Avec Inflammation du verbe vivre, Wajdi Mouawad revient vers l’une des sources de son œuvre d’auteur et de metteur en scène, la Grèce antique, dont Sophocle est la figure essentielle. Après avoir présenté à La Colline l’oratorio poétique Les Larmes d’OEdipe, Wajdi Mouawad, en hommage à Robert Davreu, l’ami disparu, part en quête de Philoctète et des héros antiques. Le deuil et l’ébranlement sont ici matière à création, pour faire de situations impossibles un lieu de guérison. Au fil de son voyage, il rencontre les âmes abandonnées, entend les chiens qui hurlent, croise les dieux… pour finalement retrouver le goût de vivre et l’envie de poésie. Réapprendre à parler, à inventer les mots nouveaux pour faire rire et pleurer morts et vivants.
« Le deuil et l’ébranlement comme matière à création ; pour faire de situations impossibles un lieu de guérison. Devenir fou, non pas pour fuir la réalité, mais au contraire, tenter de résister. Retourner aux sources, physiquement et métaphoriquement. S’autoriser à errer dans la création comme à vagabonder en Grèce, dérives dans deux mondes au bord de la chute. » Wajdi Mouawad
Nos intuitions sont-elles des prémonitions ? Appelons-nous à nous défaites et victoires ? Appelons-nous le malheur ? Nous sommes des arbres visités par des oiseaux insatisfaits. Quelque chose nous dépasse. Lames de rasoirs laissées entre les mains d’un enfant qui en ignore les dangers. Mare de sang qui ne porte plus son nom. Comme une intuition flottante qui serait ou pourrait devenir prémonition. C’est une noyade dans l’eau de nous-même. Que se passe-t-il quand il ne se passe plus rien ?
– Wajdi, si tu devais compléter la phrase suivante : « s’il n’en tenait qu’à moi, je… »
– Je laisserais la mise en scène de textes que je n’ai pas écrits pour retrouver le chemin des ronces où pousse, de travers, l’écriture de celui qui sait qu’il n’est ni poète ni artiste, mais qui, précisément parce qu’il le sait, choisit de faire semblant de l’être, choisit de jouer au poète, de se déguiser en poète, se disant que plus il aura l’air d’être un poète plus ce qu’il écrira aura l’air d’être un poème. Il lui suffit de pousser autant qu’il en est capable la supercherie. Et cela enfin dit, enfin avoué, enfin réglé, fuguant pour toujours, le voilà libre d’aller se jeter à la mer pour s’enfoncer vers les abysses et retrouver le poisson de la prime enfance, ce poisson-soi, qui vit au fond de l’eau sombre des mots mauvais et dont les écailles, miroitantes au milieu des déjections, reflètent les figures d’une mémoire merveilleuse qui ne sait regarder que le présent.
Wajdi Mouawad
D'après Philoctète de Sophocle. Le texte Inflammation du verbe vivre est publié aux éditions Leméac/Actes Sud-Papiers.
Mouawad, dont j'ai beaucoup aimé les précédents spectacles, que j'ai tous vus.... est en panne d inspiration..... texte verbeux, bavard, rasoir, c'est long et sans aucune émotion,... Seul moment fort: la scène des 3 adolescents qui se sont suicidés...pour le reste, ce n'est pas du théatre, du spectacle vivant, c'est un film... Un peu chère la place de cinéma...
Un sur-usage d'idées de mises en scènes fantastiques noient un acteur qui ne tient pas la route face à autant d'artifices. La thèmatique forte est elle aussi noyée. C'est à la fois trop long et trop court et à la fois intelligent et niais; en tous cas on a vite fait le tour de ce qui est impressionnant au début et on finit lassé par ce qui devient redondant puisque pas vraiment exploité (mélange entre la projection et l'acteur pourrait offrir plein d'ouvertures de jeu mais il n'y a que des entrées et sorties toutes bêtes rien qui justifie l'usage d'une telle technique). Bref c'est sans texture et l'engouement semble plus être celui d'un public qui croit voir de l'art abstrait devant une oeuvre plus que littérale qui en plus de brasser de l'air répond à trop de cliché pour être surprenante. Déçue (j'aurais mis 2 étoiles mais ce n'était pas "pas mal")
Le spectacle, ou plutôt cette forme mi théâtrale mi cinématographique met un petit temps avant de trouver son rythme, mas il fallait cette introduction qui pose l'acteur, le metteur en scène et son sujet, le héros grec et la Grèce mythique, et actuelle. Peu à peu on se laisse conduire à travers une longue déambulation, dans, une traversée obscure jusque dans l'Hadès, où le protagoniste revient à la vie en s'adressant et écoutant la parole des morts. C'est à la fois un reportage, une quête. avec de magnifiques moments extrèmement émouvants: (ces jeunes qu'il faut entendre). J'ai 79 ans et j'ai été en Grèce à 22 ans avec un sac à dos, Nietsche, et quelques bribes de culture "classique" ; c'est incroyable comme j'ai retrouvé dans cette déambultation mes tentatives maladroites, ce même désir de retrouver une émotion, une vérité dans ces hauts lieux antiques, âpres et muets, et comment c'était la présence iimmuable du peuple grec qui me troublait. Magnifique quand cela résonne.
Magnifique ...mise en scène, texte, performance de Wajdi Mouad"
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Mouawad, dont j'ai beaucoup aimé les précédents spectacles, que j'ai tous vus.... est en panne d inspiration..... texte verbeux, bavard, rasoir, c'est long et sans aucune émotion,... Seul moment fort: la scène des 3 adolescents qui se sont suicidés...pour le reste, ce n'est pas du théatre, du spectacle vivant, c'est un film... Un peu chère la place de cinéma...
Un sur-usage d'idées de mises en scènes fantastiques noient un acteur qui ne tient pas la route face à autant d'artifices. La thèmatique forte est elle aussi noyée. C'est à la fois trop long et trop court et à la fois intelligent et niais; en tous cas on a vite fait le tour de ce qui est impressionnant au début et on finit lassé par ce qui devient redondant puisque pas vraiment exploité (mélange entre la projection et l'acteur pourrait offrir plein d'ouvertures de jeu mais il n'y a que des entrées et sorties toutes bêtes rien qui justifie l'usage d'une telle technique). Bref c'est sans texture et l'engouement semble plus être celui d'un public qui croit voir de l'art abstrait devant une oeuvre plus que littérale qui en plus de brasser de l'air répond à trop de cliché pour être surprenante. Déçue (j'aurais mis 2 étoiles mais ce n'était pas "pas mal")
Le spectacle, ou plutôt cette forme mi théâtrale mi cinématographique met un petit temps avant de trouver son rythme, mas il fallait cette introduction qui pose l'acteur, le metteur en scène et son sujet, le héros grec et la Grèce mythique, et actuelle. Peu à peu on se laisse conduire à travers une longue déambulation, dans, une traversée obscure jusque dans l'Hadès, où le protagoniste revient à la vie en s'adressant et écoutant la parole des morts. C'est à la fois un reportage, une quête. avec de magnifiques moments extrèmement émouvants: (ces jeunes qu'il faut entendre). J'ai 79 ans et j'ai été en Grèce à 22 ans avec un sac à dos, Nietsche, et quelques bribes de culture "classique" ; c'est incroyable comme j'ai retrouvé dans cette déambultation mes tentatives maladroites, ce même désir de retrouver une émotion, une vérité dans ces hauts lieux antiques, âpres et muets, et comment c'était la présence iimmuable du peuple grec qui me troublait. Magnifique quand cela résonne.
Magnifique ...mise en scène, texte, performance de Wajdi Mouad"
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