14 juillet

Fabrice, sale gosse, quitte son village. Il revient en héros cinq ans plus tard : il a tourné avec DiCaprio. Sur scène, Fabrice devient Jacky. Il joue de son autobiographie, parcours à virages et à tumultes, hilarant petit prince grand format d’une planète d’ici et d’aujourd’hui.
Cravate et veste un peu courte, vite débraillé, il se raconte. Fabrice, sale gosse du village, est un voyou à la fumette facile. On le fout dehors, on lui balance des pierres. Cinq ans plus tard, il revient. Un 14 juillet. Il a joué au cinéma dans Eldorado de Bouli Lanners et avec DiCaprio dans The Revenant. Justement, il revient. On lui balance des fleurs, on s’agenouille devant l’enfant prodige. Sur scène, Fabrice devient Jacky. Il joue de son autobiographie, parcours à virages et à tumultes.
  • Un solo mordant

Cravate et veste un peu courte, vite débraillé, il se raconte. Fabrice, sale gosse du village, est un voyou à la fumette facile. On le fout dehors, on lui balance des pierres. Cinq ans plus tard, il revient. Un 14 juillet. Il a joué au cinéma dans Eldorado de Bouli Lanners et avec DiCaprio dans The Revenant. Justement, il revient. On lui balance des fleurs, on s’agenouille devant l’enfant prodige. Sur scène, Fabrice devient Jacky. Il joue de son autobiographie, parcours à virages et à tumultes. Il parle de sa mère, de la drogue, de la colère, des auteurs qui le hantent. Il bégaie quand il évoque la prise de parole en public. C’est l’échec d’être au présent qui l’intéresse. Il en fait un art brûlant de l’acteur, qui se consume dans le rire des autres, hilarant petit prince grand format d’une planète d’ici et d’aujourd’hui.

Fabrice Adde quitte les champs de la Normandie pour devenir clown, acteur, poète. Cinéma, télévision, théâtre. Il joue avec Falk Richter et Galin Stoev, tourne puis revient composer 14 juillet avec Olivier Lopez, ancien ingénieur en bâtiment devenu bâtisseur d’un théâtre performatif. Vivant, mordant, le solo de 14 juillet plonge un acteur dans ses turpitudes de Narcisse empêtré dans sa lucidité. C’est un homme qui se noie pour de faux, se pend pour s’occuper, raconte aussi pourquoi il est impossible de faire du théâtre à notre époque. Jacky finit par trouver un sens à sa vie en temps réel, là, grâce à ceux face à lui qui rient et le regardent.

  • Extrait

«  Comme Jacky serait là, semblant n’avoir rien à dire alors qu’il se doit de parler. Il y aurait chez lui cette humanité ordinaire de la France profonde, dégagée de « l’aspect compliqué des artistes » (comme dit ma mère), une humanité qui n’est pas insensible aux misères du monde mais qui a du mal à faire le tri entre la mort de J. R. de Dallas, le drame d’Arcelor Mittal ou la défaite de l’OM (...) »

  • Entretien avec Fabrice Adde

Fabrice Adde, qui est-il pour vous, ce type-là ? Fabrice ou Jacky ? Un revenant ? Un illuminé ? Un activiste, un beau parleur ?
Qui est Jacky Sauvage  ?... Eh bien c’est un conférencier relativement ordinaire, il ne paye pas de mine comme on dit, il y a une humanité ordinaire, c’est un antihéros... Il veut bien faire... Il cherche à être aimé comme tout à chacun... Il a une petite vie rigolote... Il ne sait pas très bien où se placer situer dans ce monde, il a peur de la solitude et ne supporte pas les injustices. Il fait rire aussi souvent malgré lui, oui oui oui bon, c’est un peu moi... Sauf que moi j’aime le football et pas lui... Et il est sauvage parfois...

Olivier Lopez, ce personnage est-il éloigné de celui qui l’incarne ? Incarne-t-il autre chose, quelqu’un d’autre, que lui-même ?
Paradoxe du comédien : le personnage est forcément aussi proche que différent de celui qu’il l’incarne. Il est un autre lui-même.

Que nous dit-il d’aujourd’hui ? De maintenant  ?
Nous cherchons à exprimer les conflits qui existent entre le désir de faire et les contraintes du réel. Nous prenons pour cadre de cette tentative, la représentation, et tentons de faire le point sur l’impossibilité de faire du théâtre à notre époque.

Fabrice, vous êtes du même avis qu’Olivier ?
Quant à ce qu’il nous dit d’aujourd’hui ? Eh bien... Que ce n’est pas évident de maintenir son désir quand tout, autour de vous, vous raconte que ce désir n’est pas intéressant ou pas à la mode... Je n’ai pas envie de faire semblant... Bon, 14 Juillet parle d’aujourd’hui point ! Je ne vais pas infantiliser les spectateurs en leur disant « de quoi ça cause ? » Je fais confiance à leur intelligence... Et c’est à vous, spectateur, de saisir là où en faisant le couillon, mon propos est redoutable et salvateur face à ce que les institutions nomment, parfois par abus de langage, « théâtre » là où le vivant n’a plus sa place !

Olivier, vous avez le sentiment d’être au cœur d’une performance ? D’une conférence ? D’une exhibition  ? Est-ce encore du théâtre ? Ou une opposition au théâtre ?
Je pense que ce n’est que du théâtre !

Propos recueillis par Pierre Notte.

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Spectacle terminé depuis le dimanche 4 novembre 2018

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