Dix acteurs, deux musiciens, une table. Pour son Cyrano, Lazare Herson-Macarel mise sur l'épure. La réception des alexandrins n'en est que plus jubilatoire.
Jouer Cyrano de Bergerac, c'est toujours offrir une fête populaire au sens premier du terme. Ce grand drame héroïque et sentimental, peut-être même la plus grande œuvre sur le théâtre, est un festin de mots, d'intelligence et d'énergie vitale.
Pour favoriser cette expérience de langue fondamentale, Lazare Herson-Macarel refuse à la fois la reconstitution historique et la transposition formelle. Tout est fait pour déployer l'imaginaire des spectateurs. Magie du théâtre, une longue table devient tout à tour la scène de l'Hôtel de Bourgogne, le comptoir du pâtissier Ragueneau ou le balcon de Roxane.Les costumes jouent sur les époques et l'inattendu. La musique, jouée par sur scène par un duo batterie et viole de gambe, est un condensé de l'esprit du spectacle : rencontre des époques là encore, contrastes, vivacité d'exécution.
Les cinquante personnages, enfin, sont interprétés par dix acteurs, dans un travail rythmique essentiel laissant deviner la profondeur de chaque rôle. Bienvenue dans une pièce lumineuse, exigeante et grave.
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