Un cirque d'art et d'essai
Attraction
Secret - Spectacle de cirque
La Motte - Phénomène de cirque minéral et végétal
L’Observatoire - Laboratoire itinérant
Le Film15
La Trace - Point de vues sur Attraction
Après le succès de Où ça? présenté en 1999, Johann le Guillerm, artiste associé du Parc de la Villette, revient à l’Espace Chapiteaux, avec Secret, sa nouvelle création.
Fondateur du Cirque ici, artiste de cirque, équilibriste, manipulateur et faiseur d’objets, Johann le Guillerm a conçu cette nouvelle création après un tour du monde d’un an et demi et deux ans de recherche en laboratoire au Parc de la Villette. Ses investigations tournent autour des notions d’équilibre, de forme et de points de vue. Elles croisent et alimentent d'autres réflexions sur le cirque, le mouvement et l'impermanence.
Secret est un cirque d'art et d'essai qui révèle ses mondes intérieurs peuplés de machines célibataires et de recherche sur le mouvement. Johann Le Guillerm est un inventeur qui court l'aventure entre mystères scientifiques et poésie, un sorcier à l'âme tranquille qui dompte la matière et la plie aux formes du rêve.
La création musicale de Mathieu Werchowski et Guy Ajaguin, est un corps à corps qui l'enserre, l'entraîne, le dérègle ou le guide. Les lumières comme la musique, sont des créations véritables et non décoratives qui proviennent, elles aussi, de machines insolites.
Secret est le premier volet d’Attraction, un projet artistique en processus de création permanent, qui en comprend trois autres : La Motte - phénomène de cirque minéral et végétal - une sculpture monumentale en mouvement ; Le Film - une circumambulation autour de la recherche et La Trace, les points de vue sur Attraction.
A la Villette, seront présentés le spectacle Secret, le prototype 3 de La Motte - phénomène de cirque minéral et végétal et L’Observatoire, laboratoire itinérant, qui donneront au public un accès à la recherche et la démarche de Johann le Guillerm autour du projet Attraction.
L’Observatoire et La Motte sont en accès libre les jours de représentation de 19h15 à 20h15 et de 22h15 à 23h15.
Attraction est la cristallisation (mais en aucun cas l'aboutissement) d’une pensée en
mouvement qui se décline en quatre axes de création :
Un spectacle : Secret
Une sculpture monumentale en mouvement : la Motte
Une circumambulation autour de la recherche : le Film
Les points de vues sur Attraction : la Trace.
Menées pour partie lors d'un voyage autour du monde (une circumambulation), et pour partie en laboratoire de recherche dans le cadre de sa résidence à l’espace périphérique au Parc de la Villette, les investigations de Johann Le Guillerm tournent autour des notions d'équilibre, de forme et de point de vue. Elles croisent et alimentent d'autres réflexions sur le cirque, le mouvement et l'impermanence.
En tant qu'artiste de cirque "équilibriste et manipulateur d’objets", Johann Le Guillerm a une connaissance pratique déjà très poussée de ces notions. En deux ans de recherche, il a approfondi sa connaissance dans le sens d’une théorisation progressive de sa pratique.
Sa recherche procède de l'entrelacs de trois questions :
- Quand y a-t-il équilibre ?
- Quand y a-t-il métamorphose ?
- Comment la notion de point de vue perturbe-t-elle les notions d'équilibre et de forme ?
Son approche sensible de ces trois questions a pour but de s'approprier un savoir externe à l'art pour le traduire artistiquement. L'un des enjeux d’Attraction est dans le dépassement de deux frontières. Celle qui oppose art et science et celle qui sépare le sensible et le rationnel. Un désir de connaissance et de poétisation du monde.
Dans son spectacle Où çà ? créé en 1995, Johann le Guillerm se prend comme cobaye pour comprendre les limites de ses capacités en matière d’équilibre sur pieds et de manipulation d’objets.
"Aujourd’hui, je poursuis cette recherche dans un autre état d’esprit ; je m’intéresse à ce qui trouble mes actuelles croyances/connaissances et je cherche à cerner ce qui m’échappe. Mon ambition est de faire du cirque, c’est à dire de créer l’intérêt dans l’espace des points de vue, par des pratiques minoritaires et universelles". Un cirque d'art et d'essai qui révèle ses mondes intérieurs peuplés de machines célibataires et de recherche sur le mouvement.
Johann Le Guillerm est un inventeur qui court l'aventure entre mystères scientifiques et poésie, un sorcier à l'âme tranquille qui dompte la matière et la plie aux formes du rêve. De son regard profond, il plonge au coeur des objets pour en comprendre l'intime mécanique, les faire siens. Il s'affronte à l'inanimé, à ses propres équilibres, met en scène sa volonté et ses limites. Tout semble possible et le monde à réinventer.
Les bases de l'écriture :
- des actions de cirque
L’objet est la prothèse du corps et le corps celle de l’esprit, et l’esprit ? Plusieurs thèmes de
manipulation d’objets et d’équilibre sur pied : l’écho - le tranchant - le feu - l’onde - l’équilibre
instable - l’assise - l’usure - le durcissement - le posé - le pétrissage - la gravité - la lecture -
l’emprisonnement - le courant d’air - l’impénétrabilité...
- des mobiles & sculptures de piste
L’oeuvre en mouvement va à la rencontre d’un public installé .Aujourd’hui, se dessinent cinq
familles de “prédictions mécaniques & matières à effets”, sculptures et mobiles de piste
créés par Johann Le Guillerm :
- les structures à mémoire - formes qui se métamorphosent
- les mécanismes liquides et fluides - mises en forme de turbulences
- les structures mobiles - agencements d’équilibres instables
- les images manipulées - formes à perceptions multiples
- la musique
"Nous jouons en direct en improvisant, en aucun cas on ne diffuse une musique qui est déjà
composée même si on se sert de nombreux sons fixés sur support. Nous manipulons donc
ces sons, certains générés sur le moment, d'autres fixés mais filtrés et diffusés de façon
différente. On ne sait pas ce que l'on va faire à l'avance et notre façon d'intervenir est
toujours différente suivant les actions menées sur la piste. Nous gardons la liberté de
toujours se surprendre les uns et les autres et surtout de rester dans l'excitation du jeu. En
fait, nous faisons tout simplement de la musique."
- la lumière
"Quand l'ombre s'affaiblit et disparaît, la lumière qui s'attarde devient l'ombre d'une autre
lumière".
Une motte de Terre ?
C’est une motte de terre. De terre ? Oui, si l’on entend par là le terreau dont se nourrit sa
végétation. Mais de Terre ? Le plus étrange est que sur Terre, qu’elle en soit issue ou non,
elle tourne. Si elle ne touchait Terre, on la prendrait pour une planète. Inhabitée, du moins
par l’Homme, et probablement inhabitable (?), elle étonne d’abord par sa course serpentine
et par les effets que celle-ci induit en surface. C’est une sculpture géante, qui tourne sur
elle-même indéfiniment, assez lentement. Elle est couverte d’un tapis végétal, qui change
d’aspect durant une saison. Aussi mystérieusement qu’elle est apparue, elle s’évapore un
beau jour, laissant un grand vide. On l’appelle La Motte.
Un phénomène de cirque
La Motte est un phénomène, comme on l’entendait dans les foires au XIXe siècle, c’est à
dire un monstre, un "freak". Sa monstruosité résulte de deux opérations "contre-nature"
entreprises par l’Homme : hybridation (entre le végétal et le minéral) et manipulation du
végétal. Quoique foncièrement "artificiel", ce monstre est doué d’une vie "naturelle" propre,
dans les limites du programme dont on l’a pourvu. Il s’agit surtout d’un écosystème
botanique dressé.
Un objet de perturbation
Phénomène rustique (et sauvage) La Motte a d'abord pour vocation la perturbation.
Par son aspect.
La Motte qui apparaîtra en 2007 devrait avoir un diamètre de douze mètres. Elle évoluera
sur une surface plane idéalement circulaire d’environ soixante quinze mètres de diamètre.
Sa trace au sol sera un "chemin de campagne", creusé de la mémoire de ses passages.
Par sa temporalité.
Elle apparaît de manière impromptue, sans que sa venue ait été annoncée, et disparaît de
manière tout aussi imprévisible, entre quatre et six mois plus tard.
Par sa socialité
L'enjeu sociologique de La Motte, phénomène de cirque appelant la plus grande variété
possible de points de vue, est l'harmonisation des points de vue.
Par sa présence.
L’installation de La Motte contribue à créer une situation aux facettes multiples : spatiale (où
est-ce ?), temporelle (depuis quand ?), réflexive (pourquoi ?), politique (qui a décidé ?),
artistique (quel en est le genre ?), esthétique (est-ce que j’aime ?).
Une utopie ?
La Motte est une planète à portée de vue pour figurer l’idée d’une Terre pour les Hommes.
Elle est la représentation d’une Terre future, ou la mémoire de notre propre planète. La
logique artistique de La Motte est donc figurative, mais loin de la statuaire classique, elle
combine le temps, l'espace et le mouvement.
Un monstre de technologie
Pourquoi une telle débauche de moyens techniques ? Parce que La Motte est un Phénomène de cirque. L’objet est "de son temps" parce qu’il se doit de l’être ! (à savoir que
l’objet d’art ne saurait être en retard sur la technique de son temps, sous peine de n’avoir
plus de prise sur lui, donc plus aucun sens).
"Le besoin de me confronter à la matière m’a amené à modéliser ma pensée pour la dominer du regard. En faisant part de cette démarche, j’ai réalisé que j’abordais des domaines scientifiques sans le désirer. J’ai donc cherché à m’assurer que mon travail ne correspondait à rien d’entrepris. Bien que des similitudes existent avec d’autres logiques, à ce jour, aucune ne s’apparente à la mienne... sans doute parce que je suis pour une “science de l’idiot". *
L’Observatoire est un laboratoire itinérant installé dans un bus qui donne au public l’accès à la recherche et la démarche artistique de Johann Le Guillerm autour du projet Attraction. Ce laboratoire est un répertoire d’objets, d’écritures, un temps d’explications, un lien entre les différents axes d’Attraction, et la base du Film annoncé comme un accompagnement dans le labyrinthe d’une recherche.
L’Observatoire est également un outil de travail qui, présent sur la tournée de Secret, lui permet de poursuivre ses recherches. Un outil de promotion et de rencontres professionnelles avec des domaines périphériques au spectacle vivant.
Une confrontation du projet avec le monde des sciences, notamment dans le dépassement de deux frontières, celle qui oppose art et science et celle qui oppose le sensible et le rationnel (linguistique, mathématiques, géométrie, calligraphies, génétique, biologie, philosophie, etc.).
* Dans son laboratoire, Johann Le Guillerm défend une "science de l’idiot", comme on a pu parler d’art naïf ou d’art brut, c’est à dire un regard innocent mais rigoureux sur le monde, une attitude de recherche, une volonté d’élucidation.
Une trace cinématographique, une image-mouvement, un reportage-fiction
Le Film est un accompagnement dans le labyrinthe d’une recherche. Une déambulation autour du point analysé en deux, trois ou quatre dimensions me renvoie à une réflexion simple sur la complexité des mondes (leurs influences, corrélations et évolutions).
Cette recherche est axée sur l’observation du point dans l’espace et de ses perceptions multiples. Cela rejoint les formes de pensée ancestrale basée sur l’observation des lois de la nature. La circumambulation autour du point est teintée de références magiques (ce que l’on ne comprend pas). Repérage d’une écriture spontanée et universelle- coïncidence - hasard - surprise - C’est quoi ça ? et Qui c’est qui sait ?
La Trace est l’Utopie d’un mouvement privé d’espace dont la forme n’est pas encore définie.
Elle est à voir avec les notions de laisser trace, de tracé, d’empreinte, de témoignage, mais ne s’y réduit pas. La Trace doit aussi susciter, et pas seulement rendre compte, des points de vue potentiellement opposés ou distincts. Elle doit aussi promouvoir une nouvelle interrogation sur toutes les notions de passé, de présent, d’événement, de durée, de futur, de prospective, d’éphémère, de mémoire etc.. Johann Le Guillerm dans son voyage a fait le tour de la Terre, la Trace elle, devra faire le tour du Temps.
waou c'est un choc le guillerm, du brutal de l'animal, et de la poésie tout le temps. Johann l'iguane perché sur sa branche; il réinvente le monde. Etre invité quelques instants dans son cercle magique et flippant est une expérience troublante. Les yeux écarquillés on ressort en se demandant d'où on vient. Et comment on y va. Merci Johann.
waou c'est un choc le guillerm, du brutal de l'animal, et de la poésie tout le temps. Johann l'iguane perché sur sa branche; il réinvente le monde. Etre invité quelques instants dans son cercle magique et flippant est une expérience troublante. Les yeux écarquillés on ressort en se demandant d'où on vient. Et comment on y va. Merci Johann.
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