« Dernièrephrasophile », Jean-Damien Barbin collectionne les dernières phrases : derniers vers, derniers souffles, derniers éclairs, dernières beuglantes d’amour… Il les déniche à la queue des bouquins, dans les postfaces ou les testaments, aux dernières lignes des œuvres ou dans la bouche des personnages qui meurent en scène…
Oulipien très romantique, il brasse sa collection à quatre mains avec Raphaëlle Misrahi pour composer cette pièce dont chacune des répliques est une tirade ultime recueillie chez Py, Eschyle, Courteline, Molière, Artaud, Tzara, Dostoïevski, Dubillard, Lagarce, Ribes, Gabily, Tchekhov… en tout une soixantaine d’écrivains répartis sur trois millénaires.
Talmudiste-pataphysicien, Barbin peut alors donner vie à l’exquis cadavre ainsi concocté : seul en scène, il va nous jouer l’histoire de l’Homme qui s’écroule et se relève, de l’Homme qui se réécroule et se rerelève… Car si vous lisez les livres de la droite vers la gauche, la dernière phrase devient la première ! Alors vous nous la dites, votre première phrase ?
« Je serai déposé dans une rime en bois,
Porté sur les mains des hommes,
par le regard des femmes. » Mahmoud Darwich
« Il faut vider le corps de toute sa vie et projeter celle-ci
en dehors sous toutes ses formes. Il faut que la mort ne trouve plus en nous qu’un instrument vide, qu’elle soit volée. » Abel Gance
« J’ai toujours mal supporté que mon crâne soit un caillou
au milieu de ma pensée. » Valère Novarina
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