Trophée 2018 de la Comédie Musicale, de l’artiste interprète masculin (Fabian Richard), de la mise en scène (Samuel Séné), de la révélation féminine (Marion Préïté), du livret (Eric Chantelauze et Samuel Sené).
- Une représentation pleine de surprises
Paris, 1948.
Trois comédiens (Pierre, Coco et Guy) s’apprêtent à jouer la comédie musicale Au diable vauvert. C’est pour eux une opportunité extraordinaire de montrer en plein Paris le vaudeville musical avec lequel ils triomphent en province. Mais, au cours de l’ultime répétition, la tension monte, monte… et dans les coulisses un autre spectacle s’écrit.
A l’heure de la représentation, le théâtre est bondé et Pierre n’est toujours pas là. Décidant de commencer sans lui, Guy et Coco doivent improviser. Le public rit à gorges déployées et apprécie la fantaisie et l’humour des deux artistes. Quand, soudain, Pierre fait irruption dans le théâtre.
La suite de la représentation réservera aux comédiens comme au public bien des surprises...
Librement inspirée de l’opéra Paillasse de Ruggero Leoncavallo.
« Menée à un rythme d'enfer, cette comédie musicale (...) danseurs et chanteurs enthousiasmants - , allie les fantaisies de l'opérette et aux beautés de l'opéra et aux impros jazzy. » A.A., Le canard enchaîné, 11 avril 2018
« Inspiré d'un fait divers et du Paillasse de Leoncavallo, Comédiens ! se joue avec ironie des styles et les sublime jusqu'à la tragédie. On rit, on s'émeut. » Fabienne Pascaud, Télérama TT
« Soutenu par trois interprètes de haut vol (...) Comédiens ! est un spectacle drôle et enlevé, au final aussi surprenant qu'inattendu. On en ressort soufflé. » Sylvain Merle, Le Parisien, 24 avril 2018
« Cette ravissante comédie musicale (...) met le public en joie. » JN, L'Obs, 26 avril 2018
« Le public sort sonné. A ne pas manquer ! » Le Figaro
« Un vaudeville 4 étoiles. Précipitez-vous ! » Théâtral Magazine
« Menée à un rythme d’enfer, cette comédie musicale servie par un trio de comédiens -danseurs et chanteurs enthousiasmants-, allie les fantaisies de l’opérette aux beautés de l’opéra et aux impros jazzy. » Musical Avenue
« Comédiens ! convainc par l’habileté comique des situations et l’agilité vocale de ses interprètes, mais aussi parce que cette brillante surface cache les entrelacs d’un art et d’une époque. » Christophe Barbier, L'Express
Comédiens ! est inspiré d’une histoire vraie, et d’un opéra lui-même inspiré d’une histoire vraie. Leoncavallo, compositeur italien et père de l’opéra vériste, a écrit I Pagliacci (Paillasse en français) en 1892, racontant l’histoire vraie d’une troupe itinérante de comédiens, dont le directeur, fou de jalousie, confond son rôle de Paillasse le mari battu avec la vraie vie, allant jusqu’à tuer sa femme infidèle en pleine représentation.
J’ai mis en scène cet opéra en 2004, sans anticiper que certains des chanteurs lyriques étaient en couple et qu’une mise en abyme supplémentaire se superposerait, que les comédiens se disputeraient en loge et sur scène, jusqu’à s’appeler par leurs vrais prénoms pendant le final. La comédienne, blessée, n’a pu venir saluer.
Depuis ce temps, j’ai nourri l’espoir de créer une comédie musicale « en abyme », librement adaptée de l’œuvre de Leoncavallo, transposant l’argument dans le Paris d’après-guerre. Le théâtre de la Huchette, fort de sa réputation de créateur de théâtre musical contemporain et populaire, me permet aujourd’hui de réaliser ce rêve.
Comédiens ! parle de la vie de trois artistes, défendant l’art pluridisciplinaire du théâtre musical. Pierre Castel, le directeur de cette compagnie familiale, est un producteur visionnaire, osant la rencontre du vaudeville et du jazz, ainsi que la présence de musique « live » et enregistrée, techniquement possible en 1948 mais pas encore exploitée.
Comédiens ! parle de la nature humaine : jalousie, possessivité, et amour. Colette Cordier a accepté de suivre son mari en province alors qu’elle était promise à une belle carrière parisienne : cette abnégation peut exploser à tout moment. Et un conflit passionnel latent peut mener au drame, si l’égocentrisme aveugle les protagonistes, face à une situation qui pourrait être désarçonnée en prenant le temps de communiquer – mais peut-on rester rationnel quand on est comédien, à quelques instants d’une première théâtrale, impliqués émotionnellement dans un rôle trop proche de la réalité.
Avec les trois interprètes exceptionnels que j’ai la chance de diriger, nous allons devoir poser très clairement deux conventions : celle de 1948, ultraréaliste , comme une fenêtre sur la vie réelle, et celle de 1880, le théâtre dans le théâtre, code de vaudeville adapté à l’œuvre imaginaire Au diable Vauvert du non moins imaginaire auteur Léon Roussin. La scénographie sera celle d’un vaudeville réinterprété à la mode 1948, décor abstrait et silhouettes appuyées.
Nous allons aussi jongler avec les codes du théâtre musical, alternant les numéros chantés et dansés du vaudeville, avec des numéros musicaux supposés improvisés des comédiens de 1948. Ces allers-retours seront limpides, par la scénographie et le jeu des acteurs, et entraîneront le spectateur dans un ouvrage follement divertissant montrant les coulisses d’une comédie musicale, mais glissant imperceptiblement, de scène en scène, vers un drame glaçant.
Samuel Sené
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