L'absence de guerre

Le nouveau spectacle d'Aurélie Van den Daele est un thriller politique sur fond de campagne électorale haletante... d'une passionnante actualité !
Inspiré de faits réels, le spectacle d'Aurélie Van den Daele et ses complices du Deug Doen Group est un thriller politique à dimension shakespearienne, qui nous entraîne en temps réel dans les coulisses d’une campagne électorale haletante et sans pitié. Quand l’image médiatique supplante le débat politique, quelle place reste t-il au citoyen ?

« Dire la vérité, tout simplement, ce serait magnifique… Mais les mots n’ont pas seulement un sens, ils ont aussi un effet… »

  • Thriller politique

C’est l’heure des élections en Angleterre et la gauche a enfin toutes ses chances grâce à son leader, Georges Jones. Homme de conviction, il passe pour un « pur ». Seulement, une fois dans l’arène, les règles du jeu électoral changent la donne… Compromis(sions) pour draguer les électeurs de tous bords, stratégies de com’ qui substituent aux idées des « éléments de langage », obsession du sondage, rivalités internes…

Inspiré de faits réels, L’Absence de guerre est un thriller politique à dimension shakespearienne, qui nous entraîne en temps réel dans les coulisses d’une campagne électorale haletante et sans pitié. Quand l’image médiatique supplante le débat politique, quelle place reste t-il au citoyen ?

Aurélie Van den Daele et ses complices du Deug Doen Group poursuivent (après le splendide Angels in America) leur exploration des mythologies contemporaines : pour pouvoir avec nous mieux comprendre et agir. Car il y a urgence.

Traduction de Dominique Hollier.

  • La presse

« La metteure en scène Aurélie Van Den Daele n’a pas froid aux yeux, elle signe une mise en scène « coup de poing » spectaculaire ! » Le Monde

« C’est toute la question d’une conception de la politique et de son articulation avec les véritables aspirations populaires qui est posée. Dans un effet d’écho vibrant dans le monde contemporain. » L’Humanité

« Une œuvre puissante où la beauté parfois est si violente que nous souhaiterions sidérés d’émerveillement pouvoir fixer l’instant. (...) Nous aurons vu peut-être la meilleure pièce de l’année. » Toute la culture

« En dénonçant les mensonges, les calculs et le cynisme de responsables politiques inféodés aux sondages, aux courbes de popularité, David Hare est allé au-delà du contexte historique qui a vu naître sa pièce. Il a écrit une œuvre visionnaire, une œuvre qui se révèle, aujourd’hui comme hier, profondément contemporaine. » Manuel Piolat Soleymat, La Terrasse, 13 janvier 2019

  • Note d'intention

L’Absence de guerre est un thriller politique qui nous transporte dans un monde étrangement semblable au nôtre. Un monde où notre machine démocratique s’est sclérosée, perdant son sens. Un monde d’immobilisme et de dé-responsabilisation où, comme le dit George Jones, il existe « des sujets trop grands pour les politiciens ».
Mais l’intrigue est aussi pleinement humaine : Charles Kendrick, leader des conservateur et ennemi politique est comme l’arbre qui cache la forêt. Les coups de feu viennent toujours de son propre camp, celui de George Jones comme un hommage à Shakespeare. Apparaît alors l’histoire des frères ennemis.

C’est pourquoi je souhaite mener un travail visuel et thématique inspiré de pièces de Shakespeare. Comme des références, des éclats d’historicité et de baroque face à ce docu-fiction. À la manière d’un film de David Lynch, des cuts s’opéreront pour plonger dans une autre réalité, un autre temps, celui de l’Histoire ou celui de la tête du leader. Ces inserts pourront être filmés en amont, filmés en direct ou pleinement joués sur le plateau et dans l’espace.

J’ai choisi de monter L’Absence de guerre entre deux temps, notre époque et le temps du théâtre. Un véritable parcours de ce que peut être « L’art de la politique » dans la tradition théâtrale anglaise, à travers deux auteurs magistraux, William Shakespeare et David Hare.

Aurélie Van Den Daele

  • Pour lutter contre l'effondrement tranquille de notre démocratie

« Tu comprends, les gens croient que les élections, ça se gagne à coups d’arguments... Ils croient que quand un homme politique parle, c’est un acte raisonné. Mais pas du tout. C’est une stratégie. C’est une prise de position. Ce n’est pas un débat. En fait, il n’y a jamais de débat. »

Cette phrase d’Oliver Dix, conseiller politique de George Jones est d’une banalité absolue. La banalité du mal. En effet, aujourd’hui le débat s’efface doucement de la société. Nous assistons, impuissants, à un mouvement de tassement, d’écrasement dans lequel il est conseillé de ne pas faire de vagues et de rester dans les clous. Pour lutter contre l’effondrement de notre démocratie, contre l’effacement du fond au profit de la forme et pour combattre le culte de l’image, j’ai choisi de me plonger dans cette pièce qui met en scène un moment de bascule : celui où le fond du débat politique s’est effacé au profit de la forme. L’Absence de guerre interroge notre société du spectacle face à l’homme qui doute. Quittant son costume d’animal politique, George Jones deviendra individu traqué. Nous assisterons à une mue.

Mais L’Absence de guerre ne raconte pas qu’un destin, elle raconte un mouvement. Celui d’un courant libéral implacable, celui de la fin des intellectuels en politique. Au sein du Deug Doen Group, nous aimons travailler l’histoire immédiate comme matière. Nous procédons comme des ethnologues ou des chercheurs : nous nous immergeons dans une époque, dans un moment charnière, avec la volonté d’éclairer notre présent. David Hare navigue entre le docu-fiction politique et l’intrigue shakespearienne. Comme nous l’avions fait pour Angels in America de Tony Kushner qui narrait l’arrivée du sida dans l’Amérique des années 80, je souhaite travailler la pièce comme une fable. Pour qu’elle existe, nous travaillerons l’intemporalité des mécanismes de l’appareil politique à travers des allers-retours entre réel et fantasme, entre théâtre et vidéo, entre David Hare et William Shakespeare, entre l’époque où la pièce a été écrite et les outils de notre présent.

  • Mise en jeu spatiale

David Hare a l’art du suspense. La construction formelle de la pièce repose sur une dichotomie : champ/hors champ. Nous découvrons les protagonistes juste avant de plonger dans la fosse aux lions : un discours important à la Chambre des communes, une émission de télévision à grande écoute, une foule de journalistes venant cueillir le leader... Mais aussi dans les locaux du parti travailliste et dans les appartements du leader. La pièce rassemble sphère publique et sphère privée en les frictionnant.

Nous souhaitons que le dispositif contienne cette notion de mystère et de suspense. Ainsi, nous avons imaginé un dédale : entre la chambre de guerre et les couloirs d’un labyrinthe, entre un lieu de passage et une chambre froide. Le dispositif repose sur un principe de IN/OFF. Le OFF est ce que nous donnons à voir aux spectateurs. Un espace qui propose des circulations entre l’espace privé, (cellule réconfortante du parti travailliste, avec des repères familiers) et les entrées (portes, ascenseur, découvertes...) dans l’espace public où l’on s’affronte, où l’on s’oppose par le jeu des médias, de l’image et de la joute verbale. Le IN entoure cet espace et suggère cette zone trouble de représentations et de vertiges.

En mettant en jeu ce IN/OFF, nous souhaitons également interroger les frontières scène/salle, coulisses/plateau, jeu/non jeu. Le hors champ est donc mouvant. Il est défini par la scénographie mais peut aussi le transgresser et le dépasser : il peut être le gradin, l’extérieur du théâtre... À partir du passage de George Jones dans l’émission TV carnassière, le spectacle opérera une bascule et questionnera plus précisément la place du spectateur.

Le dispositif en lui même qui implique acteurs et spectateurs est un espace commun. Ainsi la fable est chaque soir ce qui se joue au plateau, mais aussi ce qui joue dans la salle.

  • Une bataille politique entre théâtre et cinéma

L’image de la campagne politique est comme un fantôme qui hante les personnages. David Hare a suivi cette campagne électorale pour écrire une pièce sur un parti de gauche qui allait enfin gagner : la pièce devait être un couronnement. Comme on ferait aujourd’hui un documentaire de campagne sur le vainqueur. Mais il va suivre une défaite, sur un champ de bataille où les idéaux crèvent.

Pour cette raison et pour poursuivre nos recherches sur les liens entre théâtre et cinéma, il nous est apparu essentiel que la vidéo fasse partie intégrante du dispositif. Un cadreur de plateau suivra et filmera les protagonistes de manière sensorielle : il sera d’abord en retenue, mystérieux et lointain, comme quand on entre dans une équipe. Puis il deviendra leur partenaire de jeu, au plus proche de la campagne politique, faisant partie de leurs rangs. Le plan séquence deviendra haletant, et musclé telle une caméra au poing. Il suivra leur cause, jusqu’à épouser les pensées et les espaces mentaux du leader, comme une saillie dans cette âme humaine en perdition.

Le spectacle contient donc plusieurs narrations : celle de la campagne politique comme une bataille de guerre, avec ses répits, ses pauses, ses ellipses. Mais aussi celle d’un plan séquence, celui de la fiction théâtrale qui rendra le spectateur actif et complice d’une fabrique au plateau : celle d’un témoin de l’Histoire.

Aurélie Van Den Daele, mars 2018

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Spectacle terminé depuis le dimanche 3 février 2019

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