Comment une esclave devient-elle une femme libre ? Pour répondre à cette question, Danielle Gabou adapte à la scène le roman de Maryse Condé Moi, Tituba sorcière… Noire de Salem. Chorégraphe et comédienne, incarnant tour à tour tous les personnages, elle prend elle-même en charge dans l’espace du plateau le récit palpitant de Tituba, fille d’esclave née à la Barbade. Initiée aux pouvoirs surnaturels, Tituba servira plusieurs maîtres, à Boston et ensuite à Salem, avant d’être jetée en prison pour sorcellerie.
En retraçant son parcours mouvementé, la comédienne donne à voir comment se construit l’identité de Tituba. Le texte a la forme d’une narration poétique restituée à travers un dialogue avec la musique interprétée au piano par Lise Diou-Hirtz. Proche de la transe, inspiré du film Mammy Water de Jean Rouch, le jeu de Danielle Gabou - à la fois homme, maître, esclave, femme ou petite fille – met en scène un corps qui danse pour évoquer ce qui est au-delà des mots, la quête éperdue de soi-même quand le corps se libère en brisant ses chaînes.
Spectacle en français, surtitré en anglais.
« 54 pays composent le continent africain. Depuis l’Afrique du Sud jusqu’aux pays du Maghreb, la diversité et le foisonnement de la création contemporaine y sont remarquables et en constante évolution. Cette vitalité s’exprime notamment par la grande capacité des artistes à vivre et penser par-delà les frontières de leur propre pays administratif et par le croisement fécond des différents champs disciplinaires. Ainsi, dans le domaine de la danse, les artistes font partie intégrante des diasporas ou multiplient les allers-retours entre continents et nations, nonobstant les barrières et difficultés politiques et administratives de toute sorte.
En écho à la Saison Africa 2020, initiée par l’Institut français, Chaillot présente deux séquences consacrées à la création chorégraphique contemporaine. La première, début juin 2020, fera dialoguer la danse avec la littérature, la musique et le théâtre en réunissant de très grandes figures, références dans leur champ d’expression respectif. La seconde, à l’automne 2020, mettra l’accent sur la création et la jeunesse. L’énergie puissante et la créativité débordante de ces artistes risquent bien de nous bousculer et de faire bouger quelques lignes dans la perception que nous pouvons avoir du paysage artistique africain.
C’est tout ce que je souhaite et Chaillot vous y invite ! » Didier Deschamps
1, Place du Trocadéro 75016 Paris