Banos Roma

Spectacle en espagnol, surtitré en français.

• Juárez, ville déchirée

À Juárez, la fête, la tranquillité, la luminosité, l’abondance, tout s'est évaporé depuis quelques années à cause de la violence du trafic de drogue. Baños Roma donne à voir une ville déchirée, morte, abandonnée qui aurait perdu sa carapace construite pendant de longues années d’effort pour ne pas voir la réalité, ne pas souffrir. Le corps, la mémoire et le désir de donner du sens, d’habiter cette terre qu’est le théâtre mais également Ciudad Juárez. L’ascension d’une ville qui fleurit, se tue et se pulvérise sous l’irruption du trafic de drogue jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien, seulement le hurlement des chiens

Certains des acteurs de la pièce, sont nés en 1976, et témoignent d’un avant et d’un après la violence amenée par le trafic de drogue au Mexique. Le récit semble écrit pour ces cinq acteurs-chanteurs-boxeurs-graffeurs, qui se retrouvent enlacés comme dans un ring et portent cette histoire, l’histoire du Mexique à travers ce portrait d’un champion délaissé, une histoire dure, pesante, que personne ne veut voir encore aujourd’hui.

• La presse

« Baños Roma est une mise en scène extraordinaire, qui demeure comme un chantier en construction…son metteur en scène met en relation des éléments verbaux, objectifs, audiovisuels et sonores qui tout au long de la pièce forment une corrélation puissante et magnifique. » Jaime Chabaud, Avril 2013, Milenio, México, D.F.

« La prise de conscience que provoque cette mise en scène est brutale…un dialogue avec la source d’où jaillissent les histoires. Le théâtre n’est pas une représentation, c’est une réminiscence et, pour autant, un rituel d’imagination plutôt que de répétition. » Alejandro Flores, Avril 2013, El Economista, México, D.F.

« Une performance structurée de manière à ce que chaque action, phrase et objet atteignent leur but, Baños Roma est une oeuvre sans fin parce qu’elle fait appel à divers langages et à un territoire connu, à des choses réelles, des témoignages fictifs et réels avec un nombre infini d’interprétations…» Alegría Martínez, Avril 2013, Revista Antídoto, México, D.F.

• Les mots du metteur en scène

« Baños Roma est le récit aléatoire et transversal d’un ancien boxeur, d’un vieil homme et de ce qui l’entoure. À la fin, tous ces morceaux forment une ombre où l’on peut deviner un visage et une silhouette apparaît dans l’aube fumant des havanes dans une rue déserte de Ciudad Juárez. Si nous déposions sur une table de travail les matériaux de cette expérience, en résulterait une vaste accumulation d’objets trouvés, de titres de presse, de récits réels et apocryphes, de récits inachevés, d’images qui se sont figées dans la mémoire, de découvertes lumineuses et d’autres impénétrables, un tas d’images capturées dans l’urgence de l’instant ; et avec tout cela on parvient à peine à dessiner les contours de l’ombre d’un homme, d’un lieu et d’une ville. Nous cherchons à restituer l’incertitude avec laquelle on tente d’exprimer ce qui fait qu’un souvenir se refugie dans la mémoire. »

Jorge A. Vargas