Présentation
Un mot du metteur en scène
« L’Ange
Bleu » aux côtés de « Coupable »
« Coupable » : Deux actes. Deux rencontres entre des criminels sexuels s’étant attaqués à des enfants et les pères de leurs victimes.
Premier acte : André Du Ryer est un brillant avocat spécialisé dans les affaires pénales. Lui qui a défendu nombre de tueurs, d’escrocs, et même de criminels sexuels, a perdu ses repères depuis que sa propre fille est devenue une victime. Il vient rencontrer son agresseur dans sa cellule pour se venger, quel qu’en soit le prix. Mais l’homme le déroute. Mentalement limité, Pascal est rongé par la culpabilité et ne veut pas ressortir de prison. En parlant de Pauline, la victime, il oblige l’avocat à prendre conscience du rapport ambigu qu’il a toujours entretenu avec sa fille sans jamais se l’avouer. Un abîme s’ouvre devant ce père qui s’est toujours cru irréprochable.
Second acte : Frédéric est psychanalyste. Romain, son fils, a subi un viol. En fuyant son agresseur, il est tombé dans un ravin. Ses parents ne parviennent pas à se remettre de cette disparition. Frédéric n’a pas pu accepter que l’accusé n’ait manifesté qu’un remord feint lors du procès. Il le rencontre dans un parloir, et engage avec Roland, pervers très intelligent et provocateur, une joute dangereuse. Il feint de s’en rapprocher, de le comprendre même, avec l’objectif de susciter en lui le sentiment de culpabilité qui, seul, pourrait rendre sa réclusion « utile », et même, c’est son but, insupportable.
Michel Derville est Maître Du Ryer, le père de la victime, dans le premier acte et Roland, l’agresseur dans le second. Frédéric Haddou est Pascal, le détenu du premier acte, et Frédéric, le psychanalyste du second.
l’association « L’ange Bleu », association de prévention et d’information contre la pédophilie, partenaire de « Coupable », proposera un débat tous les mardis soir à l’issue de la représentation, organisé et animé par Latifa Bennari, présidente. Elle permettra de rencontrer juges, policiers, condamnés abstinents, associations, victimes…
Le sujet de « Coupable » peut paraître provocateur. Le fait est qu’il n’est pas anodin, et ne laisse pas indifférent. Heureusement, la « loi du silence » autour des affaires de pédophilie se rompt peu à peu. Les victimes apprennent enfin à sortir de leur isolement. Mais il y a fort à faire. La loi récente obligeant les pédophiles à une injonction de soins est très mal appliquée, faute de moyens. L’arsenal répressif ne suffit pourtant pas, notamment pour prévenir les délits. La police et la justice le reconnaissent elles même. Une nouvelle phase d’appropriation doit donc s’ouvrir: le débat public. S’exprimer, réfléchir, écouter.
C’est là que le théâtre apporte le plus efficacement sa contribution. En impliquant le spectateur dans une réalité sensible, des émotions complexes, le trouble, la violence, la haine, la perversité, le désir de vengeance que vont trouver les comédiens au cœur de leurs personnages, « Coupable » soulève des interrogations que tous les parents sont amenés à avoir : liées à l’éventuelle ambiguïté des éducateurs, parfois des parents ou des proches ( la majorité des actes pédophiles sont intra-familiaux ), à la prévention, à la sexualité des enfants, à l’utilité de la détention des prévenus, à la récidive… Le problème est complexe, et appelle une réponse élaboré. Il interpelle la société toute entière dans ses représentations, ses moeurs et ses secrets les plus intimes.
« Coupable » est avant tout un texte théâtral, deux faces à face, deux rencontres chargées d’émotion, ouvrant des champs de réflexion. Sans prétention et surtout sans complaisance, il tente de dépasser les peurs, les idées toutes faites qui mènent trop vite à la stigmatisation et aux amalgames.
René Ripert
Latifa Bennari, présidente de « l’Ange Bleu », Association Nationale de Prévention et d’Information contre la Pédophilie.
« Je viens juste de terminer la lecture de votre pièce « Coupable » que je trouve très pertinente et innovante. Militante et axée dans ce domaine, je ne peux que vous féliciter pour cette démarche qui s’inscrit dans la lutte contre les agressions sexuelles à l’encontre des enfants.
Bien que l’histoire illustre les affaires médiatisées classiques et courantes, une phase de la pédophilie très canalisée sur les agresseurs, il n’en reste pas moins que vous avez levé un voile et en l’occurrence suscité une réflexion sur la prévention totalement absente dans la vie de tous les jours.
Je reste à votre disposition pour vous apporter un soutien et au besoin toutes les informations à ce sujet. Je profite de cette occasion pour vous souhaiter sincèrement tout le succès que vous méritez.
Bien à vous. Latifa Bennari. »
Véronique Barrault a participé à la mise enscène. Elle n'est pas citée. Est-ce bien respectueux?
Véronique Barrault a participé à la mise enscène. Elle n'est pas citée. Est-ce bien respectueux?
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