La Veuve Joyeuse

• Opérette en 3 actes

Pour moi La Veuve Joyeuse c’est d’abord quelque chose d’hollywoodien : cette musique ressemble tellement aux musiques des grands films sentimentaux américains, aux comédies musicales de l’âge d’or, aux « soaps operas ». Et c’est ce que j’aime d’abord dans La Veuve, sa musique, qui me semble gorgée déjà de couleurs, de tournoiements, de tendresse. C’est cette musique directement proche qui fait d’ailleurs que La Veuve est probablement la seule opérette dont tous les airs soient mondialement connus, comme des « tubes ».

Mais cette musique est plus complexe qu’il n’y paraît, faite de douceur, de tendresse, de mélancolie aussi, et de joie qui éclate. C’est que La Veuve n’est pas une œuvre tout d’un bloc, uniquement vouée au persiflage ou à la parodie, comme souvent chez Offenbach par exemple ; il y a ici des moments très émouvants de la nostalgie mêlée à du champagne, tant au niveau du texte qu’à celui de la musique.

En fait, avec cette Veuve Joyeuse, nous aimerions donner au public une grande fête. Qu’on s’amuse vraiment, mais qu’en même temps on sente affleurer l’émotion, qu’on éprouve le revers des fêtes, le moment où le tourbillon s’arrête, où les rires se figent un peu, où les cœurs tremblent.

Jérôme Savary

Direction musicale : Gérard Daguerre.
Livret de Robert de Flers et Gaston Caivaillet, d'après Viktor Léon et Léo Stein.
Distribution en alternance.