Fortunio

Paris 2e
du 12 au 22 décembre 2019
2h15, entracte inclus

Fortunio

Reprise de Fortunio dans la mise en scène de Denis Podalydès.
Cette comédie lyrique à fleur de peau a inspiré un magnifique spectacle, drôle et élégant, à Denis Podalydès et Louis Langrée. Pour clore en beauté cette année 2019, l'Opéra Comique reprend ce succès avec une palette d’extraordinaires interprètes pour qui chant et jeu procèdent d’une même passion. A partir de 10 ans.

Tout public à partir de 10 ans. Spectacle en français, surtitré en français et en anglais.

  • Comédie lyrique

La femme d'un vieux notaire cède aux avances d'un fringant militaire. Pour détourner l'attention du mari, ils manipulent un tout jeune clerc de l'étude, Fortunio. Or Fortunio aime la dame d'un amour éperdu.

Qui sait ce qu’est l’amour ? Alfred de Musset n’a cessé de mettre en jeu toutes les façons de le vivre, d’en brûler ou de l’assouvir, raison pour laquelle il a inspiré tant de compositeurs. Son Chandelier avait déjà séduit Offenbach, comme son Fantasio, par son mélange d’humour et de sincérité. À la Belle Époque, Messager s’attacha à son tour à cette pièce, avec la liberté que lui donnait son renom de chef d’orchestre. La liberté de produire un art comique dont la légèreté, opposée à la lourdeur, s’accorde avec la profondeur.

En 1907, la création de Fortunio à l’Opéra Comique rallia tous les suffrages, des amateurs d’opérette aux amoureux d’opéra. Et en 2009, cette comédie lyrique à fleur de peau a inspiré un magnifique spectacle, drôle et élégant, à Denis Podalydès et Louis Langrée.

L’Opéra Comique est heureux de le reprogrammer pour clore en beauté l’année 2019, avec une palette d’extraordinaires interprètes pour qui chant et jeu procèdent d’une même passion.

Comédie lyrique en quatre actes. Livret de Gaston Arman de Caillavet et Robert de Flers d’après Le Chandelier d’Alfred de Musset. Créé à l’Opéra Comique en 1907.
Avec le Choeur les éléments, l'Orchestre des Champs-Élysées.
Reprise de la production de 2009 dans une nouvelle distribution.
Décors : Eric Ruf
Costumes : Christian Lacroix

  • Donner à voir la musique, et faire entendre le théâtre

J’éprouve une tendresse particulière à l’égard de Fortunio et beaucoup d’enthousiasme pour cette nouvelle production à l’Opéra Comique car il s’agit de la première oeuvre lyrique que j’ai dirigée, à l’Opéra de Lyon, il y a plus d'une vingtaine d’années.

Mais Fortunio est surtout un chef-d’oeuvre, l’un des plus beaux fruits de la musique française. Il n’est pas anodin que Debussy ait dédié Pelléas à Messager. Comme Debussy, Messager écrit, pour son « théâtre de conversation » hérité de la tradition française, une musique pudique, sensible, à fleur de peau. À l’éclat et à l’emphase, il préfère la suggestion, ce « je ne sais quoi » et ce « presque rien » chers à Jankélévitch et qui ont inspiré à cette génération d’artistes les oeuvres les plus intenses. L’élégance du phrasé de Messager, qu’il soit instrumental ou vocal, se combine à une harmonie fabuleuse – où se devinent l’organiste et le wagnérien qu’il était. Son orchestration, extraordinairement inventive, prend en charge ce que les personnages n’osent ou ne peuvent pas dire.

C’est pourquoi je me réjouis à la fois de diriger l’Orchestre de Paris, qui saura interpréter la profondeur de ce discours musical, et de collaborer avec Denis Podalydès, qui a le souci de donner à voir la musique, de même que je souhaite faire entendre le théâtre.

Nous recherchons tous deux cette vibration commune entre la scène et la partition qui fait de l’opéra un genre si précieux. Il est certain que Fortunio en est un exemple particulièrement abouti et mérite que le public l’apprécie enfin comme un titre majeur du répertoire.

Louis Langrée lors de la création en 2009

Fortunio, c’est le romantique Chandelier de Musset, adapté en livret par Robert de Flers et Gaston de Caillavet en 1905-06, dans une France bourgeoise et radicale. Gros succès. La critique célèbre les « grâces charmantes », la « fantaisie aimable » de la musique de Messager, et du livret. On apprécie qu’on ait atténué la « grandiloquence » de la pièce.

L’histoire, brièvement : dans une petite ville de province, une jeune femme, Jacqueline, épouse d’un vieux notaire, maître André, est séduite et conquise au sortir de la messe, en pleine place, par un bel officier de garnison, Clavaroche. Pour masquer leur liaison, celui-ci propose à la jeune femme affolée de se choisir un « chandelier », c’est-à-dire un soupirant bien gentil, inoffensif, (tenant la chandelle, comme on dit) qui puisse à la fois attirer les soupçons, détourner l’attention du mari, et leur permettre du plaisir sans scandale. Elle choisit le dernier clerc engagé, Fortunio.

Mauvais choix. Fortunio est fou amoureux de Jacqueline, elle-même en tombera folle amoureuse. Dans cet opéra à la fois gracieux, passionné, et savamment ironique, sans y prendre vraiment garde et quasi simultanément, la femme s’offre trois types d’amour : celui qui obéit aux lois de la respectabilité, avec maître André ; celui qui satisfait aux impulsions sexuelles immédiates, avec Clavaroche ; celui qui répond à ses exigences romanesques, avec Fortunio. Bien joué, pourrait-on dire à « l’innocente » Jacqueline.

Nous sommes au premier jour de printemps, mais nous avons fait le choix que ce printemps se refuse : il fait froid, il neige. Les gens sont emmitouflés. La petite ville provinciale est encore paysanne. Tout s’oppose à l’Amour, les conventions sociales, le temps qu’il fait, le cynisme ambiant, qui fait bon voisinage avec la pureté apparente des moeurs. On s’ennuie sur la place en s’amusant comme des fous à jouer aux - à se lancer des - boules (de neige). Fortunio arrive. C’est un mélancolique. Lui, attend de l’Amour autre chose qu’une sécurité, une satisfaction ou un épanchement. Il en attend tout, ce sera une explosion. Il le dit, le chante admirablement. Il ne voit rien de ce qui se passe à mots couverts, et des petits arrangements bourgeois. Il va tout faire sauter. Mais la subtile Jacqueline parvient à la fois à rendormir les soupçons du notaire, à refiler la chandelle au militaire, et à mettre le furieux dans son lit, en souhaitant aux uns et aux autres, une " bonne nuit " .

Denis Podalydès

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Spectacle terminé depuis le dimanche 22 décembre 2019

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