Histoire d'une vie

Boulogne Billancourt (92)
du 13 au 15 novembre 2014
1h30

Histoire d'une vie

De son enfance d’orphelin juif rescapé des camps, Aharon Appelfeld a tiré une quarantaine de romans. À travers la voix et la haute silhouette de Thierry Bosc, la vidéo, la musique des sons et des langues, ce récit de vie porte l’universalité de la quête de tout homme : se construire en acceptant qui on est et d’où on vient.
  • Résumé

De son enfance d’orphelin juif rescapé des camps, Aharon Appelfeld a tiré une quarantaine de romans. Après la solitude et le silence des années de guerre, il apprend une nouvelle langue, l’hébreu, avec laquelle il tente désormais de relier les différentes strates de sa vie à leurs racines perdues. Homme sans haine, débordant d’humanité, il cherche « une forme de sens ». À travers la voix et la haute silhouette de Thierry Bosc, la vidéo, la musique des sons et des langues, ce récit de vie porte l’universalité de la quête de tout homme : se construire en acceptant qui on est et d’où on vient.

  • Extrait

« Je me souviens très peu des six années de guerre, comme si ces six années-là n’avaient pas été consécutives. Il est exact que parfois, des profondeurs du brouillard épais, émergent un corps sombre, une main noircie, une chaussure dont il ne reste que des lambeaux. Ces images, parfois aussi violentes qu’un coup de feu, disparaissent aussitôt, comme si elles refusaient d’être révélées, et c’est de nouveau le tunnel noir qu’on appelle la guerre. Ceci concerne le domaine du conscient, mais les paumes des mains, le dos et les genoux se souviennent plus que la mémoire. Si je savais y puiser, je serais submergé de visions. J’ai réussi quelquefois à écouter mon corps et j’ai écrit ainsi quelques chapitres, mais eux aussi ne sont que les fragments d’une réalité trouble enfouie en moi à jamais. »

Aharon Appelfeld, Histoire d'une vie

  • Note d’intention

« Ce sont différents lieux de vie qui se sont enchaînés les uns aux autres dans la mémoire, et convulsent encore. Une grande part est perdue, une autre a été dévorée par l’oubli. Ce qui restait semblait n’être rien, sur le moment, et pourtant, fragment après fragment, j’ai senti que ce n’étaient pas seulement les années qui les unissaient, mais aussi une forme de sens. J’ai découvert l’oeuvre d’Aharon Appelfeld il y a plus de 10 ans.

La complexité de son univers fictionnel, la simplicité de sa langue et la sensibilité de ses interrogations me touchent à chaque nouveau livre que je lis. En 2004, paraissait Histoire d’une vie (Prix Médicis étranger), son premier livre explicitement autobiographique. Je fus frappé par la force du combat qu’il y décrit : son combat pour devenir écrivain en acceptant ce qu’il est et d’où il vient. C’est ce parcours que je désire aujourd’hui mettre sur scène.

Je ressens une proximité unique avec cet écrivain. Ce qu’il écrit fait sans doute écho à ma propre vie, non dans les faits bien sûr, mais dans cette volonté farouche de s’arracher à tout déterminisme en écrivant sa propre histoire. Lui par la littérature, moi par le théâtre. Le parcours d’Aharon Appelfeld est unique : orphelin à 8 ans, il va s’échapper d’un camp ukrainien et errer seul dans les forêts jusqu’à la fin de la guerre. À 13 ans, il débarque en Israël. Commence alors la lente et douloureuse prise de conscience de sa vocation littéraire. Il est aujourd’hui l’un des plus grands écrivains israéliens vivants. Il a 80 ans et vit à Jérusalem. Cette trajectoire est pour moi celle d’un véritable héros.

Histoire d’une vie, c’est le récit à la première personne d’une lutte. Une lutte pour reconstituer sa mémoire, pour accepter de trouver le silence qui l’a entouré pendant la guerre et le faire revenir vers lui, car « dans ce silence était cachée mon âme ». Une lutte pour ne pas perdre sa langue maternelle tout en acceptant d’en faire sienne une autre, l’Hébreu. Un combat permanent entre le présent, celui de l’homme nouveau israélien, et le passé, celui de l’enfant juif rescapé des camps. L’écriture est simple, économe. Elle mêle fragments de mémoire et réflexions sur la langue, la mémoire et l’identité, avec une grande finesse et une grande émotion.

J’ai le sentiment que le théâtre peut naître de cette parole, de ce drame constitué par la lutte d’un homme pour devenir lui-même. À travers la voix d’un acteur, la musique, si présente dans l’oeuvre d’Appelfeld, le mélange des sons et des langues, on pourra faire entendre et amplifier cette écriture unique et donner à voir le combat d’un homme traversé par des forces contradictoires. Paradoxalement, du récit d’une vie si singulière se dégage l’universalité de la quête menée par tout homme : la quête d’une histoire individuelle et personnelle que l’on construit à la fois avec et contre les déterminismes historiques et culturels. »

Bernard Levy, avril 2014

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Spectacle terminé depuis le samedi 15 novembre 2014

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