Les Indes Galantes

Si Rameau n'a donné sa mesure à la scène que dans la seconde partie de sa vie (son premier opéra est créé après ses cinquante ans), il a porté au sommet le genre de l'opéra-ballet dès sa deuxième composition avec Les Indes Galantes (1735).

Campra avait ouvert la voie de l'opéra-ballet avec L'Europe Galante ; en miroir Rameau compose son œuvre en quatre entrées ou divertissements, qui promènent le spectateur en Perse, chez les Incas du Pérou, en Turquie et même chez les sauvages d'Amérique, au gré des délires amoureux de ces nations exotiques. Évidemment pourvu d'un luxe de décors et machines, la création révéla surtout l'exceptionnelle faculté de Rameau à écrire de la musique pour la danse, qui est le cœur même de l'œuvre, poussant à sa plus haute réussite la tradition française jusqu'à cette danse du Calumet de la Paix devenue aussi célèbre que la Turquerie du Bourgeois Gentilhomme.

Lorsque la Reine Elisabeth II fut reçue à Versailles en 1957, elle pût assister, dans l'Opéra Royal, à l'une des premières résurrections intégrales de l'œuvre. Sans garantie que la vénérable Souveraine Britannique vienne assister à ses débuts dans le grand genre de « l'opéra à la française », le jeune Valentin Tournet prend néanmoins Rameau à bras le corps : nul doute que les talents qu'il a su déployer jusqu'ici - dans Bach notamment - ne donnent toutes leurs couleurs et leur entrain à ces Indes savoureuses.

Opéra-ballet en un prologue et cinq actes sur un livret de Louis Fuzelier, créé en 1735 à Paris.

Spectacle surtitré en français et en anglais.