Foi amour espérance

du 12 mai au 13 juin 2004
1H10

Foi amour espérance

Représentante en lingerie, Élisabeth doit régler une amende de 150 marks pour avoir tenté d’exercer sans carte de V. R. P. Elle essaye de trouver cet argent, mais, dans un pays frappé par la crise, toutes les institutions lui ferment les portes à l’exception de la prison. Pratiquement réduite à la mendicité, sans autre alternative que le mariage ou la délinquance, les privations et les injustices de la justice et de la police auront raison de sa résistance.

Foi Amour Espérance - chacune de mes pièces pourrait s’appeler ainsi. (Ödon von Horvath)

La pièce
Un théâtre à l’humour décapant
La mise en scène
La presse

Représentante en lingerie, Élisabeth doit régler une amende de 150 marks pour avoir tenté d’exercer sans carte de V. R. P. Elle essaye de trouver cet argent, mais, dans un pays frappé par la crise, toutes les institutions lui ferment les portes à l’exception de la prison. Pratiquement réduite à la mendicité, sans autre alternative que le mariage ou la délinquance, les privations et les injustices de la justice et de la police auront raison de sa résistance.

Cette pièce populaire d’Horváth lui a été inspirée par le récit d’un cas authentique rapporté par le chroniqueur judiciaire, Lukas Kristl. Mais la pièce dépasse l’actualité pour s’ouvrir aux rapports humains en période de crise économique. Écrite à la manière d'un scénario aux séquences très courtes, la pièce a des allures de tragi-comédie où l'on se prend à rire souvent.

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Ödön von Horváth (1901-1938), autrichien d'origine hongroise, est un auteur contemporain de Bertolt Brecht à l' humour ravageur. C'est d'une plume quasi cinématographique qu'il brosse avec une humanité généreuse le portrait d'une société désemparée qui ressemble à la nôtre.

Écrite en 1932, Foi Amour Espérance, dernière pièce avant l’exil, est une manière de “bestiaire social” où se révèlent l’aveuglement, le désarroi, les mesquineries des individus touchés par la crise économique. À travers ses personnages empêtrés dans leurs contradictions et leurs rêves naïfs, Horváth démaquille avec une extrême acuité et une grande finesse, la conscience collective, les bons sentiments, la foi dans les valeurs établies, la soumission à l'autorité, les utopies perdues.

La pièce qui pose avec beaucoup d'intensité la question de la justice dans une société bouleversée, frappe par son actualité.

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Cette " petite danse de mort ", c'est ainsi que l'auteur qualifie sa pièce, aurait pu être un lamentable mélo, mais l'alerte mise en scène de Cécile Garcia Fogel nous entraîne tambour battant dans le sillage de tous ces personnages, tendres et naïfs mais aussi bêtes et méchants. Son crayon suit à la manière d'une bande dessinée, le trait vif de l'auteur et c'est avec justesse et finesse qu'elle met l'histoire à l'heure de nos modernes injustices et hypocrisies. À propos d'Horváth elle dit : " Il n'y a pas de héros, d'utopies, de grandes idées, il n'y a que des petits délits, des petites idées, Horváth saisit son temps avec une grande finesse et une grande violence. "

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" Dans une Allemagne qui compte plus de 6 millions de chômeurs en 1932, le poète a ici adapté un fait divers authentique. Horváth « affronte sans égard la bêtise et le mensonge », au risque d’une brutalité qu’il envisage comme l’aspect noble de sa tâche : écrire pour que les gens se reconnaissent eux-mêmes. C’est en pensant à Aki Kaurismaki et Ken Loach, à l’époque aussi du cinéma muet qui fut celle de la découverte de la psychanalyse, en réfléchissant donc aux non-dits et aux silences du texte que Cécile Garcia Fogel a conduit ses acteurs. Le décor, façade à pente oblique due à Kristos Konstantellos s’ouvre ici et là au fil du découpage.

Elizabeth, ostracisée pour avoir écopé de quinze jours de prison, mourra après avoir été repêchée du fleuve où elle a voulu se noyer parce qu’elle crève de faim. Vulnérable et crâne à la fois, l’héroïne, bonne âme interprétée avec infinie justesse par Émeline Bayart, aura voulu donner le change tout du long : en quémandeuse fière, en auto-stoppeuse flouée, en vendeuse malchanceuse, en chômeuse pointant à l’assistance sociale, en amoureuse appliquée d’un policier veule (Grégory Gadebois). Au bord d’expirer, elle dit : « Il paraît que ça va encore empirer mais je ne lâche pas pied. »

Cécile Garcia Fogel fait resplendir l’art consommé avec lequel Horváth entrecoupe ses dialogues de petites phrases toutes faites. En répétant «  Le devoir d’abord, le devoir d’abord », le fiancé flic peu mieux se défausser. Plus loin son collègue lance : « Pourquoi se jeter à l’eau ? On ne vit qu’une fois. » Ainsi les lâches souvent commentent. Et les hypocrites philosophent : « C’est comme du point de croix. Sans cesse à bout de nerfs, dit le metteur en scène. Ni glauque, ni sombre, surtout pas lent. Il faut attraper la tragédie par les coins. Être sur le qui-vive. » Objectif atteint. "

M. La Bardonnie, Libération, 12/08/03

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Spectacle terminé depuis le dimanche 13 juin 2004

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