La tragédie comique

Paris 19e
du 14 juin au 28 juillet 2001

La tragédie comique

CLASSIQUE Terminé

Spectacle annulé
Derrière les applaudissements et le succès se cachent bien des choses. Les difficultés, la souffrance, les doutes du comédien, que le public, les spectateurs ne voient pas. Le tout traité sur un mode et un contexte comique. Cette pièce permet de découvrir la réalité, la vie du

Attention : le spectacle est annulé

Présentation
La presse
Extraits

Présentation

Derrière les applaudissements et le succès se cachent bien des choses.

Les difficultés, la souffrance, les doutes du comédien, que le public, les spectateurs ne voient pas. Le tout traité sur un mode et un contexte comique.

Cette pièce permet de découvrir la réalité, la vie du comédien pour les spectateurs.

C'est une très bonne école pour le comédien lui-même, pour découvrir la profondeur et les mille secrets du métier, puisqu'il joue plusieurs personnages d'extrémités opposées pendant la pièce.

Il s'agit donc d'une mise en abîme, du théâtre dans le théâtre, où on voit le comédien face au personnage qu'il doit jouer.

La presse

" 30 personnages pour un seul et même comédien quel talent ! " Artotal

" Un " seul en scène " rempli de comique, de finesse... Sébastien BONNABEL est exceptionnel ! " Le Théâtre Contemporain

Extraits

" Tout ce que le Personnage dit sur l'Acteur,
Il ne faut quand même pas oublier que c'est moi qui l'ai écrit. "

Sur la scène, il y a déjà un éclairage délicat. Le Personnage entre doucement, sans prévenir, et s'adresse au régisseur.

Le personnage
André ! Tu es prêt pour les lumières ?
C'est parfait, merci.

Il s'adresse au public comme sans vouloir le déranger.

Pardon ! Le spectacle va bientôt commencer.
Vous pouvez parler, vous pouvez parler.

Il se dirige vers la sortie puis se retourne.

Non mais, vous pouvez parler.
J'espère quand même que vous ne vous posez pas trop de questions.
Je ne sais pas, moi... dans le genre "Ai-je bien fait de venir ce soir ?"
Ou alors : "Vais-je trouver tout ce que j'y suis venu chercher ?"
Rendez-vous compte... Le risque que vous avez déjà pris de venir...
Je vous félicite, je vous félicite.
Bon, ça va bientôt commencer. Vous pouvez parler.

Il sort. Derrière le rideau :

Il y a du monde, il y a du monde !

Il entrouvre le rideau, puis entre en scène.

J'étais en train de parler à mon acteur.
Comment vous dire ? Je...
bon ! Tout simplement.
Je suis joué par un acteur... voilà.
D'ailleurs je suis en train de me demander ce que vous avez pensé quand vous avez vu le titre sur son affiche :
LA TRAGEDIE COMIQUE !
Peut-être avez-vous pensé en tous cas que vous alliez rire de ce qui d'habitude vous fait pleurer.
Peut-être que d'ailleurs ce sentiment vous a apaisé le cœur ?
Est-ce pour cela que vous êtes venus ?
Qui sait ? Qui sait ?
Bon, calmez-vous. Je comprends l'impatience avec laquelle vous avez envie que ça commence.
Bon, ça commence, ça commence. Restez assis !
André, tu peux faire le noir.

Les projecteurs s'éteignent tous en trois groupes.

C'est parti, c'est parti. Moi aussi, moi aussi.

Dans le noir total, près du rideau :

André ! C'est terrifiant, je ne trouve pas la sortie.

André allume un projecteur sur le rideau. Le Personnage parle de la couleur du rideau qu'il entrouvre pour sortir.

Merci. C'est parce que c'est ton sur ton,
Alors dans le noir, c'est encore pire...
Merci !

...

Comment vous dire...
Vous savez, nous autres les personnages imaginaires, nous sommes là-bas, très très loin...
Dans les grandes sphères de l'Univers du Théâtre.
Bien au-delà de vos étoiles.
Et puis on est là et on attend de se dire
Oui ! Quand l'inspiration viendra, Je descendrai là-bas sur la Terre,
Pour y parler de tout ce que j'y vois.
Et c'est ainsi que l'on attend des siècles parfois.
De se dire, sous quel ciel, dans quel pays, à quelle époque je vais descendre là-bas,
Hum.
Et puis aussi on se dit : mais quel acteur, quelle actrice, quel auteur, je vais bien choisir pour aller m'y faire vivre ?
Car bien sûr ! Il ne faut pas s'y tromper, mais nous autres les personnages, nous existons bien avant que vous croyez nous inventer.
Oui, sans doute la déception est très grande, je sais.
D'ailleurs, j'ai bien connu Don Quichotte avant qu'il ne descende de votre côté. Je me souviens de l'après-midi où il est parti, nous étions tous là, les personnages :
"Au revoir, Don Quichotte."
"C'est quoi tes projets ?"
"Un roman !"
Il était là sur son cheval, même qu'il y en avait un autre qui s'est levé, il est monté sur son petit âne.
"Mais tu es fou, on lui a dit, tu ne vas quand même pas le suivre toujours."
"Si ! J'ai bon espoir"
Alors ils sont partis et on leur a dit
"Oh ! Faites beaucoup de pages."
Et le soir souvent, je jouais avec le Roi Lear !
Aux cartes.
Bien sûr, avant qu'il ne parte pour son Shakespeare.
Ah ! C'est d'ailleurs terrible, rien que d'en parler, ce Shakespeare...
Il a vraiment décimé tout mon entourage de personnages.
Ils partaient tous en se retournant vers moi "Viens avec, viens avec, on sera célèbres."
Moi je leur disais : Mais faites attention, vous allez vous faire tuer. Hier, dans un château, il en a encore empoisonné plus de quatre.
Mais rien à faire, ils partaient, ils partaient.
C'est incroyable, Ils descendaient à la recherche de la postérité.
C'était pire, je vous dis, que de la ruée vers de l'or.
J'ai vu partir des armées entières, même d'ailleurs que mon cheval est parti aussi.
Parce qu'avant, j'avais un cheval, puis un jour, il a entendu une réplique :
"Mon royaume pour un cheval."
Il s'est braqué, il est parti.
Maskaface, reviens ! C'est une simple réplique
Et puis Shakespeare ne l'a jamais fait entrer en scène.
Il doit se désespérer dans l'ombre des coulisses de tous les théâtres, infortuné Maskaface.

...

L'Acteur enlève le nez du Personnage. Sur ce geste André fait un changement de lumière (plein feu sur la scène). Au public (ébloui par les projecteurs)

L'acteur
J'ai pensé prendre un petit coussin ? Je ne sais pas...? On pourrait le mettre sur la scène ? On pourrait le mettre ici ?

Il le dépose au centre de la scène et attend un avis qui ne vient pas. Alors il le déplace de dix centimètres.

Ou alors là ? Non ici,

Il le redéplace où il était avant.

Non, c'est parce que moi je suis un peu perdu dans tout cet espace... Ca me ferait un repère sur la scène... Bon c'est bien le petit coussin ou... Bon, je continue... ?

Le Personnage remet son nez, il se moque de son Acteur.

Le personnage
Moi j'étais là, je dis : au centre Quelle idée extraordinaire ! Personne d'autre n'y aurait pensé Moi j'étais là, je dis Mon cher Acteur subtil, Qu'est-ce que moi je peux faire avec le petit coussin ? Je peux tourner autour ? M'asseoir dessus ? Je peux sauter dessus ?

L'Acteur sans nez.

L'acteur
Je ne sais pas... Peut-être que... peut-être... que le Personnage pourrait se mettre debout sur le petit coussin chaque fois qu'il a quelque chose d'important à dire... ou alors quelque chose d'essentiel... ou

Le Personnage remet son nez.

Le personnage
Alors là, moi aussi j'ai dû rire. Il ne se rendait pas du tout compte que tout ce que j'allais dire plus tard était vraiment essentiel ! Je dis : Mais mon cher Acteur subtil, on ne va quand même pas passer tous les deux tout le spectacle debout sur ton petit coussin ?

L'Acteur de nouveau sans le nez. Il s'énerve un peu.

L'acteur
Bon, moi je ne sais pas, Je cherche, quoi Je ne sais pas. En plus je ne sais pas encore bien qui c'est ce Personnage. J'ai vraiment l'impression qu'il m'embrouille complètement. Au départ, je pensais que c'était plus simple ! Parfois, je me demande si c'est pas mon regard qui parle... Enfin, pour moi, ce qui est clair c'est que le petit coussin, je n'ai pas envie qu'on me l'enlève, quoi. Ca va ? On verra, on verra...

Le Personnage remet son nez.

Le personnage
On verra !

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Spectacle terminé depuis le samedi 28 juillet 2001

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