En langue des signes russe, surtitré en français et en anglais.
Étoile montante des scènes russes, Timofeï Kouliabine a déjà été invité à Moscou, à Vienne, mais jamais encore en France. Lors de leur création, ses Trois Sœurs ont été qualifiées d’“événement historique” par la critique. La proposition est en effet d’une radicalité et d’une efficacité extrêmes, suscitant l’émotion par des voies inédites : ce Tchekhov-ci est joué intégralement, littéralement, mais sans qu’une seule parole soit prononcée.
Sur scène, les murs de la maison des Prozorov ne sont qu’indiqués au sol. Toutes ses pièces peuvent donc être habitées en même temps, sans risque de confusion, car entre le texte tchékhovien et ses spectateurs vient s’intercaler un niveau inédit : celui de la langue des signes russe, avec son vocabulaire et sa syntaxe propres, surtitrée en anglais et en français. Du coup, ce ne sont pas seulement nos oreilles, mais nos yeux qui sont tenus en alerte et nouent des rapports inédits avec la scène.
Les domaines du familier et de l’énigmatique, du texte et de sa représentation, du proche et de l’étranger, communiquent selon d’autres règles, dégageant des intensités nouvelles, des nuances d’humanité ou de cruauté insoupçonnées. Un spectacle de troupe d’une originalité rare, qui hante longtemps la mémoire de ses spectateurs.
« C’est donc ce parti pris de jouer en langue des signes qui décale la réception de la pièce, et il faut saluer la prouesse accomplie par les acteurs, dont le travail pour transmettre l’émotion autrement qu’avec leurs codes de jeu habituels est remarquable. (...) Mais pour en arriver à ce moment magique, il a quand même fallu quelque peu souffrir » Fabienne Darge, Le Monde, 9 octobre 2017
C’est captivant d’écouter avec les yeux.
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C’est captivant d’écouter avec les yeux.
8, boulevard Berthier 75017 Paris
Entrée du public : angle de la rue André Suarès et du Bd Berthier.