L’Homme de Paille / Les Pavés de l’Ours

Présentation
Note du metteur en scène

• Présentation

Deux pièces courtes rarement jouées, un agréable moment de détente et de bonne humeur...

Sur un quiproquo énorme, deux nigauds se prennent mutuellement pour la femme politique qu’ils veulent épouser par intérêt et en viennent à se faire la cour. 

Un domestique belge accumule les bévues et fait rater le mariage de son maître empêtré entre une belle-mère acariâtre et une maîtresse vénale. 

L’univers de Feydeau tourne à plein régime dans la folie la plus totale.

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• Note du metteur en scène

Je voulais mettre en scène " La duchesse des Folies Bergères", mais les personnages sont au nombre de quarante-quatre et comme les comédiens doivent coucher avec le metteur en scène pour être engagés, mon médecin m’a formellement interdit de monter cette pièce. 

J’ai donc opté pour « L’homme de paille » et « Les pavés de l’ours » dont les rôles me permettaient de travailler avec Aymeric de Nadaillac et Valérie Thériau que j’ai connus au cours de Jean Darnel qui est un peu le Monsieur de Tréville des trois mousquetaires que nous sommes... C’est la belle Caroline Six du cours Périmony qui serait ici notre d’Artagnan, titre d’autant plus mérité que je l’ai rencontrée en croisant le fer aux leçons d’Escrime de Spectacle de maître Camboni et maître Rostain. 

C’est là également que j’ai eu la chance de voir briller la lame de Martine Bourgeon qui allait nous tailler les costumes, élèments incontournables dont dépend la réussite d’un Feydeau.

Quant au décor, je n’ai voulu en sauver que les meubles, l’épurer au maximum afin de mieux mettre en valeur le comédien, passeur de l’essence même de ce spectacle : le texte. Cependant, Feydeau a eu l’intelligence de faire évoluer ses personnages dans des lieux confortables (appartement bourgeois, maison close) pour mieux faire ressortir leur inconfort intérieur au sein des situations dans lesquelles il les place. Il évite ainsi de faire ton sur ton et équilibre remarquablement le mécanisme de sa dramaturgie. Pour ne pas gâter son travail, je me devais donc, à travers le choix des meubles et des accessoires, de préserver le confort et le luxe exigés par l’auteur. Jean-Roger Grais m’y a aidé de son pinceau expert. 

Les enfants dans la cour de récréation ne s’amusent jamais autant que lorsqu’on leur y laisse des élèments qu’ils peuvent eux-même déplacer et agencer à leur guise, laissant libre court à leur imagination. 
J’ai souhaité qu’il en soit de même pour les comédiens, que nous puissions changer le décor nous-même, à vue, en jouant au magicien et en faisant les andouilles, afin que le public puisse assister d’un oeil amusé aux préparatifs de notre nouveau jeu sur ce plateau, dans notre cour de récréation.

Mais qui dit récréation dit aussi éducation, les deux vont de paire. J’ai donc décidé d’assumer pleinement la partie éducative en insérant juste avant « Les pavés de l’ours » le texte qui inspira ce titre à Feydeau : « L’ours et l’amateur des jardins », fable de Jean de La Fontaine qui prône -devinez quoi?- : l’éducation. 

Car c’est aussi un mélange de récréation et d’éducation, de personnages définitivement bêtes et de références culturelles à foison, de tares de langage et de français parfait, qui fait l’infinie richesse des pièces de Feydeau 

Feydeau, c’est la potion magique contre le cafard. Je suis tombé dedans tout petit en regardant « Au théâtre ce soir ». Cette potion nous était alors servie de façon magistrale par Jean Le Poulain, Georges Descrières, Robert Hirsch, Jacques Charon, Jean Piat, Micheline Boudet... 

C’est bien modestement que nous reprenons le flambeau, mais avec un plaisir immense que nous espèrons vous faire partager. 

Lionel Fernandez

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