On ne sait que très peu de choses sur les sœurs Fielding. L’écriture n’étant pour elles qu’un passe temps, les biographies les concernant sont inexistantes et toutes les sources de renseignements sont familiales.

Nées en 1908 au Pays de Galles, les deux jumelles ne se sont jamais perdues de vue malgré des parcours différents.
Après des études correctes à l’université de Cardiff, Tess, épousa un courtier en bourse et consacra le plus clair de son temps à sa passion de toujours : la reliure.

De son côté, Rebecca, vieille fille dans l’âme, suivit des cours de théâtre classique et se lança dans une carrière d’actrice, sans grand succès. Echaudée par ses échecs successifs, elle décida d’écrire, avec l’aide de Tess, une pièce de théâtre qui traiterait du monde des comédiens, de leur quotidien et de leurs états d’âme.

C’est ainsi que Casting vit le jour en 1929. Il fut monté pour la première fois au château de Cardiff, mais la pièce ne rencontra pas le succès escompté et mit un point final à la carrière de comédienne de Rebecca. 

Malgré cet échec, elles continueront à écrire des nouvelles qui seront publiées de façon régulière dans un journal local. Ces écrits seront redécouverts dans les années 60 et le style des sœurs Fielding, souvent juste et plein d’humour, permettra aux œuvres d’être redécouvertes et appréciées à leur juste valeur.

Leurs personnages, exclusivement des femmes, ne sont pas des héroïnes : Ce sont des êtres ordinaires, involontairement drôles et pathétiques, souvent ancrés dans une réalité qu’ils cherchent à fuir afin d’atteindre un idéal bien loin de leur quotidien.

Les situations et les sujets traités sont très différents - du conflit amoureux (Golden Heart,1933) au conflit professionnel (Casting ou Tricky Dicky !, 1937) - mais la finalité reste la quête d’un idéal et la poursuite d’un rêve. Les personnages n’hésitent pas à bouleverser l’ordre établi, à se livrer à une compétition sans faille jusqu’à se mettre en danger afin d’atteindre leurs objectifs. Tour à tour menteuses, candides, aigries ou touchantes, elles ont toutes en commun une même qualité : l’humanité.

Si Audition nous paraît tant d’actualité, c’est en grande partie grâce au talent du traducteur Curtis Newton, ancien étudiant à la Sorbonne, aujourd’hui professeur de littérature à l’université de Cardiff, et qui a su restituer la pensée des auteurs dans un style moderne et dynamique.