Le bonheur du vent

le 27 novembre 2004
1H45

Le bonheur du vent

Cette pièce est librement inspirée par la vie et les lettres de Calamity Jane… La pièce tournoie entre trois femmes, Jane, Helen et Irène. La mère, la mère adoptive et la fille. Et trois hommes mènent l’action avec elles. Deux sont des personnages de la pièce : Jim, le mari devenant père adoptif, et l’ami, trouble aventurier. Le troisième homme ne sera jamais qu’absent. Il est l’amant, l’homme de la passion amoureuse de Jane, celui qui disparaît deux fois.

L’histoire…
Passé de l’écriture
Futur de la mise en scène
Notes sur la scénographie
La presse

« Est-elle moins rude sous un édredon de plume ou sous le ciel étoilé 
La vie
Je préfère le bonheur du vent au confort des maisons ».

Cette pièce est librement inspirée par la vie et les lettres de Calamity Jane… Mais attention, cette indication, pour exacte qu’elle soit, peut être une fausse piste, si on s’y engouffre sans retenue.

Construite en trois actes, trois périodes, la pièce tournoie entre trois femmes, Jane, Helen et Irène. La mère, la mère adoptive et la fille. Et trois hommes mènent l’action avec elles. Deux sont des personnages de la pièce : Jim, le mari devenant père adoptif, et l’ami, trouble aventurier. Le troisième homme ne sera jamais qu’absent. Il est l’amant, l’homme de la passion amoureuse de Jane, celui qui disparaît deux fois.

Donc ça se passe au Far-West, dans une société masculine dominée par la force et étouffée par la religion. Et toute la pièce est nouée autour d’un acte : le passage d’un enfant de sa famille biologique vers une autre famille. S’agit-il d’un don, d’un abandon, d’une adoption, d’un vol ?

La pièce ne prétend pas juger cet acte, mais donner à voir, à entendre, à deviner, tout ce qui se déchaîne dans les corps et dans les têtes de ceux que cet acte met en mouvement.

J’ai essayé d’écrire cela de façon précise, dans une époque donnée, dans un pays précis, alors bien sûr il y a une petite odeur de crottin et de poudre. Mais ce n’est pas devant, ce n’est pas important, ce n’est pas ce qui bouleverse les personnages et nous les rend proches, universels. Ce qui est devant, ce qui motive et entraîne l’écriture de cette nouvelle pièce, c’est la question du lien.

Catherine Anne - mai 2002

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Il était une fois une dame qui avait appris à écrire pour écrire à sa fille. Autrefois. Il y a longtemps. Une dame pas très féminine en surface, sûrement pas masculine pourtant. Une dame au fusil, une dame au galop, une dame lancée dans l’amour, une dame combattante, une courageuse, rude.

Elle écrivait pour la postérité. Pour que sa fille absente, élevée ailleurs, puisse un jour la lire et la découvrir. Elle écrivait pour jeter un pont au-dessus de tant d’absurde distance. Elle écrivait en bousculant les mots. Elle espérait que sa fille puisse un jour lire ses lettres. Elle écrivait et gardait dans sa sacoche son papier noirci de tendresse, de douceur, d’humour et de douleur. Elle s’appelait Jane, dite Calamité.

J’ai commencé à écrire le Bonheur du Vent, parce que l’histoire de Jane m’a touchée et captivée, parce que sa façon d’écrire « non littéraire » m’a touchée et captivée. Et je me suis sentie une connivence tendre avec cette femme qui n’avait pas réussi à faire tenir dans sa seule vie tous ses désirs d’amour, de maternité et de liberté.

Je me suis passionnée aussi pour l’époque à laquelle elle a vécu. Epoque charnière pour le combat féministe. Epoque charnière pour la construction des Etats-Unis. Epoque d’où notre monde occidental est issu.

Sous le folklore du western et sous la poussière de l’Histoire, j’ai vu quelqu’une. Une combattante dans un monde brutal dominé par la loi des colts et de l’argent. Et dans le déchirement soulageant ou dans le soulagement déchirant qu’elle s’impose en donnant son enfant, j’ai vu le grincement parfois joyeux, parfois douloureux, de toutes ces occidentales libres, autonomes, amantes et mères qui courent.

Puis je me suis plu à imaginer d’autres personnes proches de Jane. Des vies bousculées par ses choix. Des vies la bousculant. C’est ainsi que la pièce s’est peu à peu construite autour de la vie de trois femmes. Celle de la mère qui abandonne. Celle de la mère qui adopte. Celle de l’enfant. Trois places. Et autour de ces mères et de cette enfant, les hommes ont aussi pris leurs places.

De ce cheminement vient la composition de la pièce : trois actes, chacun centré sur une des femmes, six personnages présents et des absences cruelles. Une histoire d’hommes et de femmes désirant exister, vaille que vaille, avec et malgré la société… la figure que leur impose cette société.

Ainsi le Bonheur du Vent est une pièce écrite sous un masque historique mais qui me semble poser très profondément quelques questions non anodines : D’où venons-nous toutes et tous ? Dans quel monde vivons-nous ? Quelle société s’est construite au fil du temps ? Et, dans ce grand jeu du masculin, du féminin, de l’amour et du pouvoir, qui sommes-nous ?

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Je souhaite inscrire le jeu, les présences dans un espace vide. Vide comme les grands espaces. Vide comme une maison pauvre. Une cabane. Je ne veux surtout pas donner une version scénique du folklore western, ni même en proposer une critique ou une rénovation. Le propos est ailleurs : gros plans sur les personnes ; sur leurs gestes, les gestes surgis, les gestes empruntés.

Pendant cette histoire, ça galope, ça attaque, ça abat de l’homme… Normal pour l’époque ! Mais ce qui se passe en scène est juste après, avant, à côté.

Je voudrais que l’action soit de se taire ou de parler. Que le combat soit dans les regards, la rage dans les sourires et dans les frôlements. Je voudrais que les cris retenus osent se dévoiler en un galop de mots. Et l’humour en cactus !

Il n’est pas impossible que le son, (que les spectateurs et les personnages entendent ensemble), fasse affleurer le monde extérieur. Mais sur scène, dans le plus grand dépouillement, nous chercherons à donner les traces extérieures des mondes intérieurs.

Catherine Anne - janvier 2003

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Un espace le plus vaste et le plus vide possible.
Ni réaliste, ni illustratif, mais évolutif, étant donnée la diversité des lieux évoqués tout au long du Bonheur du Vent.
Restituer sa beauté d’origine à la cage de scène du TEP, aussi, toute en bois, comme une immense cabane de Jane, lieu récurrent. Mais casser son réalisme en substituant au plancher du plateau un sol matiéré brossé, sans échelle, terre sableuse brune sur affleurements ocres.
Et tendre des câbles à travers tout l’espace, sur lesquels coulisseront des toiles verticales comme autant de pans, de fragments d’univers différents : toiles abstraites, brutes, signifiantes par leur matière comme par leurs proportions.
Enfin, ni mobilier, ni lourds accessoires : seuls les corps des comédiens dans l’espace.

Et quels costumes ? Une ligne d’époque mais, comme pour le décor, plus un travail de matières que de détails décoratifs. Ne pas illustrer le passage du temps par autant de changements de costumes nécessaires, mais privilégier un seul costume qui puisse se charger du poids des années qui vont s’écouler…

Toujours privilégier cette abstraction simple qui laisse place ouverte à l’imaginaire du spectateur. Comme à celui de la metteuse en scène : que la scénographie ne soit pas une enveloppe esthétique figée mais un matériau artistique à mettre en scène au même titre que les comédiens.

Karin Serres le 12 janvier 2003

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« Catherine Anne relève brillamment le défi. Son beau spectacle ne s’embarrasse pas de mélo ou de reconstitution, le récit est fluide. Marie-Armelle Deguy l’une de nos plus grandes comédiennes (…) interprète cette femme soupe au lait et pourtant maternelle. » Vincent Josse, France Inter, mars 2003

« Partant des lettres de Calamity Jane, Catherine Anne parle du lien, réel, secret, rêvé, entre une mère et sa fille qui ignore tout de sa naissance, entre deux femmes qui aiment le même enfant… Très touchant. » Corinne Nèves, Le Parisien

« Cette étonnante histoire tissée de passion et de solitude fait éclore un spectacle où se mêlent avec une lumineuse simplicité les vies et les morts, la détresse et la tendresse. » Fabienne Pascaud, Télérama

« Catherine Anne qui dirige le Théâtre de l’Est parisien relève brillament le défi. Son beau spectacle ne s’embarrasse pas de mélo ou de reconstitution, le récit est fluide. Au-delà des aventures de Calamity Jane, elle parle d’une mère simplement, d’une mère coupable et tendre… Un destin haut en couleur et pourtant ô combien solitaire. » Vincent Josse, France Inter

« Du théâtre âpre et tendre comme une balade du Far West. » Laurence Liban, L’Express

« Calamity Jane ne correspond pas aux clichés de la mère qui abandonne son enfant. Sa déchirure et son obstination à vivre, c’est cela que Catherine Anne met d’abord en scène, et qui donne au spectacle une beauté sans fioritures. » Corinne Julve, Libération

« C’est dans la qualité de l’écriture que se love ce qui appartient en propre à Catherine Anne... Il y a dans la manière d’offrir au public cette belle histoire, sans exagérer son caractère pathétique, une dignité qui touche. » Armelle Héliot, Le Figaro

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Spectacle terminé depuis le samedi 27 novembre 2004

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