Un Bourgeois vit un Gentilhomme
Qui lui sembla bien mit.
Envieux, il s’attife, se pare et s’envisage ,
pour ressembler au noble dans toute sa splendeur,
Et entrer à la cour
Disant : « Regardez bien ma femme ? »
- « Suis-je bien ? Dîtes-moi, n’y suis-je point encore ? »
- « Nenni, Qu’est-ce donc , mon mari, que cet équipage-là ?
-« M’y voici donc ? »
- « Point du tout ! »
- « M’y voilà ? »
- « Vous n'en approchez point !»
Le chétif pécore, à l’orgueil démesuré, S'enfla si bien que de tous bords on s’en moqua, Et d’approcher le Roi, n’y parvint pas !
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
Ce bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Le petit prince, a des ambassadeurs,
Le marquis veut avoir des pages.
(Librement inspiré de la fable,La Grenouille et le Boeuf, de Jean de La Fontaine - Livre premier, fable III)
L'Illustre Jean de la Fontaine aurait-il inspiré le Génie Molière ? L'un et l'autre assurément, nous offrent la possibilité, par-delà l’humour et le ridicule, de nous questionner sur l'importance d’ apprécier ce que l'on a, d’aimer ce que l’on est ! ?
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