Cléopâtre in love

du 30 janvier au 22 février 2019
1h20

Cléopâtre in love

Sur un livret de Christophe Fiat aux accents féministes, Judith Henry nous dévoile une Cléopâtre in love bien là, parmi nous.
Sur un livret de Christophe Fiat aux accents féministes, Judith Henry nous dévoile une Cléopâtre in love bien là, parmi nous, campée plus qu’incarnée sur une scène où les multiples ombres amies ou ennemies lui répondent, comme autant d’échos d’une histoire passée à reconstituer indéfiniment… Un hommage aux femmes qui ont su prendre leur destin en main.
  • Portrait anachronique

Imaginez que Cléopâtre s’exprime aujourd’hui. En femme moderne qui n’aurait rien oublié de son destin de cheffe d’État ni de ses amours enflammés. La voici, fatiguée de voir Marc-Antoine passer son temps à festoyer. Elle s’adresse à son amant mais surtout à elle-même. De son passé, de l’avenir et même de sa postérité ! Oui, elle est ravie d’être un sex-symbole grâce à Elizabeth Taylor et au célèbre péplum des années 1960, et d’être le personnage éblouissant d’une tragédie de Shakespeare.

Judith Henry nous dévoile une Cléopâtre in love bien là, parmi nous, campée plus qu’incarnée sur une scène où les multiples ombres amies ou ennemies lui répondent, comme autant d’échos d’une histoire passée à reconstituer indéfiniment… Elle est aussi une actrice qui s’amuse à se jouer de cette figure mythique. C’est que cette Cléopâtre dont Christophe Fiat a écrit le livret après s’être intéressé à d’autres figures légendaires (Sissi, Madame Wagner, la Comtesse de Ségur, Isadora Duncan) a des accents féministes dont le ton contemporain nous est familier.

Un hommage aux femmes qui ont su prendre leur destin en main.

  • Note d'intention

Cléopâtre est seule sur scène, hantée par son propre mythe. Une parole diffuse émane d’elle, cherchant sa propre vérité, en vain. Entre stupéfaction et fureur, la Reine d’Égypte cherche un lieu sûr pour se reconstruire mais elle ne trouve, hélas que la compagnie hiératique, spectrale, quasi fantomatique d’un individu indéfinissable (interprété par Christophe Fiat) dont on ne sait s’il est le fruit de son imagination ou l’incarnation baroque de sa mort à venir. À la fin surgira une voix off, celle de l’historien romain qui, fidèle à la langue poétique et documentaire de Plutarque, accompagnera Cléopâtre dans son suicide. Puis, à l’occasion d’un retournement ironique – Cléopâtre est une légende – un archéologue new age spécialiste des OVNIS apparaîtra pour essayer de localiser le tombeau de la Reine et de son amoureux passionné, Marc Antoine.

Judith Henry sera aux limites du stand up et du monologue, s’adressant aussi bien à un invisible Marc Antoine (supposé toujours en goguette et méprisant) qu’à une inaccessible Elizabeth Taylor présente au téléphone (outil anachronique) mais silencieuse comme le sont toutes les stars du XXe siècle quand leur souvenir est vif. Cette Cléopâtre d’une solitude effrayante mais évoluant dans un monde peuplé de créatures qui nous sont familières ne cessera de penser, de réfléchir et même de dresser des plans comme on le verra lors de l’évocation de la célèbre bataille d’Actium.

Sur scène, un rideau doré, des paillettes or, tout le clinquant luxurieux attaché à cette femme antique mais rien de kitsch afin de donner à Judith Henry l’espace nécessaire non pas pour jouer ce personnage mais pour l’intensifier par ses gestes et sa voix jusqu’à l’enrôlement. De même que les costumes ne seront pas des déguisements mais des topos qui permettront au public d’être au plus proche de l’actrice. Signes, plutôt que codes.

La musique composée par Christophe Fiat inspirée de la culture pop, mais ayant la forme aride du punk créera une atmosphère fantastique qui renforcera l’étrangeté de cette Cléopâtre si lointaine dans son histoire personnelle et si proche dans sa longue plainte et son humour. Si lointaine dans les moments d’incantation (Cléopâtre vivait dans un monde où le religieux, la croyance et la magie régissaient tout) et si proche quand elle interprète une chanson d’amour déchirante mais dansante comme il se doit.

Cette Cléopâtre traversée par la vie, luttant pour ne pas mourir est à la fin une héroïne tragique conformément à son mythe et à l’image qu’en ont donné les peintres et les écrivains au travers des siècles. Si ce n’est qu’ici une large place est laissée au rire et à la facétie comme si l’essentiel – et c’est là l’esprit grec et romain mais aussi égyptien – était de « mourir en beauté ».

  • Extrait

Si c’était à refaire, je referais tout à l’identique.
Ma vie fut un tourbillon joyeux
qui sema la panique.
Un peu beaucoup passionnément, un peu...
Nous ne vieillirons pas ensemble
Pas de rides, pas de maladies mortelles
Pas de mains qui tremblent. C’est une bonne nouvelle !
À qui la faute si nous allons mourir, à qui la faute ?
Je suis encore très belle à quarante ans
Toi tu es un très beau quinquagénaire
La nuit qui arrive lentement
est remplie de fantômes auxquels nous allons plaire.
Dans 2000 ans, les amoureux
Nous prendront comme modèle. Dans 2000 ans, nous serons pour eux deux étoiles dans le ciel !
À qui la faute si nous allons mourir, à qui la faute ?
Message à toutes les femmes : n’aimez jamais à en mourir !
Et si la vie vous crame
ne renoncez jamais à vos désirs !
Ne renoncez jamais ! Ne renoncez jamais !
Ne renoncez jamais ! Ne renoncez jamais à vos désirs !

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Spectacle terminé depuis le vendredi 22 février 2019

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