a immédiatement accepté. Il se trouve qu'il connaît bien ce texte, en a déjà fait des lectures publiques, et qu'il a un rapport fort avec cette matière, tout comme moi. Ce projet était en suspens dans un coin de nos têtes et attendait la bonne constellation. C'est arrivé.

Jean-Yves Ruf

  • La presse en parle

« La manière dont André Engel les dirige, fait sourdre du livret tous les détails, les nuances, les mouvements des coeurs, tout ce qu'il nous montre de cette histoire d'amour simple, brève, tragique, est d'une évidence qui touche au plus profond. (… ) Ici, on est dans les pas de Peter Brook et d'une certaine manière, c'est son travail que poursuit ici André Engel, avec sa personnalité ultra sensible, humaine, son sens de la musique, de la jeunesse, de l'amour... » Armelle Héliot, Le plus grand théâtre du monde

Sélection d’avis du public

Lettre au père Le 29 janvier 2012 à 19h22

Spectacle très décevant. J'aime beaucoup ce texte et je m'attendais à quelque chose de fort...au lieu de cela, l'acteur est arrivé sur scène en titubant, son articulation était difficilement compréhensible, il parlait trop bas, oubliait son texte, s'arrétait au milieu d'une phrase ou d'un mot comme s'il était sur le point de s'endormir, changeait le texte au point que ça ne faisait plus sens...!! Il a interpellé à plusieurs reprises une personne qui toussait, interrompant son texte, la fixant du regard; a reproché à des spectateurs d'être arrivés en retard, les fixant très régulièrement...Toutes ces interventions ont eu pour effet que l'on décrochait du texte, et de créer un climat de peur en quelque sorte, où chacun craignait de faire du bruit...Bref j'ai été très Maudéçue et en colère; je m'attendais à plus de professionnalisme et de respect pour le public.

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Lettre au père Le 29 janvier 2012 à 19h22

Spectacle très décevant. J'aime beaucoup ce texte et je m'attendais à quelque chose de fort...au lieu de cela, l'acteur est arrivé sur scène en titubant, son articulation était difficilement compréhensible, il parlait trop bas, oubliait son texte, s'arrétait au milieu d'une phrase ou d'un mot comme s'il était sur le point de s'endormir, changeait le texte au point que ça ne faisait plus sens...!! Il a interpellé à plusieurs reprises une personne qui toussait, interrompant son texte, la fixant du regard; a reproché à des spectateurs d'être arrivés en retard, les fixant très régulièrement...Toutes ces interventions ont eu pour effet que l'on décrochait du texte, et de créer un climat de peur en quelque sorte, où chacun craignait de faire du bruit...Bref j'ai été très Maudéçue et en colère; je m'attendais à plus de professionnalisme et de respect pour le public.

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Plan d’accès

Bouffes du Nord
37 bis, bd de la Chapelle 75010 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 11 février 2012

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