Dans Alice ou le choix des armes, le récit d’une enquête pour meurtre et la question de la violence au travail se mêlent à l’évocation d’un théâtre intérieur le théâtre d’Alice.
Les personnages du récit, François Kerrelec, Alice Delcourt et Samuel Tison, côtoient les figures à la fois réelles et fantasmées qui peuplent le théâtre d’Alice. Une équipée brutale aux regards fuyants. Des culs de singes qui crient, des grenouilles. L’odeur brûlée des sauterelles. Il est question de proies, de peurs, d’humiliations, question de révolte aussi, de refus, d’émancipation. Avec en filigrane, cette interrogation lancinante : Alice, qu’a-t-elle fait ? Samuel Tison, est-elle allée jusqu’à le tuer ?
La comédienne Emmanuelle Lafon interprète avec brio cette lecture mise en espace, avec ses sculptures, ses fauves et ses ombres projetées.
« Qui sait ce qui nous anime ? Quelles forces, quelles figures, hommes, femmes, animaux, déchets, choses, traces, impressions fugitives ? Qui sont ces acteurs, ces actrices, témoins, mendiants, dieux, déesses, dépositaires de nos rêves, de nos fantasmes. Entités troubles, multiples, souvenirs, songes, paysages, cadavres, corps mous des taupes écrasées, trouées ? Qui sait, chacun, de quoi est fait son théâtre ? Cet espace à l’arrière de notre rétine, de notre souffle, cet espace lourd, à l’arrière de notre présence, fond inépuisable, de quels doubles, de quels silences, oublis, pleurs, terreur, haine… à foison ? Oui, qui sait, chacun, à quoi ressemble son théâtre, cette scène, si elle n'est pas un meurtre ? »
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