Il approche de la quarantaine et reste un homme en rupture. Révolté comme un adolescent rêveur. Armé de convictions comme un esprit pur. Markus Orths est un écrivain allemand de la nouvelle génération, celle des petits-enfants de l'après-39-45. « Je suis en guerre contre moi-même et les autre s» dit-il. Pourtant émane de ce grand gaillard aux yeux rieurs, au sourire franc, une sorte de timidité, de douceur. Markus Orths s'exprime dans un français impeccable qu'il avoue ne pas avoir pratiqué depuis dix ans et s'excuse à l'avance des fautes de grammaire qu'il pourrait commettre - on n’en a guère entendues. Dans une Karlsruhe réveillée par le printemps, il nous invite à une promenade dans cette ville où « être le seul écrivain » lui assure une tranquillité sans failles.
Markus Orths, d'abord soucieux de bien se faire comprendre, s'adonne vite à la confession. Il parle avec l'assurance d'un homme de foi, marche, sourit, se raconte, et l'on se dit qu'il a fait de Lynn, la jeune héroïne de Femme de chambre, le premier de ses sept ouvrages à être publié en France, quelqu'un qui lui ressemble un peu. Même souffrance de ne voir autour de lui que violences, lâchetés et sournoiseries. Même ténacité à s'inventer une vie, fût-elle de reclus, avec ses silences, sa solitude. Même désir de vaincre la fatalité.
Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.
Théâtre 13 - Bibliothèque, Paris
Théâtre 13 - Bibliothèque, Paris