Comme nous pardonnons aussi

• Des vivants et des fantômes

Artiste multiple, Pierre Notte imagine avec cette fable contemporaine le retour d’un père au foyer - après dix années d’absence - pour venir y mourir. La véritable héroïne de cette pièce, la mère, réunit à cette occasion, les trois enfants dont un adopté. L’heure des grands règlements de compte, des vieilles peurs à exhumer, des non-dits libérés, des secrets à fouiller, des fantômes ressuscités, entre mensonges et trahisons, a sonné. L’heure est aussi à la tentative d’une possible réconciliation. Adviendra-t-elle ?

Pour porter au plateau cette nouvelle création, Pierre Notte interprète lui-même le rôle du père, ce responsable dont on cherche à comprendre qui il était, ce qu’il a fait, entre interludes et chansons. Et, dans un esprit de troupe, il réunit cinq comédiens, qui incarnent concrètement la multitude de personnages, spectres y compris, convoqués par la pièce.

Des vivants et des fantômes, perdus dans l’intestin de la mémoire, d’un cerveau qui s’éteint. Et le pardon, possible ou pas, des uns vers les autres. La figure du père : un homme absent en tout. Portrait de l’inaction, d’un homme qui a trahi, menti, dissimulé, qui n’a jamais aimé, peut-être. Portrait d’une femme, mère de trois enfants, bientôt veuve, possession, proie et victime de cet homme-là, sacrifiée à lui, qui s’en libère aujourd’hui.