Belonging

Belonging, c’est une comédie musicale originale montée par une troupe de plus de 30 jeunes. Tout a été imaginé, des chansons aux costumes en passant par les chorégraphies et le texte, par des membres du collectif qui ont tous entre 16 et 20 ans.

C’est une histoire qui traite des dilemmes de l’adolescence avec émotion, fantaisie et même un peu de magie. La troupe a été recrutée grâce aux réseaux sociaux et au bouche-à-oreille et c’est aujourd’hui un groupe soudé réuni autour d’un même objectif : rendre ce spectacle inoubliable.

Belonging c’est l’histoire d’une jeune fille, Elena. Elle n’est jamais allée au lycée et au début de la pièce, elle s’apprête à faire sa première rentrée. Elle découvre l’univers du lycée et le conformisme qui y règne : elle se lie d’amitié avec Clair et Thomas, deux ados un peu à l’écart des normes, et Jean et Anna, ses voisins. Elle a aussi la particularité d’avoir grandi avec sa mère adoptive avec qui elle est très complice mais elle ne peut s’empêcher de se poser des questions sur ses origines qui restent un parfait mystère. Tout son petit monde se retrouve complètement bouleversé lorsqu’elle est propulsée avec ses amis dans un univers parallèle plein de magie et d’aventure où elle découvrira ses origines. Pour raconter son histoire, pas moins de 16 acteurs et 7 musiciens se réunissent sur scène.

Nous souhaitons créer un univers spécial et unique et cela se fera à travers les décors, les costumes, les lumières, le jeu d'acteur et bien sûr la musique.

• Presse - article de Catherine Robert - 1er juin 2021

Quinze comédiens et chanteurs sur scène, huit musiciens, des chorégraphes, des scénographes et des costumiers, une maquilleuse, une dessinatrice, et même une équipe administrative et financière ! La trentaine de lycéens qui ont présenté Belonging – the musical, l’après-midi du 30 mai 2021, dans le parc du château de Courances, n’ont pas seulement offert un spectacle de qualité qui permet de faire briller leurs talents naissants mais ont surtout administré une leçon de pédagogie à tous ceux qui se demandent encore comment faire l’école…

En septembre 2019, Margot et Naomi ont décidé d’écrire, de mettre en scène et de jouer une comédie musicale. Dix-huit mois plus tard, alors qu’elles sont en terminale, leur projet aboutit : sous les frondaisons du parc de Courances, une joyeuse bande joue, chante et danse avec une belle énergie le spectacle dont ses membres ont écrit les pas, les paroles et la musique. Malgré les difficultés imposées par le confinement, le port du masque en répétition, les tests à faire consciencieusement avant chaque rendez-vous, ils ont surmonté les difficultés, répété parfois via Zoom, créé une association, lancé une souscription participative, rédigé des invitations, loué un bus, organisé des plannings et un buffet, installé des chaises en respectant jauge et distances de sécurité, et même fait imprimer des tote bags, support indispensable de la communication moderne !

Pendant deux ans, ils ont donc effectué des travaux pratiques dans toutes les disciplines enseignées au lycée, du marketing à l’éducation physique et sportive, de la gestion à la musique et à la littérature (en français et en anglais !) et ont présenté un exercice de grand oral collectif qui aurait sans doute tenu en haleine les examinateurs qui s’apprêtent à juger des qualités oratoires des futurs bacheliers. Ils avaient un projet, ils avaient un but, ils ont trouvé du temps et de l’énergie pour le mener à bien, ils ont résisté à toutes les avanies qu’imposait la pandémie et ils sont allés jusqu’au bout de leur rêve en réalisant une œuvre collective qui leur a aussi appris comment fonctionne un groupe et comment l’on s’organise à plusieurs en pariant sur le talent de chacun et sur la cohésion entre tous. Petit exercice pratique de management s’il en est, puisqu’il paraît que l’école d’aujourd’hui doit aussi former les entrepreneurs de demain !

Et tout cela sans adultes ! Ni enseignants, ni animateurs, ni artistes associés à ce projet. Les parents (mais de loin !), les grands-parents (parce qu’ils ont des maisons assez grandes pour y répéter) et l’amie des grands-parents, l’inclassable Anne-Marie de Ganay, qui prête son jardin avec une joie gourmande, comme s’il était du dernier naturel qu’il serve de cour de récréation à des élèves du lycée Henri-IV et à leurs copains. Le décor et les relations – le capital social et économique, pourrait-on dire – facilitent la magie : rien de neuf sous le soleil, même celui de Courances ! Mais ce qui est offert à ces enfants, qui n’ont pas choisi leur parentèle et son aisance, pourrait l’être à tous. Il suffit de bonne volonté pour permettre la libre expression de la jeunesse et on regrette qu’il faille autant de temps, de lourdeurs administratives et de réunions interministérielles pour finir de convaincre de cette évidence vieille comme l’éducation : quand les enfants, quels qu’ils soient, font ce qu’ils aiment et que les adultes le leur permettent en les soutenant sans les contraindre, ils font merveille ! Naomi, Margot et leurs amis prouvent encore une fois que l’éducation artistique et culturelle doit être le cœur des apprentissages et que le plaisir et la joie valent comme seules férules pédagogiques. On se plait à rêver à un festival des spectacles lycéens, à Courances ou ailleurs, pour le prouver à ceux qui en douteraient encore…

Encore faudrait-il que les adultes y consentent. Entendons peut-être aussi ce que disent ces jeunes gens. Leur comédie musicale raconte l’histoire d’Elena, qui n’a jamais été à l’école et découvre le lycée à dix-sept ans. Elle peine à se plier au conformisme qui y règne, et ce que l’on nous suggère de l’organisation des cours, des criailleries professorales et des relations d’humiliation et de pouvoir entre les élèves semble bien lui donner raison. Elevée par sa mère adoptive, avec laquelle elle s’entend bien, elle s’interroge sur ses origines et découvre que sa génitrice l’a abandonnée pour sauver le royaume magique des rêves sur lequel règne une sorte de Reine de la nuit maléfique et cruelle. Force est d’admettre que les adultes laissent là encore à désirer ! To belong ? To be in the right place or a suitable place ? Belonging ? Appartenance ? Identité ? A quel monde appartiennent ces enfants abandonnés qui doivent investir l’univers du rêve pour en libérer les oiseaux encagés ? On se rassurera à la fin : les héros de Belonging – The musical retournent au lycée pour y terminer leur année scolaire après avoir tué la méchante reine qui bridait leur imaginaire. Et la bande transcende l’abandon, comme toujours quand le collectif est à l’œuvre. Promesse politique à la fin : cette jeunesse, qui en a expérimenté les vertus, saura construire un monde fait de fraternité et d’art. Puissent les adultes les entendre et les soutenir !